AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Marion Larat

Marion Larat, nĂ©e le Ă  OrlĂ©ans, est une lanceuse d'alerte française. Elle est connue pour avoir Ă©tĂ© victime, Ă  l'Ăąge de 18 ans, d’un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral consĂ©cutif Ă  l’utilisation d'une pilule contraceptive. Elle a dĂ©cidĂ© de s'exprimer auprĂšs des mĂ©dias[1] pour porter Ă  la connaissance des utilisatrices potentielles le sur-risque de la contraception avec les pilules de 3e ou 4e gĂ©nĂ©ration[2], et de porter plainte contre le groupe Bayer et l’Agence nationale de sĂ©curitĂ© du mĂ©dicament. Elle a amenĂ© les pouvoirs publics Ă  lancer une Ă©tude Ă©pidĂ©miologique, et les gynĂ©cologues Ă  adapter leurs prescriptions[3].

Marion Larat
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité

Biographie

Marion Larat est nĂ©e le 10 juillet 1987 Ă  OrlĂ©ans. En juin 2006, alors qu’elle est Ă©lĂšve en khĂągne BL, elle est victime au domicile familial d’un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral (AVC) massif, et sombre dans le coma. Elle Ă©chappe de peu Ă  la mort, pour finalement se rĂ©veiller hĂ©miplĂ©gique et aphasique. Neuf opĂ©rations et des mois de rĂ©Ă©ducation sont nĂ©cessaires pour qu’elle retrouve progressivement la parole et une capacitĂ© Ă  se mouvoir. En 2010, une hĂ©matologue lui apprend qu’elle est porteuse d’une singularitĂ© gĂ©nĂ©tique[4] accentuant la coagulation sanguine.Cette singularitĂ© constitue une contre-indication Ă  la prise d’une contraception hormonale progestative[5], ce dont ne l’avait pas informĂ©e la gynĂ©cologue consultĂ©e en 2006.

Mais ce n’est qu’en juin 2012 que la CRCI (Commission rĂ©gionale de conciliation et d'indemnisation des accidents mĂ©dicaux) reconnaĂźt le lien entre la pilule contraceptive qu’elle prenait et l’AVC subi en 2006. Cette commission lui propose une indemnitĂ© financiĂšre et dĂ©gage la responsabilitĂ© du laboratoire[6]. Marion Larat dĂ©cide alors de porter son expĂ©rience douloureuse Ă  la connaissance des mĂ©dias pour alerter sur les risques des pilules de 3e et 4e gĂ©nĂ©ration, pour que les gynĂ©cologues prennent davantage en compte ces risques et pour que leurs clientes soient mieux informĂ©es. Le 14 dĂ©cembre 2012, son rĂ©cit fait la Une du journal Le Monde[7]. Elle porte Ă©galement plainte au pĂ©nal contre le fabricant de la pilule, le laboratoire Bayer, et contre l’Agence nationale de sĂ©curitĂ© du mĂ©dicament (ANSM). Pour autant, elle prĂ©cise aux mĂ©dias : «Je ne suis pas contre la pilule. Je souhaite juste que les femmes puissent choisir leur mode de contraception en connaissance de cause.» .

Depuis, plus d’une centaine d’autres plaintes ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es en France par des femmes victimes d’embolies, de thromboses ou d’AVC. En fĂ©vrier 2014, soit Ă  peine un an plus tard, on compte 112 plaintes visant quatorze marques de pilules et 6 groupes industriels. Et l’ANSM confirme aussi des dĂ©cĂšs dus Ă  un anti-acnĂ©ique, souvent prescrit comme pilule, et pris chaque jour par des centaines de milliers de femmes, le Diane-35[8]. L’écho mĂ©diatique donnĂ© au rĂ©cit de Marion Larat conduit les pouvoirs publics Ă  mieux prendre la mesure des problĂšmes de santĂ© et Ă  lancer les premiĂšres actions[9]. DĂšs 2015, Ă  la suite de ces mesures, l'ANSM a constatĂ© une baisse de 20% des embolies pulmonaires chez les jeunes femmes[10].

En parallĂšle Ă  ce combat, Marion Larat s’engage au sein du service civique et rencontre son prĂ©sident, Martin Hirsch, qui soutient son projet de retour Ă  une activitĂ©. Elle participe Ă  la crĂ©ation d'une association qui produit des bas de contention fantaisie sĂ©rigraphiĂ©s, ayant trouvĂ© infĂąmes les bas portĂ©s durant sa propre convalescence. En mars 2014, elle est dĂ©signĂ©e "Femme de l'annĂ©e" (RTL/Marie-Claire/France 2)[11].

En juin 2023, la plainte au pénal déposée en 2012 contre BAYER et l'ANSM est toujours en cours[12].


Publication

Notes et références

  1. « Pilule : Marion Larat, l’injustice transformĂ©e en combat », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. (en) Øjvind Lidegaard, Ellen LĂžkkegaard, Anne Louise Svendsen et Carsten Agger, « Hormonal contraception and risk of venous thromboembolism: national follow-up study », BMJ, vol. 339,‎ , b2890 (ISSN 0959-8138 et 1468-5833, PMID 19679613, DOI 10.1136/bmj.b2890, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. Doctissimo, « Contraception : l'ANSM recommande l'utilisation des pilules de 2e génération », sur Doctissimo, (consulté le )
  4. INSERM, « Facteurs génétiques prédisposant à la thrombophilie » [PDF], sur Les cahiers du diagnostic génétique,
  5. « Commission de la transparence MELIANE MONEVA PHAEVA », sur www.has-sante.fr, 31 mars 2010 , avec avis 2002 et 2007
  6. Florence Moreau, « Victime de la pilule 3e gĂ©nĂ©ration : Marion Larat indemnisĂ©e de 4,5 millions d'euros », journal Sud-Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consultĂ© le )
  7. « Alerte sur la pilule », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  8. « Dossier thématique - Diane 35 et ses génériques », sur ANSM (consulté le )
  9. « Contraceptifs oraux estroprogestatifs : préférez les «pilules» de 1re ou 2e génération », sur Haute Autorité de Santé (consulté le )
  10. « AprĂšs le scandale des pilules de 3e gĂ©nĂ©ration, moins d'embolies chez les femmes », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  11. « Pilule: Marion Larat, "Femme de l'annĂ©e" sans ĂȘtre "Wonderwoman" », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consultĂ© le )
  12. « L’affaire Marion Larat, lourdement handicapĂ©e aprĂšs un AVC qu’elle attribue Ă  une pilule de 3e gĂ©nĂ©ration, sera bien instruite au pĂ©nal », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.