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Michel Adam

Michel Adam, né le à Orléans et mort en mai 2007 à Bordeaux, est un philosophe français qui a développé un spiritualisme moral[1].

Michel Adam
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Biographie
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MaĂźtres

Étudiant Ă  la Sorbonne, il suit l'enseignement de Gaston Bachelard et Vladimir JankĂ©lĂ©vitch, mais il est aussi influencĂ© par Joseph Moreau (Philosophe) et Louis Lavelle. AprĂšs avoir enseignĂ© dans le secondaire (OrlĂ©ans, Fontainebleau et Rennes), docteur Ăšs lettres, il devient maĂźtre-assistant puis professeur Ă  l'UniversitĂ© de Bordeaux III. SpĂ©cialiste de philosophie classique (Malebranche, Charron, Descartes), il a notamment travaillĂ© sur la question religieuse. Sa pensĂ©e s'inscrit dans la tradition rĂ©flexive française.

La pensée adamienne

Ses travaux sur l'histoire de la philosophie ont laissĂ© place Ă  des ouvrages de philosophie morale, dans lesquels Michel Adam a pu dĂ©velopper sa pensĂ©e. Son Essai sur la bĂȘtise (1975) montre comment, en approfondissant les vues de Flaubert, la bĂȘtise est contraire Ă  la plasticitĂ© de l'esprit. La bĂȘtise est, selon Adam, la "balourdiste" de l'esprit.

Cet alourdissement de l'esprit, allant jusqu'Ă  son immobilitĂ© devant le rĂ©el, paralyse la rĂ©flexion et peut toucher, selon le philosophe, les esprits les plus vides comme les tĂȘtes les plus pleines. Au contraire, l'intelligence n'est pas prĂ©vention ni prĂ©cipitation, elle n'est pas non plus une sĂ©rie d'idĂ©es fixes, mais bien une lĂ©gĂšretĂ© de l'esprit : un accueil. Ainsi, "l'esprit doit ĂȘtre lĂ©ger devant le rĂ©el, et laisser pĂ©nĂ©trer ce qui peut l'instruire. La vĂ©ritable intelligence ne s'arrĂȘte pas au jugement qu'autrui nous impose ; il faut plus de lĂ©gĂšretĂ© que cela. De la mĂȘme façon, un jugement abrupt marque un esprit limitĂ©." (p. 85). Cette plasticitĂ© n'est donc possible que s'il se crĂ©e un Ă©cart entre l'esprit et le rĂ©el. Cette distance repousse alors notre rapport d'immĂ©diatetĂ© avec la nature, et c'est dans cette mesure que la vie morale est possible.

Dans La morale Ă  contretemps (1998), Adam tente de dĂ©gager, en prolongeant les rĂ©flexions de l'Essai, les conditions de possibilitĂ© d'une conduite morale, en la distinguant d'un quelconque code de conduite sociale. En effet, "la vraie morale, qui se moque de cette morale Ă©lĂ©mentaire, trouve ses modes d'ĂȘtre plus haut. La morale trouve donc son lien dans les tensions liĂ©s Ă  des conflits de devoirs." (p. 9 et 10) Dans la lignĂ©e de Nabert et Le Senne mais aussi de Rauh, les valeurs ne peuvent se manifester que dans l'expĂ©rience de la contradiction. Le problĂšme soulevĂ© par Adam, vient de ce que l'agent social est toujours en deçà de la morale, stagnant au plan de la "bonne conduite" qui lui est dictĂ©e. La morale est au contraire active, et son exercice est pĂ©rilleux, douloureux, Ă  l'image de la vie de l'esprit qu'Adam tente de dĂ©finir : "La conscience morale ne peut se saisir que dans son activitĂ© mĂȘme. Elle n'est donc pas dans son domaine lorsqu'on la pense abstraitement. Elle ne s'Ă©veille que lĂ  oĂč une tension liĂ©e Ă  une exigence de rĂ©alisation se manifeste." (p. 13)

Ouvrages

  • Le sentiment du pĂ©chĂ© (1967)
  • La calomnie, relation humaine (1968)
  • Michel Adam, Essai sur la bĂȘtise, Paris, La Table ronde, (ISBN 978-2-7103-2694-6)
  • Michel Adam, Études sur Pierre Charron, Talence, Presses universitaires de Bordeaux, , 238 p. (ISBN 2-86781-118-X)
  • Michel Adam, La morale Ă  contre-temps, Paris, Harmattan, (ISBN 978-2-7384-6590-0)
  • Michel Adam, Malebranche et le problĂšme moral, Bordeaux, BiĂšre, (ISBN 978-2-85276-063-9)
  • Michel Adam, L'eucharistie chez les penseurs français du dix-septiĂšme siĂšcle, Hildesheim New York, Georg Olms, , 254 p. (ISBN 3-487-11183-7)

Notes et références

Liens externes

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