AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Massacre de la Léna

Le massacre de la LĂ©na (en russe : Đ›Đ”ĐœŃĐșĐžĐč расстрДл) dĂ©signe la rĂ©pression meurtriĂšre par l’armĂ©e impĂ©riale russe d’une manifestation d'ouvriers en grĂšve dans les mines d’or de la LĂ©na, en SibĂ©rie, le 4 avril 1912 ( dans le calendrier grĂ©gorien).

Massacre de la Léna
Photographie des victimes du massacre.
Photographie des victimes du massacre.

Type GrĂšves, manifestations
Pays Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Localisation Mines d'or de la Léna
CoordonnĂ©es 58° 11â€Č 07″ nord, 114° 35â€Č 01″ est
Organisateur Comité et bureau central de grÚve
Date 29 février 1912 ( dans le calendrier grégorien) au 12 août 1912 ( dans le calendrier grégorien)
Participant(s) Jusqu'à 400 000 grévistes
Revendications Améliorations des conditions de travail
Résultat Répression par l'armée, exode de mineurs
Bilan
Blessés 100 à 250
Morts 150 Ă  270

Géolocalisation sur la carte : Russie
(Voir situation sur carte : Russie)
Massacre de la Léna

Déroulement

Cet Ă©vĂ©nement eut lieu dans les mines de la SociĂ©tĂ© des mines d’or de la LĂ©na (Lenzoloto), qui se trouvaient sur les rives de la LĂ©na, prĂšs de la ville de BodaĂŻbo (aujourd'hui dans l'oblast d'Irkoutsk) en SibĂ©rie. L’exploitation impitoyable de la main-d’Ɠuvre assurait d’énormes profits (plus 7 millions de roubles par an selon les bolcheviks[1]) aux actionnaires britanniques et russes, dont A.I. Vychnegradsky, AlexeĂŻ Poutilov (tous les deux membres du conseil d’administration), au comte SergueĂŻ Witte, Ă  l’impĂ©ratrice Maria Fiodorovna[1], etc. Les conditions de travail dans ces mines Ă©taient extrĂȘmement dures, les journĂ©es de travail trĂšs longues (15 Ă  16 heures) et les accidents trĂšs frĂ©quents. Les salaires Ă©taient trĂšs bas et souvent amputĂ©s par des amendes. Le restant Ă©tait versĂ© sous la forme de bons Ă  utiliser dans les magasins de la compagnie.

Une grĂšve Ă©clata spontanĂ©ment Ă  la mine d’or AndreĂŻevski, le 29 fĂ©vrier 1912 ( dans le calendrier grĂ©gorien), aprĂšs la distribution de viande avariĂ©e dans l’un des magasins. Le 4 mars 1912 ( dans le calendrier grĂ©gorien), les ouvriers annoncĂšrent leurs revendications : journĂ©e de travail de 8 heures, augmentation des salaires de 30 %, suppression des amendes, amĂ©lioration de la nourriture, etc. Mais aucune de ces exigences ne fut satisfaite par la compagnie. La grĂšve Ă©tait dirigĂ©e par un comitĂ© central de grĂšve et un bureau central formĂ© par P.N. Batachev, G.V. Tcherepakhine, R.I. Zelionko, M.I. Lebedev et d’autres. La grĂšve gagna les autres mines d’or et Ă  la fin mars 6 000 mineurs avaient cessĂ© le travail.

Le gouvernement tsariste envoya des troupes de Kirensk Ă  BodaĂŻbo et fit arrĂȘter tous les membres du comitĂ© de grĂšve, dans la nuit du 4 avril 1912 ( dans le calendrier grĂ©gorien). Le lendemain, les grĂ©vistes exigĂšrent leur libĂ©ration immĂ©diate. Dans l’aprĂšs-midi, environ 2 500 personnes marchĂšrent vers la mine d’or de Nadejdinski pour porter au bureau du procureur une plainte contre l’arbitraire des autoritĂ©s. Mais les ouvriers se heurtĂšrent aux soldats qui commencĂšrent Ă  tirer dans la foule, sur l’ordre du capitaine Trechtchenko. Le journal local, Zvezda, rapporta un bilan de 270 morts et 250 blessĂ©s. Le chiffre de 500 morts et blessĂ©s fut repris par la propagande bolchevique et dans l’Union soviĂ©tique[2], mais un des rapports rĂ©digĂ©s le 5 avril 1912 ( dans le calendrier grĂ©gorien) Ă  la mine fait Ă©tat de 150 morts et 100 blessĂ©s.

Conséquences

L’opinion publique exigea du gouvernement l’envoi d’une commission d’enquĂȘte sur les lieux. Peu aprĂšs, la direction de la compagnie miniĂšre proposa aux travailleurs un nouveau contrat, qui ne rĂ©pondait pas Ă  leurs demandes. La nouvelle du massacre provoqua une vague de grĂšves et de manifestations de protestation Ă  l’échelle nationale, auxquelles prirent part plus de 300 000 personnes. En avril, plus de 700 grĂšves Ă©clatĂšrent ; le 1er mai, plus de 1 000 grĂšves eurent lieu dans la seule rĂ©gion de Saint-PĂ©tersbourg et touchĂšrent selon l'historiographie communiste 400 000 ouvriers[3]. La grĂšve dans les mines d’or se prolongea jusqu’au 12 aoĂ»t 1912 ( dans le calendrier grĂ©gorien), quand les derniers mineurs quittĂšrent les mines et partirent vers d’autres rĂ©gions. On estime qu’au total 9 000 mineurs et membres de leur famille abandonnĂšrent les mines d’or de la LĂ©na aprĂšs le massacre du .

En janvier-, Staline rédigea à Cracovie un article consacré au massacre de la Léna[4].

La commission d’enquĂȘte de la Douma d'État de l'Empire russe sur le massacre de la LĂ©na Ă©tait prĂ©sidĂ©e par Aleksandr Kerensky. Son rapport quelque peu exagĂ©rĂ© de l'Ă©vĂ©nement fit beaucoup pour promouvoir la carriĂšre de son auteur, qui Ă©mergea des bancs de l’opposition pour devenir un leader populaire Ă  la Douma, et plus tard le second chef du Gouvernement provisoire russe, en 1917.

Notes et références

Bibliographie

  • Michael S. Melancon, The Lena Goldfields Massacre and the Crisis of the Late Tsarist State, Texas A&M University Press, 2006, 238 p. (ISBN 1-58544-508-8).
  • Collectif, Histoire du Parti communiste /bolchĂ©vik/ de l'U.R.S.S : PrĂ©cis rĂ©digĂ© par une commission du ComitĂ© central du P.C.(b) de l'U.R.S.S, Moscou, Éditions en langues Ă©trangĂšres, (1re Ă©d. 1938), 408 p., chap. V.

Source

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.