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Mode mineur

Le mode mineur est dérivé de l'ancien mode de la, dont il est l'exacte réplique (si l'on fait abstraction des degrés mobiles). La gamme de la mineur est donc l'archétype de ce mode. Le mode mineur peut revêtir trois formes :

  • naturelle :
 {
\override Score.TimeSignature #'stencil = ##f
\relative c' { 
  \clef treble \time 7/4
  c4^\markup {} d es f g aes bes c2
  }
}
  • harmonique :
 {
\override Score.TimeSignature #'stencil = ##f
\relative c' { 
  \clef treble \time 7/4
  c4^\markup {} d es f g aes b!? c2
  }
}
  • mélodique (deux formes, ascendante et descendante, cette dernière correspondant à la gamme naturelle) :
 {
\override Score.TimeSignature #'stencil = ##f
\relative c' { 
  \clef treble \time 7/4
  c4^\markup {} d es f g a!? b!?
  c bes aes g f es d
  c2
  }
}

Mode mineur naturel

Le mode mineur naturel (ou forme ancienne du mode mineur) est parfaitement conforme à l'échelle diatonique naturelle — ou à l'une de ses transpositions. Il correspond au mode mineur mélodique descendant, ayant les mêmes altérations. En musique classique, ce mode est très peu utilisé tel quel, à cause de son VIIe degré (sous-tonique).

  • Exemple, la gamme de la mineur naturel :
Gamme de la mineur naturel

Mode mineur harmonique

Le mode mineur harmonique, appelé ainsi parce que sa structure sert à constituer les accords du système tonal, est le mode mineur classique. Sa principale caractéristique est que son VIIe degré est affecté d'une altération accidentelle, afin d'en faire une sensible.

  • Exemple, la gamme de la mineur harmonique :
Gamme de la mineur harmonique

Mode mineur mélodique

Le mode mineur mélodique est une forme particulière du mode mineur classique, à laquelle on a recours pour des raisons mélodiques, ce qui explique son nom.

  • On peut remarquer qu'entre les VIe et VIIe degrés du mode mineur harmonique apparaît une seconde augmentée, intervalle inattendu et difficile d'intonation. Afin d'éviter de faire entendre cet intervalle surprenant, on procède aux corrections suivantes :
    • en montant, c'est-à-dire en allant vers la tonique, la sensible étant indispensable, on hausse le VIe degré. C'est la forme ascendante du mode mineur mélodique ;
    • en descendant, on peut renoncer à la sensible qui n'est plus indispensable, ainsi qu'à l'altération du VIe degré : le mode mineur redevient alors le mode mineur naturel, calqué sur l'échelle diatonique — c'est la forme descendante du mode mineur mélodique.
  • Ce double aménagement permet d'éviter l'intervalle mélodique de seconde augmentée tout en conservant à ce mode son caractère tonal. Exemple, la gamme de la mineur mélodique :
Gamme de la mineur mélodique : en montant, les VIe et le VIIe degrés sont haussés d'un demi-ton.
Intervalles dans les différentes gammes mineures
Degrés : Ⅰ-Ⅱ Ⅱ-Ⅲ Ⅲ-Ⅳ Ⅳ-Ⅴ Ⅴ-Ⅵ Ⅵ-Ⅶ Ⅶ-Ⅰ
Mineure harmonique 1 ½ 1 1 ½ 1,5 ½
Mineure
mélodique
ascendante
1 1 ½
Mineure
mélodique
descendante (ou naturelle)
½ 1 1

Degrés mobiles

Les VIe et le VIIe degrés du mode mineur (respectivement sus-dominante et sensible) sont appelés degrés mobiles, ou notes mobiles, parce que leur hauteur est susceptible d'être modifiée. Le VIe degré élevé (dans le mineur mélodique ascendant) et la sous-tonique (dans le mineur mélodique descendant) doivent être analysés comme des degrés secondaires, le plus souvent, des notes de passage, sans incidence sur l'harmonie. Par ailleurs, la sensible ainsi que le VIe degré élevé sont ordinairement des notes accidentelles, parce qu'étrangères à la constitution de l'échelle diatonique.

Les modes mineurs mélodique et harmonique ne doivent pas être opposés — ils sont d'ailleurs généralement utilisés simultanément. Il convient au contraire de les considérer comme les deux formes complémentaires — l'une, horizontale, l'autre, verticale — du mode mineur du système tonal.

Notes et références

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