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Marie-Louise Bloesch-Moser

Marie-Louise Bloesch-Moser est une femme suisse, née en 1782 (baptisée le ) à Bienne et morte le dans la même ville. Veuve et mère de cinq enfants à 32 ans, elle prend sa vie en main en devenant en 1817 la directrice du premier pensionnat pour gymnasiens de la Ville de Bienne, fonction qu'elle occupe jusqu'en 1836.

Marie-Louise Bloesch-Moser
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité

Elle est l'une des cinq femmes (Ă©tat en 2020) qui a droit Ă  un nom de rue ou de place Ă  Bienne.

Biographie

Jeunesse

Marie-Louise Moser naît à la rue Haute 9 et est baptisée le [1]. Elle est la fille de Abraham Moser (1755-1824) et de Marianne Neuhaus (1757-1824). Son père, qui avait étudié la médecine et le droit, est notaire et occupe diverses fonctions importantes en ville de Bienne. Il en est notamment le dernier bourgmestre de l'Ancien Régime, de 1782 à 1789. Sa mère est la fille du médecin communal, Johann Rudolf Neuhaus[2] - [3].

Mariage

Marie-Louise Moser épouse en 1802 le médecin Alexander Bloesch (1778-1814). Ensemble, ils ont quatre fils et une fille : Alexander (1802-1816), Caesar Adolf (de) (1804-1863), médecin, politicien et auteur, Eduard (en) (1807-1866), juriste et politicien, Friedrich (Fritz) (1810-1887), industriel et copropriétaire des tréfileries de Boujean, et Louise Mathilde (1814-1869), qui épousera Friedrich (Fritz) Haag (1812-1871).

En , les troupes coalisées opposées à Napoléon traversent la Suisse en direction de la France. Avec elles se propage le virus du typhus. À Bienne, l'hospice (situé dans l'ancienne commanderie Saint-Jean, soit l'actuelle partie est de l'école Dufour) et l'hôtel de ville sont transformés en dispensaires pour militaires, dirigés par des médecins locaux. Lorsque cinq d'entre eux sont contaminés, il ne reste plus que le docteur Alexander Bloesch pour s'occuper tant des soldats que des civils. Mais le typhus le rattrape et il décède le , un mois avant la naissance de sa fille. Marie-Louise Bloesch-Moser, enceinte, se retrouve veuve. Deux ans plus tard, c'est son fils aîné, Alexander, qui meurt à l'âge de 13 ans.

Directrice de pensionnat

Marie-Louise-Blösch-Moser d'après un tableau d'Aurèle Robert.

En 1817 s'ouvre le premier gymnase de Bienne[4]. Marie-Louise Bloesch-Moser se voit alors proposer de diriger le pensionnat qui accompagne cette nouvelle institution. Dans les premiers mois, elle héberge les étudiants extérieurs à la ville dans sa maison de la rue Haute 22. Le , le Conseil de ville (parlement) décide de transférer le gymnase dans l'hospice et ancienne commanderie de l'actuelle rue Général-Dufour[5]. Le pensionnat suit et occupe l'étage supérieur. Marie-Louise Bloesch-Moser y vit avec sa famille (ses fils suivent d'ailleurs les cours du gymnase) et encadre jusqu'à 30 pensionnaires avec une grande attention. Elle occupe cette fonction près de 20 ans, jusqu'en 1836[6] - [7].

Retraite et mort

Après son départ du pensionnaire, Marie-Louise Bloesch s'occupe de ses petits et arrière-petits-enfants. Elle meurt le [8].

Une femme avant-gardiste

Devenir veuve au 19e siècle signifiait pour beaucoup de femmes de la bourgeoisie devoir se retourner vers leur famille ou pouvoir compter sur un héritage. À défaut, elle devait espérer un nouveau mariage, si possible avec un veuf. En choisissant de diriger le pensionnat du gymnase, Marie-Louise Bloesch-Moser a décidé de prendre son avenir en mains et de subvenir par elle-même aux besoins de sa famille, sans pour autant devoir exercer une activité professionnelle externe, préjudiciable à son honorabilité. Selon Margrit Wick : « Bien au contraire, tout en maintenant son rôle de mère et de chef de famille, conforme à sa position sociale, elle y a tout simplement inclus des « enfants » supplémentaires. C'est ainsi que Marie-Louise Bloesch-Moser est devenue une pionnière de l'activité professionnelle des femmes »[9].

De par son intelligence et sa chaleur humaine, Marie-Louise Bloesch-Moser sera reconnue comme une grande personnalité bien des années après sa mort. C'est d'ailleurs la première femme à se voir honorée par un nom de rue (ancien Bierkellerweg[10]), au début des années 1960[11] - [12], dans l'ancienne commune de Madretsch (aujourd'hui fusionnée avec Bienne)[13].

Références

  1. « Registre des baptêmes de Bienne »
  2. (de) Werner Bourquin, Marcus Bourquin, Biel – Stadtgeschichtliches Lexikon, Biel, Biel, Büro Cortesi, , 267 p. (ISBN 3-906140-40-7), p. 267
  3. (de) E[mil] Blösch, Eduard Blösch und Dreissig Jahre Bernischer Geschichte, Bern,
  4. Jeanne Doriot, « Une femme qui sut dominer l'infortune », Journal du Jura,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  5. David Gaffino et Reto Lindegger (Ă©d.), Histoire de Bienne de 1815 Ă  nos jours, Bienne, , p. 606
  6. Ibidem
  7. (de) J[akob] Wyss, Das Bieler Schulwesen während der ersten hundert Jahre bernischer Zugehörigkeit 1815-1915, Biel, , p. 41
  8. « Registre des décès de Bienne »
  9. Margrit Wick, Un autre regard - Visite guidée de la ville de Bienne, Femmes en réseau Bienne,
  10. « Les féministes seront contentes », Le Peuple,‎ , p. 7 (lire en ligne)
  11. « Rapport de gestion de la Ville de Bienne 1961 »,
  12. « Une rue baptisée du nom de Marie-Louise Bloesch-Moser », Journal du Jura,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  13. P. Bo., « Les personnalités dans la rue », Journal du Jura,‎ , p. 4 (lire en ligne)

Liens externes

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