Meis (mythologie)
Mei é… dĂ©signe un esprit Ă©manant du monde inanimĂ© ou animal, en principe dangereux, souvent malfaisant et parfois vampirique. Les mei Ă©manent de vĂ©gĂ©taux, de pierres, d’animaux ou de vieux objets ayant accumulĂ© avec le temps assez d’essence vitale jing 精 ou de souffle pour changer de forme et agir. Ă€ l’origine de forme animale, hantant les lieux isolĂ©s Ă©loignĂ©s de la civilisation, ils deviennent dans la littĂ©rature des Dynasties du Nord et du Sud des esprits frĂ©quentant Ă©galement les villes et pouvant prendre forme humaine, prototypes des femmes-renardes de Pu Songling[1].
Le caractère é… dĂ©signe selon le Shuowenjiezi (IIe siècle) l’essence vitale d’un vieil Ă©lĂ©ment inanimĂ©. Ce dictionnaire donne de plus comme variante le caractère homonyme 鬽, qui apparait dans les Rites des Zhou avec un sens similaire selon le commentaire de Zheng Xuan (é„玄) (127-200).
Le caractère mei é… apparait dès l’antiquitĂ© (Zuo Zhuan, IVe siècle av. J.-C.) en association avec chi é‘. Selon le dictionnaire Cihai[2], un chimei é‘é… est l’émanation du souffle des forĂŞts de montagne et peut ĂŞtre malfaisant. De forme au moins partiellement animale, il se manifeste dans les endroits sauvages très Ă©loignĂ©s. Ă€ partir des Han (206 av. J.-C. - 220 ap. J.-C.) on distingue aussi les guimei é¬Ľé… invisibles qui hantent aussi les endroits isolĂ©s, mais moins Ă©loignĂ©s, et les jingmei ç˛ľé… qui deviendront le thème de nombreux contes Ă partir du IIIe siècle. Ces derniers peuvent se manifester en tout lieu, ville ou campagne, et prendre toutes sortes de formes, vĂ©gĂ©tales, animales ou humaines, y compris celles d’un parent ou d’un ami. Ceux qui les rencontrent peuvent mourir de mort violente, ĂŞtre vampirisĂ©s de leur Ă©nergie vitale et souffrir d’une « maladie dĂ©moniaque », ou plus rarement s’en sortir indemne. Les mei d’apparence fĂ©minine peuvent tomber enceintes d’humains et donner naissance Ă des enfants. Les miroirs, le feu, les chiens, les lames et les incantations de maĂ®tres taoĂŻstes ou moines bouddhistes peuvent rĂ©vĂ©ler leur vraie nature et les contrer[1].
Références et notes
- Fu-shih Lin 林富士 Spirits among Humans: Tales of Jingmei (Fairies) in Early Medieval China, Institute of History and Philology, Academia Sinica, vol.78, 1 mars 2007 p4-5
- čľžćµ· p211