Match aller-retour
Un match aller-retour oppose à deux reprises deux équipes d’une compétition sportive, chacune sur leur propre terrain. Il s’agit ni plus ni moins qu’un tournoi à deux tours avec deux équipes. Le premier match est le match-aller, le deuxième le match-retour. Le vainqueur est déterminé par le cumul des résultats des deux rencontres.
Le match aller-retour est utilisé principalement en football d'où il est originaire, en basket-ball européen, et sporadiquement dans quelques autres sports où le cumul est possible. Comme moyen d'élimination, il s’oppose, au match unique, à la série éliminatoire.
L’Académie française préconise l’emploi du trait d’union pour match-aller et match-retour[1].
Fonctionnement
Faire jouer la rencontre une fois sur le terrain de chacun est censé notamment améliorer l’équité sportive (voir justification).
Terrain
Le terrain peut poser problème à deux niveaux :
- lorsque certaines équipes partagent le même terrain, la rencontre aller-retour est un double-derby. Cependant, il reste le contrôle de la billetterie. Voir l’exemple du bisannuel Derby de la Madonnina à San Siro (quadriannuel en 2003 et 2005).
- l’un des deux terrains peut être indisponible, ou bien certains joueurs ne peuvent y accéder, comme lors de conflits internationaux. Sans solution, l’une des équipes est alors pénalisée.
Vainqueur
Le vainqueur est déterminé par un cumul des unités marquées par chaque équipe (buts ou points), quoique la Copa Libertadores utilise un moyen détourné, en attribuant des points à la manière d’un championnat (3-1-0).
Cependant, que l’on calcule les victoires et les nuls, ou bien les buts, cela revient au même puisqu’il n’y a que deux rencontres. Le double-vainqueur est incontestable, et s’il y a un vainqueur partout, ou deux fois égalité, la différence se fait aux buts marqués.
DĂ©partage
En football, les marques assez basses font que, même après deux rencontres, deux équipes peuvent avoir marqué autant de buts. Un moyen de départager est alors de compter les buts marqués à l'extérieur. Le moyen est apparu en Europe à la fin des années soixante pour remplacer le troisième match, dit d’appui, sur terrain neutre. Des variations existent : si en compétition européenne, on l’utilise après le temps règlementaire et après les prolongations, on peut ne l’utiliser qu’à l’issue de l’un ou de l’autre (Copa Libertadores depuis 2005, et Coupe de la ligue anglaise), voire à aucun moment (barrages du championnat du Mexique).
En basket-ball européen, le match-retour qui aboutit à une égalité sur les deux rencontres, donne lieu à une période de prolongation, qui aboutit à un vainqueur ou bien se répète.
Justification
- donner à chacun l’avantage et le désavantage du terrain : les deux équipes adverses jouent chacune sur leur terrain et sur celui de l’autre, ce qui évite un avantage indu. Par exemple, une meilleure prise de repères, ou encore l’ambiance des spectateurs voire du pays de réception, qui peuvent grandement miner la concentration des joueurs.
- réduire les aléas : lors de tournois à élimination directe, la mesure est très appréciée des clubs favoris qui ne sont pas à l’abri d’une mauvaise partie ou d’un adversaire valeureux
- permettre de nouvelles rentrées d’argent : avantage plus ou moins avouable, le match aller-retour permet a priori et avant tout de doubler les recettes, bien que le match-aller, devenu moins décisif, puisse être boudé. À l’inverse, les revenus (billets, rafraichissements, marchandises) d’une rencontre unique sont souvent partagés.
On retrouve la même justification derrière le modèle du championnat, modèle généralisé dans les sports collectifs. En vue d’assurer une légitimité au classement, tout le monde doit recevoir tous les autres de niveau apparenté tout le long de la saison sportive. Composé à son image, le match aller-retour est un championnat à deux équipes qui, inséré au sein d’une coupe, permet une élimination rapide et incontestable.
En somme, le match aller-retour est d’autant plus nécessaire que le résultat d’un match unique sur un terrain non-neutre est arbitraire : en football, depuis 2009, plus aucune compétition pan-européenne ne sélectionne ses finalistes via des matchs uniques. Les seules exceptions sont motivées par l’allègement du calendrier : en Coupe du Brésil de football, lors des premiers tours, on exempt de match-retour ceux qui gagnent le match-aller par deux buts ; dans le même pays, les championnats régionaux comme celui de São Paulo, n’opposent qu’une fois les vingt participants (avant un barrage pour la coupe) ; la Coupe Intertoto, à ses débuts ; dans certains championnats comme au Danemark, les douze équipes s’affrontent trois fois et non quatre.
Paradoxalement, sa faiblesse réside aussi dans sa force : réduire les aléas, c’est aussi aller contre la « glorieuse incertitude du sport ». Pour leurs coupes, les Britanniques préfèrent le principe (désormais séculaire) du match simple suivi en cas d’égalité d’un match d’appui sur le terrain de l’autre équipe. Le panache doit l’emporter sur le calcul. C’est aussi pourquoi peu de finales se jouent en deux matchs, ce qui pourrait revenir à consacrer le perdant d’une rencontre, fût-il vainqueur au cumul.