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Maria Bertoletti Toldini

Maria Bertoletti Toldini (surnommée « Toldina ») est une femme italienne née en 1656 à Pilcante, une frazione de la commune de Ala[1], et morte à Brentonico en 1716, condamnée et exécutée pour sorcellerie.

Maria Bertoletti Toldini
Biographie
Naissance

Pilcante, frazione de Ala (Italie)
Décès
Nom de naissance
Maria Bertoletti Toldini
Activité
Autres informations
Condamnée pour
Condamnation

Biographie

Sa date de naissance exacte n'est pas connue, mais on estime qu'elle avait autour de 60 ans lors de sa mort[2]. Maria Bertoletti Toldini a vécu en Italie, à Brentonico (Alpes italiennes). Veuve et remariée avec Andrea Toldini, sacristain de l'église San Martino, elle n’a pas eu d’enfants

En , elle est accusée et jugée coupable par un tribunal laïc de divers crimes allant du meurtre d’enfant au blasphème, à l'hérésie et au saccage de vignes, depuis l'âge de 13 ans[3]. Elle a même été accusée d'avoir jeté un enfant de 5 ans dans du fromage bouillant. Elle est défendue par un avocat qui, faute de preuves matérielles, veut prouver son innocence en attestant que les délits pouvaient avoir des causes naturelles. Jugée par un tribunal séculaire (et non religieux), elle confessa ses crimes sous la torture[4].

L'historien Carlo Andrea Postinger[5] s'est penché sur son cas en étudiant des documents de l'époque[6]. S'il n'est pas possible de retrouver la personne à l'origine des accusations, il estime qu'elle a probablement été visée par des membres de sa famille pour une question d'héritage[7].

Toujours d'après Postinger, c'est l'une des dernières femmes de la région à être condamnée et exécutée. L’exécution, qui eut lieu le 14 mars 1716, fut particulièrement cruelle : Maria Bertoletti a d'abord été décapitée, puis son corps fut jeté au bûcher à l'endroit où se trouve le parc public de Brentonico.

Réouverture de son procès

En 2015, la ville de Brentonico a décidé de rouvrir le procès de Maria Bertoletti Toldini[2]. Quinto Canali, conseiller culturel de la ville, est à l'origine de la réouverture de ce procès trois siècles plus tard, après avoir assisté à une reconstitution théâtrale de cette affaire afin d'attirer les touristes[8]. Le maire de Brentonico, Christian Perenzoni[9] - [10], a également soutenu la démarche, qualifiant les procès de sorcellerie d'« injustice historique contre les femmes »[7] et le procès s'est rouvert en mars 2016[2].

Cette réouverture témoigne d'une prise de conscience des accusations portées à tort sur de nombreuses femmes parce qu'elles étaient seules, veuves, ou sans enfants. En Europe, les estimations concernant le nombre de femmes tuées pour sorcellerie entre la fin du XVe siècle et le début du XVIIIe varient entre 50 000 et 80 000 personnes[11].

Références

  1. (it) « Maria Bertoletti Toldini », sur blitzquotidiano.it
  2. Sophie Gindensperger, « Décapitée pour sorcellerie, elle va être rejugée 300 ans après », sur Libération.fr, (consulté le )
  3. (en-US) « 18 Reasons One is Executed for Witchcraft during the 'Burning Times' », sur HistoryCollection.co, (consulté le ).
  4. (it) « Storia della Toldina, creduta strega e il processo riaperto 300 anni dopo », sur Bergamo Post, (consulté le )
  5. « Carlo Andrea Postinger - Academia.edu », sur independent.academia.edu (consulté le )
  6. Matteo Andreoli, « Rievocazione storica del processo a Maria Toldina.mov » (consulté le )
  7. (en-GB) Stephanie Kirchgaessner, « Woman convicted of witchcraft to get retrial 300 years on », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  8. (it) « In Trentino vogliono rifare un processo per stregoneria », sur L'HuffPost, (consulté le )
  9. (it) « Brentonico (TN) - Sindaco e Amministrazione Comunale », sur Tuttitalia.it (consulté le )
  10. (en) « Mayor seeks pardon for an Italian ‘witch’ executed 300 years ago », sur The Independent, (consulté le )
  11. « Histoire de la chasse aux sorcières », sur rts.ch, (consulté le )

Bibliographie

  • Alessandro Caprara, Un processo per stregoneria nel Trentino di primo settecento : il caso della Toldina di Pilcante, relatore: Marco Bellabarba; correlatore: Andrea Giorgi, Tesi di laurea - Università degli studi di Trento, Facoltà di lettere e filosofia, Corso di laurea in scienze storiche, a. acc. 2005-06 (dattiloscritto).

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