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Michel Thomassin

Michel Thomassin, dit Joyeux ou parfois M. de Joyeuse (1616 ? - ) est un danseur des ballets de jeunesse de Louis XIV, premier valet de chambre de Monseigneur, fils de Louis XIV, et successivement gouverneur du château de Choisy de 1693 à 1695, puis gouverneur du château de Meudon de 1695 à 1706, ainsi que gouverneur du château de Chaville, de 1696 à 1706.

Michel Thomassin
Description de cette image, également commentée ci-après
Costume de chasseur, porté par Joyeux dans la 4e entrée du Ballet royal de la nuit, le 23 février 1653. Bibliothèque de l'Institut, Ms 1004, fol. 6
Naissance ?
Décès
Activité principale danseur, valet de chambre

RĂ©pertoire

Biographie

Plan du rez-de-chaussée du logement de Joyeux au Château-Vieux de Meudon, vers 1695. AN
Plan de l'entresol du logement de Joyeux au Château-Vieux de Meudon, vers 1700. BNF

Un contrat de mariage est passé le entre Michel Thomassin, procureur au Châtelet, et Claude Joyeux, en présence de Pierre Grandrye I, notaire au Châtelet, beau-frère du futur époux, à cause de Nicole Thomassin, sa femme. Il se pourrait qu'il s'agisse des deux parents de Joyeux[1].

Excellent danseur, il participe aux ballets de jeunesse de Louis XIV. On le retrouve notamment le dans le Ballet royal de la nuit (entrĂ©e 4, dite « des chasseurs Â»)[2].

Il fut choisi par le duc de Montausier, gouverneur du Dauphin, pour devenir valet de chambre de Monseigneur, l'héritier de la couronne. Il le rencontra dans l'entourage d'Anne d'Autriche dont il était le maître de la garde-robe.

Vers le , le roi donne à Joyeux une abbaye, celle de Notre-Dame de Sery, au diocèse d'Amiens.

Ce « bel homme et fort bien fait Â»[3], selon Saint-Simon, avait non seulement facilitĂ© les intrigues amoureuses du roi, mais avait su se faire remarquer grâce Ă  ses qualitĂ©s de danseur. Il en avait gardĂ© un problème au bassin, qui l'obligeait, vieillissant, Ă  marcher presque ployĂ© en deux. Selon Saint-Simon, le roi « l'avait mis auprès de Monseigneur comme homme de confiance Â», chargĂ© de surveiller l'entourage du prince et d'ailleurs « sa cour intĂ©rieure Ă©tait en grand mĂ©nagement et fort en contrainte Â». Monseigneur ne semble pas avoir nourri de proximitĂ© particulière avec lui. S'il n'eut pas de lettres de nomination particulières, lorsqu'il reçut des lettres d'Ă©tat en 1694 le secrĂ©taire d'État de la Maison du roi le qualifiait bien de « premier valet de Monseigneur Â»[4].

Il fut gouverneur du château de Choisy de 1693 Ă  1695, quand le château appartint Ă  Monseigneur. Puis, trois mois après l'acquisition de Meudon par Monseigneur, par suite de l'Ă©change avec Choisy, Joyeux reconnaĂ®t le avoir reçu tous les titres de propriĂ©tĂ© du nouveau domaine[5]. Le , Dangeau note dans son Journal que « Joyeux sera capitaine de Chaville comme de Meudon Â». Il fut ainsi Ă©galement gouverneur du château de Chaville de 1696 Ă  1706.

Pour tout ce qui regardait la chambre et la cassette personnelle de Monseigneur, il était l'adjoint privilégié du premier gentilhomme de la Chambre. Sa tâche était relativement prenante, car le premier valet de chambre du dauphin servait toute l’année et non pas un trimestre par an comme ceux du roi. Pour cette raison, et parce que Michel Thomassin resta fort vieux dans sa charge, il fut très rapidement secondé par quatre valets de chambre ordinaires à la sortie de leur service auprès du roi[6].

Le , Joyeux signe, avec Monseigneur et Dumont, le contrat de mariage de Jean Hassassin de Longwy et de Marguerite Robinot.

Il meurt le . Le jour même, le bailli de Meudon, François de Vauclin de Lambreuil, apposa les scellés sur son appartement au château de Meudon[7]. Son inventaire après décès est dressé le [8]. Cet acte indique qu'à sa mort, Joyeux bénéficiait de deux carrosses et de sept chevaux. Quatre chevaux de selle lui permettaient d’inspecter le domaine de Meudon ou de faire rapidement des allers et retours entre Meudon et Versailles. Un postillon et un palefrenier nommé Étienne Romeur demeuraient d’ailleurs en permanence à son service. Il disposait aussi d’un valet de chambre, un dénommé Féron qui, en 1706, reçut en héritage de son maître la rondelette somme de 4.000 livres. Le secondait dans son activité administrative un secrétaire, le sieur Cournay. Il possédait son logement au sein même du Château-Vieux de Meudon, au sein de l'aile Ouest. Dans les communs du château étaient aussi installés ses bureaux où s’effectuait l’essentiel du travail de gestion du domaine et de la Chambre du dauphin. C’est ainsi qu’on s’explique la présence d’une petite dizaine de bureaux mentionnés dans son inventaire après décès, dont un seul seulement avait un tiroir fermé à clef dans lequel le domestique rangeait ses papiers personnels et ceux utiles à sa charge[9].

Le jour de sa mort, Monseigneur accorde à Hyacinthe de Gauréault Dumont le titre de gouverneur des châteaux de Meudon et de Chaville, à qui le roi accorde 20.000 livres de gages[10].

Jugement par Saint-Simon

Saint-Simon Ă©crit dans ses MĂ©moires[11] :

« Le vieux Joyeux, premier valet de chambre de Monseigneur et gouverneur de Meudon, mourut bientĂ´t après Ă  Versailles dans une extrĂŞme vieillesse, sans avoir jamais Ă©tĂ© mariĂ©, et donna tout son bien, qui Ă©tait considĂ©rable, aux enfants du feu bonhomme Bontems, son ancien ami et camarade. Ce Joyeux Ă©tait une espèce toute singulière et très dangereuse, avec qui Monseigneur se mesurait fort, et avec qui sa cour intĂ©rieure Ă©tait en grand mĂ©nagement et fort en contrainte. Il avait Ă©tĂ© Ă  la reine mère, puis au roi, et dans toutes les intrigues serviles de ses amours. Bel homme et fort bien fait, dansant mieux qu'homme de France, et avait Ă©tĂ© de tous les ballets du roi avec les meilleurs danseurs. Le dos lui Ă©tait restĂ© fort plat, mais il s'Ă©tait comme rompu par le bas; il faisait une pointe, et Joyeux marchait presque ployĂ© en deux. Son vĂŞtement Ă©tait rare et toujours le mĂŞme: grande perruque et grand rabat, habit brun fort ample, culottes très larges, d'ailleurs bien chaussĂ©. Il avait de l'esprit beaucoup, et de cet esprit de cour et de remarque, de l'emportement, de la malignitĂ©, de l'entĂŞtement, quelquefois serviable et bon homme par fantaisie. Le roi l'avait mis auprès de Monseigneur comme un homme de confiance. Il ne faisait pas bon lui dĂ©plaire. Monseigneur n'avait osĂ© lui refuser le gouvernement de Choisy, quand il l'eut, puis de Meudon, oĂą il ordonnait de tout comme d'abord Bontems faisait Ă  Marly. Il le traitait bien et le mĂ©nageait; il s'en consola encore mieux. Joyeux avait une bonne abbaye et je crois quelques prieurĂ©s Â».

Références

  1. Archives nationales, MC/ET/CX/64. L'inventaire après décès de ce Michel Thomassin est dressé le 12 novembre 1626 par sa veuve, Claude Joyeux. Archives nationales, MC/ET/V/66
  2. « Ballet de la Nuit », sur Opéra Baroque (consulté le ).
  3. Saint-Simon 1879-1928, t. XIII, p. 320.
  4. AN, O1 38, f. 374. http://crcv.revues.org/12354
  5. http://chateau-meudon.wifeo.com/chronologie.php
  6. Mercure galant, avril 1706, p. 369.
  7. Nanterre, archives départementales des Hauts-de-Seine (désormais ADHS), 3E 33, liasse 1.
  8. Archives départementales des Hauts-de-Seine, 3/E/33/2e liasse, 11 mai 1706.
  9. Voir ADHS, 3E 33, 2e dossier, testament de Michel Thomassin le 12 avril 1706 et inventaire après décès de Michel Thomassin le 11 mai 1706.
  10. Journal de Dangeau, 22 avril 1706.
  11. « Mémoires de Saint-Simon, tome 5 chapitre 9 », sur medusis.com (consulté le ).
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