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Mojo (culture)

Mojo /ˈmoÊŠdÊ’oÊŠ/ est une amulette prenant la forme d'un sac de flanelle (ou parfois en autre matière) contenant divers objets magiques ou spirituels. C'est une prière ou un sortilège qui doit être transporté sur le corps de l'hôte. Cette croyance provient du folklore afro-américain hoodoo et a été introduite aux États-Unis et dans d’autres pays des Amériques par des diverses populations d'esclaves venues de diverses régions de l’Afrique à travers plusieurs siècles[1].  

Un papier de supplique avec un verset du Coran qui a été placé dans un gris-gris (sac de mojo) fait par des esclaves musulmans aux États-Unis

Selon la tradition hoodoo, la creation de chaque mojo exige le savoir-faire spirituel d’un praticien spécialisé et est faite 'sur mesure' pour chaque individu, en fonction de sa situation personnelle et de ses objectifs (par exemple, protection personnelle, guérison, réussite d'un projet, conjurer un sort ou attirer un amant). Le sac peut contenir des suppliques accompagnées des prières chrétiennes ou islamiques, des racines, os, plumes ou autres objets considérés comme ayant une pertinence spirituelle ou magique[2].

La creation d'un mojo est accompagnée des rites avec des prières, bougies et encens et pendant lesquels le mojo est nourri (avec, par exemple, de l’alcool, parfum, eau ou fluides corporels) afin d’activer sa vie spirituelle. Après sa creation, il faut l’entretenir avec de la nourriture et des prières pour le maintenir en vie[2].

Origines africaines

Gris-gris Tuareg du Sahel

Tous les peuples de l'Afrique centrale et occidentale ont pratiqué l'art de créer des amulettes ou sacs de conjuration afin d'assurer protection et guérison et pour communiquer avec les esprits[3]. Ces pratiques sont intimement liés à la médecine traditionnelle, selon laquelle la mort, la maladie et, plus généralement, la santé, sont gouvernés par des facteurs spirituels aussi bien que naturels. Les mojos permettent de créer un lien entre le monde physique et le monde spirituel, et spécifiquement d'attirer la bénévolence des déités[1].

La traite transatlantique des esclaves fit déplacer 10 millions de personnes sur une période de presque 400 ans[1]. L' arrivée aux États-Unis des esclaves africains est le point de départ de hoodoo et de ses pratiques associées, y compris le mojo. Les communautés africaines transférées involontairement ont traduit leurs rites ancestraux et leurs principes théologiques dans des divers environnements américains, principalement dans les états du Sud. Avec le temps, ces traditions évoluent sous l’influence de sources multiples et variées, tel que les pratiques magiques de la population blanche et la médecine indigène. Elles ont aussi intégré, à leur façon, les croyances et les rites chrétiens[4].

C'est pour ça qu'il y a plusieurs pratiques de création et d’utilisation de mojo, selon les sources ancestrales africaines et la localisation à l'intérieur des États-Unis.

Culture populaire

La pierre tombale de Muddy Waters, inscrite de son vrai nom (McKinley Morganfield) et de l'épitaphe 'The mojo is gone'. Restvale Cemetery, Westmont, Illinois, USA.

Dans la culture populaire générale, le mojo est une vague de réussite mélangée d'adresse qui accompagne un individu temporairement. On a le mojo.

La culture populaire générale aux États-Unis a puisé librement dans la culture populaire afro-americaine. Ce n'est donc pas surprenant que le terme 'mojo' est souvent utilisée dans les deux. À titre d'exemple:

Muddy Waters, le très célèbre blues-man noir de Chicago, cite le mojo directement dans au moins 3 de ses chansons: 'I got my mojo working' (où le narrateur se plaint du fait que son mojo ne marche pas sur sa femme cible) et 'Louisiana Blues' (où il parle d'un voyage à Nouvelle-Orleans pour obtenir un mojo hand, autre terme utilisé pour décrire un mojo) et 'Hoochie Coochie Man' (où il parle aussi de 'John the Conqueror root', qui est la racine de ipomoéa purga, souvent utilisée dans la fabrication d'un mojo)[5] - [6] - [7]. Ces chansons ont été couvertes à maintes reprises par des chanteurs noirs et blancs.

Les mots de la chanson ‘LA Woman’ de The Doors contiennent la phrase 'Mr. Mojo Risin' ', qui est, à la fois, une évocation de la culture afro-américaine et une anagramme du nom 'Jim Morrison'[8].

Notes et références

  1. (en) Albert J. Raboteux, Slave Religion: The "Invisible Institution" in the Antebellum South, Oxford University Press, , 397 p. (ISBN 9780195174120, lire en ligne)
  2. (en) Katrina Hazzard-Donald, Mojo Workin' The Old African American Hoodoo System, University of Illinois Press, (ISBN 9780252094460), p. 41, 65-67, 107, 207-208
  3. (en) Robert E. Handloff, « Prayers, Amulets and Charms: Health and Social Control », African Studies Review,‎ (lire en ligne)
  4. (en) Yvonne Chireau, Black Magic: Religion and the African-American Conjuring Tradition, Chapter 2, Berkeley, University of California Press, (ISBN 9780520209879)
  5. « got my mojo working lyrics - Recherche Google », sur www.google.com (consulté le )
  6. « lyrics louisiana blues - Recherche Google », sur www.google.com (consulté le )
  7. « hoochie coochie man lyrics - Recherche Google », sur www.google.com (consulté le )
  8. (en) « The Doors - L.A. Woman Lyrics | AZLyrics.com », sur www.azlyrics.com (consulté le )
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