Marie Drouet
Marie Drouet (née Marie-Ernestine Juillard à Chartèves le et morte à Bétheny le ) est une héroïne française de la Première Guerre mondiale[1] - [2] - [3].
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 78 ans) BĂ©theny |
Nationalité |
Conflit | |
---|---|
Distinction |
MĂ©daille de la ville de Reims |
Biographie
Née le à Chartèves dans l'Aisne[1] - [3], elle est la troisième fille d'Auguste Juillard et de Victorine Marchand.
Elle épouse Charles Drouet le , à Bétheny où elle habite[1] et y tient une épicerie nommée « Le Pot-au-rouge », rue Henri-Gand.
En 1914, l'époux de Marie Drouet est sur le front à Verdun. Malgré sa charge familiale de quatre enfants elle sauve de nombreux blessés gisant sur les champs de bataille aux alentours de Reims.
Elle décède le ,à Bétheny, où elle a continué son métier d'épicière[1] - [2] - [3].
Héroïne civile de la Première Guerre mondiale
Pendant toute la durée du conflit, en évitant les campements français comme allemands, elle transporte les blessés du champ de bataille jusqu’à l’hôpital à l'aide de sa charrue et de son âne[2] - [3] Fanfan[1].
Elle informe aussi les artilleurs français sur les positions allemandes[1] - [2] - [3] au moyen de bouts papiers affichés à ses fenêtres[3].
Soupçonnée par les services secrets français de travailler pour l’ennemi, l'ordonnance accompagnant le capitaine venu l'arrêter à son domicile, la disculpe. Il a reconnu la personne qui ramassait les blessés, l'incident fut clos et Marie innocentée[1] - [3].
Elle sera contrainte d’arrêter lorsque son âne est blessé par un shrapnel, alors qu'elle venait de déposer plusieurs blessés aux sœurs du Saint Enfant Jésus[1] - [2] - [3].
C'est durant cette période qu'elle met au monde son cinquième enfant[1] - [3].
Reconnaissance, réhabilitation
Marie reçoit une médaille de la ville de Reims, peu de temps après l'Armistice, après quoi elle tombe dans l'anonymat jusqu’à son décès en 1963.
Le mois suivant son enterrement, un article dans le journal L'Union relate ses exploits[1] - [2] - [3]. En 2014, toujours dans L'Union, un second article lui est consacré à l'occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale[1] - [2].
En , la commune de Val-de-Vesle lui dédie une rue[4].
En , à l’occasion des Journées du Patrimoine, l'Association des Amis du vieux Bétheny, organise une exposition lui étant consacrée au musée de Bétheny pour commémorer son sauvetage de nombreux blessés[5].
Lors des commémorations du 11 novembre 2018, un hommage lui est rendu devant le monument aux morts de Bétheny[6]. Début 2021, un espace Marie Drouet est inauguré à Chartèves[7].
Depuis 2016, l'auteur rémois Bernard Cornuaille œuvre à ce qu'une rue Marie Drouet soit inaugurée à Bétheny[8]. Elle est finalement inaugurée le 11 novembre 2022[9].
Bibliographie
Notes et références
- Cornuaille 2016, p. 181-189.
- Marie-Christine Lardenois, « Sa grand-mère était une héroïne en septembre 1914 », L'Union,‎ (lire en ligne) :
« En voyant tomber un soldat français blessé, elle a sorti son âne et sa voiture et elle est venue le ramasser. C’était le premier d’une longue série. »
- « La vieille dame enterrée dernièrement à Bétheny était une héroïne de 1914 », L'Union,‎ :
« Un jour, elle a sorti de la noyade un poilu qui était tombé à l’eau. Et lors des farouches combats qui se sont déroulés aux portes de Reims, elle avait imaginé un stratagème pour indiquer à l’artillerie française les positions ennemies »
- « Val-de-Vesle: les femmes prennent le pouvoir dans les rues », lunion.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Bulletin municipal d'information, « Du sport et de l'Histoire », Béthenyinfos,‎ (lire en ligne)
- « Twitte de Raphael Blanchard, conseiller municipale et départementale »
- « L’héroïne de Chartèves, dans le sud de l’Aisne, enfin à l’honneur », sur Journal L'Union, (consulté le )
- « Des champenoises d'exception épisode 1 », sur ici, par France Bleu et France 3 (consulté le )
- « Marie Drouet, héroïne oubliée,a maintenant sa rue à Bétheny | Journal L'Union », sur www.lunion.fr, (consulté le )