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MikhaĂŻl Lomonossov (satellite)

MikhaĂŻl Lomonossov ou MVL-300 (MikhaĂŻl Vassilevitch Lomonossov 300) est un observatoire spatial russe dĂ©veloppĂ© par l'UniversitĂ© d'État de Moscou et placĂ© sur orbite le . La mission du satellite est de collecter des donnĂ©es sur les diffĂ©rents types de rayonnement frappant l'atmosphère terrestre : rayons cosmiques d'origine galactique, extra galactique ou solaire, rayons gamma produits notamment par les sursauts gamma, particules en provenance des ceintures de radiation terrestres et rayonnement gĂ©nĂ©rĂ© par des processus internes de l'atmosphère terrestre. Le micro satellite d'une masse d'environ 450 kg et qui doit circuler sur une orbite hĂ©liosynchrone emporte 6 instruments scientifiques. L'instrument principal TUS est un dĂ©tecteur optique qui observe les phĂ©nomènes de fluorescence produits par les rayons cosmiques Ă  très haute Ă©nergie (> 1019 eV) et permet de dĂ©duire leur spectre Ă©nergĂ©tique, leur composition (proton, noyau atomique lourd...) et leur direction d'arrivĂ©e.

MikhaĂŻl Lomonossov
Observatoire spatial
Description de cette image, également commentée ci-après
Maquette du satellite
Données générales
Organisation Drapeau de la Russie Université d'État de Moscou
Domaine Sursauts gamma et rayons cosmiques
Statut opérationnel
Autres noms MVL-300, MikhaĂŻl Vassilevitch Lomonossov 300
Lancement 28 avril 2016
Lanceur Soyouz-1
Durée de vie 3 ans
Identifiant COSPAR 2016-026A
Site http://lomonosov.sinp.msu.ru/en/
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 450 kg
Principaux instruments
TUS TĂ©lescope ultraviolet
BDRG DĂ©tecteurs rayons gamma
ShOK Caméras grand angle

Contexte

L'Université d'État de Moscou commence à développer dans les années 2000 un nouveau satellite sur les rayonnements à haute énergie en se fixant comme objectif une mise en orbite en 2011. Cette date coïncide avec le 300e anniversaire de la naissance de Mikhaïl Lomonossov fondateur de l'université. Le nouveau satellite est baptisé en l'honneur de ce grand scientifique russe qui s'est, entre autres, intéressé aux phénomènes liés à l'électricité atmosphériques et à la luminescence atmosphérique. Le satellite est beaucoup plus complexe que les réalisations précédentes de l'université : les satellites Tatiana et Tatiana-2 (en)[1].

Objectifs scientifiques

Les objectifs scientifiques sont les suivants[2] :

  • Étude des rayons cosmiques Ă  très haute Ă©nergie (1019 eV- 1020 eV)
  • Étude des sursauts gamma
  • Étude des phĂ©nomènes lumineux transitoires dans la haute atmosphère terrestre
  • Étude des particules de la magnĂ©tosphère en tant que sources potentielles de certains phĂ©nomènes transitoires ou quasi permanents dans la haute atmosphère dans les domaines spectraux optique et X.

Caractéristiques techniques

Le satellite MikhaĂŻl Lomonossov est un micro satellite d'une masse approximative de 450 kg qui utilise une plateforme dĂ©veloppĂ©e pour la sĂ©rie des satellites d'observation de la Terre Canopus-V dĂ©veloppĂ©e par l'entreprise russe VNIIEM[3]. Les donnĂ©es sont stockĂ©es et restituĂ©es dans un Ă©quipement BI dĂ©veloppĂ© spĂ©cifiquement pour le satellite avec une capacitĂ© de stockage de 1 tĂ©raoctet[4].

Le satellite emporte un équipement expérimental, IMISS-1, qui doit contribuer à corriger les phénomènes de désorientation affectant les cosmonautes dans l'espace et qui exploite les données fournies par les systèmes inertiels[5] - [6].

Instrumentation scientifique

La charge utile d'une masse approximative de 120 kg comprend 6 instruments scientifiques rĂ©partis en trois sous-ensembles consacrĂ©s Ă  un ou plusieurs objectifs.

Étude des rayons cosmiques

L'instrument principal TUS est un tĂ©lescope optique observant le rayonnement ultraviolet (300-400 nanomètres) produit par les gerbes atmosphĂ©riques crĂ©Ă©es par les rayons cosmiques Ă  très haute Ă©nergie pĂ©nĂ©trant dans l'atmosphère. Les observations se font cĂ´tĂ© nuit. L'instrument est composĂ© d'une lentille de Fresnel d'environ 2 mètres de diamètre (surface 1,8 m2) avec une distance focale de 1,5 mètre et d'un capteur constituĂ© de 250 photomultiplicateurs. Une image est prise toutes les 0,8 microseconde Ă  chaque fois que le satellite a progressĂ© sur son orbite de km. La taille du champ optique permet d'observer 6 400 km2 ce qui constitue un avantage dĂ©cisif par rapport aux observatoires terrestres compte tenu de la raretĂ© des rayons cosmiques Ă  très haute Ă©nergie (1 particule de 1019 eV par km² et par an). Sur une durĂ©e de 3 ans il est prĂ©vu de dĂ©tecter 60 Ă©vĂ©nements[7].

Étude des sursauts gamma

Trois instruments sont consacrés à la détection des sursauts gamma :

  • BDRG est un dĂ©tecteur gamma Ă©quipĂ© de 3 capteurs qui permet d'identifier et de localiser les rayons gamma incidents dont l'Ă©nergie est comprise entre 0,01 et 3 keV avec une prĂ©cision de 1 Ă  3°. Il est prĂ©vu que l'instrument dĂ©tecte environ 100 sources gamma par an[8].
  • UFFO comprend deux instruments chargĂ©s de dĂ©tecter les sursauts gamma[9] :
    • un tĂ©lescope ultraviolet SMT (200-650 nanomètres) de 10 cm d'ouverture avec un champ optique de 17x17 minutes d'arc montĂ© sur un système rotatif permettant une couverture de 90x90°. Le capteur de 256x256 pixels permet une localisation de la source avec une prĂ©cision de 0,5 seconde d'arc
    • une camĂ©ra Ă  masque codĂ© UBAT permettant l'observation du rayonnement X dont l'Ă©nergie est comprise entre 5 et 200 keV. La rĂ©solution spectrale est de 2 keV Ă  60 keV.
  • ShOK est constituĂ© de deux camĂ©ras grand angle (1000 degrĂ©2) rapides (5 Ă  7 images par seconde) chargĂ©e de dĂ©tecter les phĂ©nomènes optiques passagers associĂ©s aux rayonnements ou Ă  d'autres phĂ©nomènes comme le passage d'astĂ©roĂŻdes ou de dĂ©bris spatiaux[10].

Processus à l’œuvre dans la haute atmosphère

Deux instruments ELFIN-L et DEPRON étudient les processus à l'origine de la pénétration des particules chargées dans la haute atmosphère terrestre et analysent l'environnement radiatif à basse altitude[11] :

  • DEPRON (Dosimeter of Electrons, PROtons and Neutrons) mesure la quantitĂ© d'Ă©nergie des Ă©lectrons, protons et noyaux atomiques Ă  haute Ă©nergie[12]
  • ELFIN-L (Electron Loss and Fields Investigator for Lomonosov) dĂ©veloppĂ© avec l'Institut de gĂ©ophysique et de physique planĂ©taire de Los Angeles mesure l'Ă©nergie des particules dans la gamme 30 keV-4,1 MeV. Il comprend un magnĂ©tomètre flux gate, un dĂ©tecteur d'Ă©lectrons (EPDE) et un dĂ©tecteur d'ions (EPDI)[13].
Instrument Sous composant Description Objectif Masse Consommation électrique Caractéristiques
TUSTĂ©lescope ultravioletDĂ©tection fluorescence liĂ©e aux rayons cosmiques Ă  haute Ă©nergie60 kg60 watts
BDRGDĂ©tecteur gammaDĂ©tection et localisation des sursauts gammakg7,5 watts
UFFOUBATdĂ©tecteur rayons XDĂ©tection des sursauts gamma10 kg10 watts
SMTTĂ©lescope ultravioletDĂ©tection des sursauts gamma10,5 kg10 watts
ShOK2 caméras optiques grand angleObservation manifestation optique des sursauts gamma ? ?champ optique : 1000 degrés²
DEPRONCompteurs neutrons, protons et électronsÉtude des particules de la magnétosphère et de l'environnement raidatifkg ?
ELFIN-LCompteurs particules et magnétomètreÉtude des particules de la magnétosphère et de l'environnement raidatifkg ?

DĂ©roulement de la mission

Le lancement a Ă©tĂ© repoussĂ© Ă  plusieurs reprises car il dĂ©pendant de l'achèvement de la construction du pas de tir qui avait pris du retard[14]. Il est finalement lancĂ© avec le satellite technologique AIST-2D le par une fusĂ©e Soyouz-1 tirĂ©e depuis le cosmodrome Vostotchny[15] - [16]. Il doit ĂŞtre placĂ© sur une orbite hĂ©liosynchrone Ă  550 km d'altitude.

Notes et références

  1. (en) « Lomonosov project », sur Lomonossov russian university satellite, Université d'État de Moscou (consulté le )
  2. (en) « Scientific goals », sur Lomonossov russian university satellite, Université d'État de Moscou (consulté le )
  3. (en) « Scientific equipment », sur Lomonossov russian university satellite, Université d'État de Moscou (consulté le )
  4. (en) « Information unit (BI) », sur Lomonossov russian university satellite, Université d'État de Moscou (consulté le )
  5. (en) « IMISS-1 device », sur Lomonossov russian university satellite, Université d'État de Moscou (consulté le )
  6. (en) « Automatic gaze stabilization corrector », sur Lomonossov russian university satellite, Université d'État de Moscou (consulté le )
  7. (en) « Space telescope TUS », sur Lomonossov russian university satellite, Université d'État de Moscou (consulté le )
  8. (en) « BDRG Block for X-ray and gamma-radiation detection », sur Lomonossov russian university satellite, Université d'État de Moscou (consulté le )
  9. (en) « UFFO device », sur Lomonossov russian university satellite, Université d'État de Moscou (consulté le )
  10. (en) « Optic cameras of super-wide field of vision (ShOK) », sur Lomonossov russian university satellite, Université d'État de Moscou (consulté le )
  11. (en) « Magnetospheric particles and radiation conditions », sur Lomonossov russian university satellite, Université d'État de Moscou (consulté le )
  12. (en) « DEPRON device », sur Lomonossov russian university satellite, Université d'État de Moscou (consulté le )
  13. (en) « Charged particles detector ELFIN-L », sur Lomonossov russian university satellite, Université d'État de Moscou (consulté le )
  14. (en) Anatoly Zak, « Moment of truth for Vostochny », sur russianspaceweb.com/ (consulté le )
  15. (en) Anatoly Zak, « Missions 2015 », sur russianspaceweb.com/ (consulté le )
  16. (en) Patric Blau, « First Soyuz Rocket blasts off from new Siberian Launch Base », sur spaceflight101.com, 286 avril 2016

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) M.I. PanasĂŻouk, « Moscow State University Satellite “Mikhail Lomonosov” – the Multi-Purpose Observatory in Space. », 32ND INTERNATIONAL COSMIC RAY CONFERENCE,BEIJING 2011, vol. 3, no 313,‎ , p. 1-4 (DOI 10.7529/ICRC2011/V03/1261, lire en ligne)
    Présentation de la mission et description détaillée de l'instrument TUS
  • (en) A A GrinĂŻouk, « The TUS orbital detector optical system and trigger simulation », Journal of Physics, vol. 409,‎ , p. 2-6 (DOI 10.1088/1742-6596/409/1/012105, lire en ligne)
    Description de l'instrument TUS

Articles connexes

Liens externes

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