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Masque Ă  gaz pour cheval

Le masque à gaz pour cheval[1] - [2] - [3] est un appareil de protection pour chevaux utilisé notamment dans l’Armée française depuis la Première Guerre mondiale pour éviter aux animaux d’inhaler des gaz toxiques sur les champs de bataille.

Masques Decaux sur les chevaux
Chevaux équipés de masques à gaz pendant la Seconde Guerre mondiale

Histoire

Depuis que l’homme a su domestiquer le cheval, le potentiel physique de ce dernier a très vite Ă©tĂ© utilisĂ© Ă  des fins militaires, comme chaque nouvelle dĂ©couverte ou invention dans l'histoire de l'HumanitĂ©. La première utilisation du cheval Ă  la guerre remonte Ă  plus de 5 000 ans, les plus anciennes preuves d'utilisation guerrière de chevaux en Eurasie datant d'entre  et .

Au dĂ©but de la campagne de France, l'armĂ©e française utilise 400 000 chevaux. Il est donc très important de protĂ©ger ces animaux des dangers du champ de bataille. L'ArmĂ©e française dĂ©cida donc de confectionner des masques Ă  gaz pour chevaux.

Protection du cheval

Chez le cheval, les voies respiratoires sont sensibles Ă  l’action des gaz ; Un cheval ne respire pas par la bouche, il n'utilise que ses naseaux. Les yeux sont sensibles Ă  celle de l’ypĂ©rite, mais le sont peu aux effets d'autres produits toxiques, tels que les gaz lacrymogènes par exemple. Le corps est sensible Ă  l’action de l’ypĂ©rite.

L’appareil réglementaire de protection individuelle du cheval est le masque Decaux[3] dans l'Armée française pendant la Seconde Guerre mondiale ; il s’applique également au mulet. Cet appareil ne protège pas les yeux. Si l’animal risque de rester exposé à une action prolongée ou à une forte concentration de vapeurs d’ypérite, on pourra protéger les yeux par des moyens de fortune, comme des bandeaux.

À défaut de masque, on peut protéger un cheval au repos avec une musette doublée contenant, entre la doublure et la musette, du foin imprégné de solution neutralisante. Si on ne dispose pas de musette doublée, se servir d’une musette simple garnie de foin mouillé avec de l’eau. Lorsque le cheval stationne dans une zone qui a été infectée par l’ypérite, il conviendra de se munir d’une musette pour éviter qu’il ne broute de l’herbe ou des feuilles contaminées. Les masques en service sont affectés par l’unité qui les possède aux chevaux employés dans une zone exposée aux gaz.

Lorsque le masque est pourvu d’un dispositif d’attente, on le met en place avant d’entrer dans une zone dangereuse. Dans le cas contraire, le cheval ne sera généralement muni du masque qu’aux premiers indices ayant amené l’homme à se protéger. La protection collective des chevaux (fermeture des écuries par des toiles mouillées, pulvérisations) est difficile à organiser. On diminuera le danger en installant les chevaux sur des emplacements élevés plutôt que dans des bas-fonds. Si on a été amené à occuper ceux-ci, il y a lieu d’en prévoir l’évacuation.

Lorsque le cheval a dĂ» traverser une zone infectĂ©e d’ypĂ©rite, ou a Ă©tĂ© atteint par des projections de ce produit, Ă©viter de le toucher avec les mains nues ; se mettre Ă  l’écart, et, après avoir revĂŞtu les moufles, frotter le plus tĂ´t possible les jambes et, Ă©ventuellement, les parties touchĂ©es avec du chlorure de chaux sec, puis laver Ă  grande eaux. Ă€ dĂ©faut de chlorure de chaux, savonner ; Ă  dĂ©faut de savon, laver Ă  grande eau. Ne pas employer de chlorure de chaux pour les parties les plus dĂ©licates (naseau, anus, vulve) ; les savonner. Ces opĂ©rations terminĂ©es, dĂ©sinfecter et Ă´ter les moufles. Se dĂ©sinfecter les mains et laver les yeux du cheval avec de l’eau pure, en tamponnant doucement les paupières avec du coton ou un linge propre ; ne jamais employer le chlorure de chaux ni le carbonate de soude. Il est prudent de porter, en mĂŞme temps que les moufles, les autres effets spĂ©ciaux de protection et mĂŞme le masque.

Masque Decaux

Le masque Decaux est un appareil filtrant. Il permet l’usage de la bride, les rênes et les anneaux porte-rênes restant à l’extérieur de l’appareil.

Mise en place

Le masque, en forme de sac, est constitué par un certain nombre de gazes imprégnées, identiques à celles employées pour le masque à gaz. Il comporte deux types.

Masque de fabrication ancienne

Le fond du sac est fermĂ© ; chaque cĂ´tĂ© est fendu jusqu’au sommet sur le tiers environ de la longueur ; les bords de chacune des fentes s’élargissent latĂ©ralement par une oreille.

À l’origine de la fente est cousue une plaque d’attache métallique, sur laquelle pivotent et s’entrecroisent deux crochets mobiles montés sur un axe dont l’assemblage forme la pince tête de chat. Au sommet du sac, sur chaque bord, est cousue extérieurement, une large bande dont les extrémités sont en tissu élastique et portent d’un côté un crochet, de l’autre une triple boucle en fil de fer. Le bord antérieur est muni en son milieu d’une boucle à laquelle est fixé un ruban d’attache réglable (ou passement), terminé par crochet métallique plat.

Ă€ l’intĂ©rieur du sac, cousu au milieu de sa paroi antĂ©rieure, une lame en tĂ´le en forme de chausse-pied (gouttière) porte une armature ovale en fil d’acier. L’ensemble de cette carcasse est destinĂ© Ă  tendre la partie antĂ©rieure du masque et Ă  la maintenir Ă©cartĂ©e des naseaux. Un pare-pluie recouvre le masque ; son bord supĂ©rieur se prolonge par deux rubans dont l’un est Ă©lastique et terminĂ©s l’un par une boucle et l’autre par une agrafe.

L’appareil est conservé dans un sac muni d’un ruban de portage et portant de chaque côté un passant.

Masque de fabrication courante (comportant une position d’attente)

Le masque comporte les modifications suivantes : Le fond du sac se prolonge en se rĂ©trĂ©cissant jusqu’à une ouverture d’une dizaine de centimètres de largeur ; sur chaque cĂ´tĂ© de ce prolongement se trouve un ruban de serrage et un passant en toile. Chaque ruban est introduit dans le passant opposĂ© ; Ă©viter de laisser pendre les rubans en les attachant l’un Ă  l’autre par leur extrĂ©mitĂ© et Ă  l’aide d’un simple nĹ“ud ; en serrant les rubans après les avoir dĂ©gagĂ©s des passants et en les enroulant, on obtient une fermeture hermĂ©tique.

  • Tailles : le masque se fabrique en deux tailles.

Le masque de taille ordinaire (T. O.) et la grande taille (G. T.), qui convient Ă  la plupart des chevaux.

Licol

Le cavalier sort le masque du sac et se place face au cheval, Ă  droite du crochet et en avant ; de la main droite, il tient le passement près du crochet. Il fait passer celui-ci, de bas en haut, sous la tĂŞtière du licol auquel il l’assujetti, l’ouverture du crochet reste opposĂ©e Ă  la tĂŞte de l’animal.

L’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure de la tĂŞte du cheval est introduite dans le masque comme dans une musette-mangeoire, assez profondĂ©ment pour que la bande du bord antĂ©rieur se trouve bien au-dessus des naseaux. Ă€ cet effet, rĂ©gler le passement qui doit ĂŞtre tendu sur la ligne mĂ©diane de la face ; la gouttière doit s’appliquer sur les sus-naseaux. Maintenir ensuite les oreilles rabattues en accrochant les extrĂ©mitĂ©s de la bande ou garniture Ă©lastique antĂ©rieure sous le maxillaire infĂ©rieur, et les extrĂ©mitĂ©s de la garniture Ă©lastique postĂ©rieure sur le chanfrein, de façon qu’elles recouvrent la bande antĂ©rieure.

S’assurer au cours de cette opération que les bords du masque ne font pas de gros plis et que les fentes sont bien closes par les oreilles rabattues.

Garniture Ă  un seul mors

Le cavalier se place pour appliquer le masque comme dans le cas du licol ; il passe le crochet du passement sous le frontal et l’y fixe. Il introduit l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure de la tĂŞte dans le masque et règle la longueur du passement. De chaque cĂ´tĂ© du masque, il ramène l’un sur l’autre les crochets mobiles, de manière qu’ils enserrent l’extrĂ©mitĂ© du mors (les branches, s’il y en a, restent en dehors du masque). Il accroche les garnitures Ă©lastiques comme il est dit plus haut en les passant sous les montants de la bride.

Garniture Ă  deux mors

Dans le cas d’une bride Ă  deux mors, dont aucun ne comporte d’entretoise, dĂ©crocher la gourmette, fixer les crochets sur le mors de bride ; passer les bandes sous les montants de la bride et les accrocher. Le mors de filet vient se placer lĂ©gèrement au-dessus et en arrière du mors de bride. Si le mors de bride est muni d’une entretoise, fixer les crochets mobiles au mors de filet : les branches du mors de bride et les rĂŞnes Ă  leur dĂ©part se logent Ă  l’intĂ©rieur du masque. Veiller Ă  ce que les rĂŞnes soient Ă  plat sous la sous-barbe et ne chevauchent pas l’une sur l’autre Ă  la sortie du masque. Il peut se faire que le mors de bride ne puisse trouver place dans le masque : dans ce cas, dĂ©tacher le mors de bride d’un cĂ´tĂ©, le sortir de la bouche et le laisser suspendu Ă  l’un des montants de la bride.

Position d’attente et position de protection

Les masques de fabrication courante peuvent ĂŞtre placĂ©s en position d’attente : Ă  cet effet, après avoir ajustĂ© le masque comme il a Ă©tĂ© dit, ne pas fermer l’ouverture du fond du sac. Le cheval n’éprouve aucune gĂŞne respiratoire et peut fournir un travail soutenu.

Le masque, enfermĂ© dans son sac, peut ĂŞtre placĂ© :

  • Pour les chevaux attelĂ©s

Dans les voitures (case d’armon d’artillerie, coffres des voitures rĂ©glementaires, etc.) ; en cas d’attelage Ă  la Daumont, on peut fixer les masques du porteur et du sous-verge, l’un recouvrant l’autre, sur le cĂ´tĂ© droit de la sellette du sous-verge au moyen de la courroie de sellette introduite dans les passants des sacs.

  • Pour les chevaux de selle

Dans la partie supĂ©rieure de la sacoche ou dans le bissac gauche ; on peut encore fixer le masque sur la sacoche gauche au moyen de la courroie de sacoche introduite dans les passants du sac.

  • Au cantonnement

Dans un sac suspendu à côté du harnachement.

  • Au bivouac

Abrité sous la selle ou la sellette.

La mise en place du masque demande 3 Ă  5 minutes[3].

Entretien du masque

Le port prolongĂ© du masque, principalement Ă  la position de protection, peur entraĂ®ner une dĂ©tĂ©rioration assez rapide en raison de l’humiditĂ© rĂ©sultant de la respiration et du salivage. PrĂ©server le masque de l’action de l’eau et de l’humiditĂ© ; Ă©viter de le salir ou de le dĂ©former.

Masques humides, mouillés, salis

Normalement, le masque à gaz est légèrement humide au toucher. Cette humidité est voulue, elle tient à la nature des substances qui imprègnent les gaz et rend la protection plus efficace. Ne pas confondre cet état avec celui résultant des causes accidentelles envisagées ci-après.

Le mouillage du masque avec quelque liquide que ce soit est interdit. Un masque trempé par l’eau ou moisi est remplacé comme hors d’usage. Le pare-pluie empêche, en général, le masque d’être trempé par la pluie.

Ne pas confondre les moisissures (taches brunâtres), avec les efflorescences salines (cristaux ou dépôts farineux blanchâtres), qui se produisent parfois à l’intérieur du masque.

Après un emploi prolongĂ© du masque, l’intĂ©rieur peut prĂ©senter un Ă©tat d’humiditĂ© très marquĂ© ; dans ce cas, faire sĂ©cher Ă  l’air avant la remise dans l’étui. Ne jamais sĂ©cher près du feu.

Notes et références

  1. « Les nouveaux moyens de destruction : les armes chimiques »
  2. « Forum ATF4 »
  3. Charles Lavauzelle, Manuel du Gradé d'Artillerie Lourde Hippomobile et Automobile, Paris, Charles-Lavauzelle & Cie, , 1065 p., p 969 à 973
  4. « Centre d'éducation ethnologique du cheval & élevage de Merens », sur Centre d'éducation ethnologique du cheval & élevage de Merens
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