DĂ©roulement
Le , un membre du parti Hentchak, Haroutioun Djangoulian, se rend avec des camarades dans l'église patriarcale Sourp Asdvadzadzine du quartier stambouliote de Koum-Kapou[1]. Là , il interrompt la liturgie du patriarche arménien de Constantinople, Khoren Ier Ashekian, pour lire devant l'assemblée réunie un pamphlet adressé au sultan Abdülhamid II demandant des réformes dans les provinces arméniennes[1]. Le texte accuse le patriarche de complaisance envers les autorités ottomanes et réclame sa démission[2]. Ce dernier proteste face à ses détracteurs, qui s'emparent de lui[2]. Il est ensuite forcé par les Hentchakians à se joindre à eux dans une manifestation en direction du palais de Yıldız, manifestation dont le but est de présenter ces revendications au sultan lui-même[1].
La manifestation est bloquée par une troupe de soldats ottomans, qui tire sur la foule[1]. Selon The New York Times, les soldats pénètrent dans l'église et sont accueillis par la résistance armée des militants[2]. L'affrontement fait quatre morts parmi ces derniers, trois morts parmi les manifestants arméniens, et de nombreux blessés[2]. Alors que la loi martiale est décrétée dans le quartier, des cavaliers y sont envoyés pour rétablir l'ordre et procéder à des arrestations[2]. Haroutioun Djangoulian est arrêté et condamné à la prison à vie[1].
La manifestation est considérée comme un échec par le parti Hentchak : ses militants sont réprimés et leurs revendications ne sont pas entendues[3]. Mais elle permet toutefois d'inspirer le reste de la population arménienne et d'attirer l'attention des Grandes puissances, alors désintéressées de la question arménienne[3]. Cet échec ne décourage pas les membres du parti, qui continuent leurs actions tout au long des années 1890[4].