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Manas (sanskrit)

Manas (IAST ; devanāgarÄ« : à€źà€šà€žà„ ) est un terme sanskrit et concept de la philosophie indienne qui comporte de multiples acceptions. Dans les Yoga Sutras de Patañjali et le vedanta, ce terme dĂ©signe indiffĂ©remment le mental, mais aussi l'intellect (buddhi), l'inconscient (citta) ou la conscience ordinaire Ă  l'Ă©tat de veille ou ego (ahamkara). Dans le bouddhisme, il est le sixiĂšme sens qui entre en contact avec les objets mentaux.

Dans son acception occidentalisée, il désigne aussi la pensée, l'esprit, le mental ou l'intellect[1], c'est-à-dire le sens interne ou psychisme.

Dans l'hindouisme

Dans les Yoga SĆ«tra de Patañjali, ce terme dĂ©signe le mental. Dans la philosophie samkhya il est l'un des trois constituants (avec buddhi et ahamkara) de l'instrument interne : l'antaáž„karaáč‡a. Le vedanta ajoute parfois citta Ă  ces trois constituants, on parlera d'organe interne quadruple (antahkarana catustaya)[2].

Dans le bouddhisme

Dans le bouddhisme, manas dĂ©signe le mental, facultĂ© caractĂ©ristique de l'ĂȘtre humain (racine man-) avec ses pensĂ©es et ses Ă©motions. C'est aussi un sixiĂšme sens (en plus des cinq couramment admis) qui entre en contact avec les objets mentaux.

Le manas est important, en tant que composant du citta, d'une part parce qu'il est « l'avant-coureur des conditions phĂ©nomĂ©nales » (selon le premier verset du Dhammapada : manopubbaáč…gamā dhammā), et d'autre part parce qu'il est le "lieu" d'Ă©veil de la Prajñā.

Compréhension ou interprétation occidentalisée

Pour René Guénon, il s'agit d'un « instrument de sensation » correspond à une « entrée », et « un instrument d'action » à une « sortie » qui « exécute », entre les deux, manas examine. Manas, en tant que sens interne, inclut la raison, la mémoire et l'imagination ; la dimension sentimentale se trouvant elle intermédiaire entre ce sens et l'élément corporel[3].

RenĂ© GuĂ©non remarque que manas, le « mental » ou « sens interne », auquel est inhĂ©rente la « conscience du moi » (ahaáčƒkāra), est dans la tradition hindoue une caractĂ©ristique de l'individualitĂ© humaine la diffĂ©renciant des autres ĂȘtres du monde vivant. Il note que la racine de ce mot sanscrit se retrouve dans le latin mens, l'anglais mind, etc. Cette racine man ou men Ă©tant souvent utilisĂ©e dans des mots servant Ă  dĂ©signer l'ĂȘtre humain lui-mĂȘme.

Manas se situe entre les cinq « facultés de sensation » et les cinq « instruments d'actions »[4].

« Les cinq instruments de sensation sont : les oreilles ou l’ouĂŻe (shrotra), la peau ou le toucher (tvak), les yeux ou la vue (chakshus), la langue ou le goĂ»t (rasa), le nez ou l’odorat (ghrana) [...] Les cinq instruments d’action sont : les organes d’excrĂ©tion (payu), les organes gĂ©nĂ©rateurs (upastha), les mains (pani), les pieds (pada), et enfin la voix ou l’organe de la parole (vach) [...] Le manas doit ĂȘtre regardĂ© comme le onziĂšme »[5].

Notes et références

  1. Gérard Huet, Dictionnaire Héritage du Sanscrit, (pdf.version 3.20) p. 629; (version en ligne), lire : . Consulté le .
  2. Voir The Sanskrit Heritage Dictionary de GĂ©rard Huet.
  3. Les Ă©tats multiples de l'ĂȘtre, p. 53-54 ; L'Homme et son de venir selon le VĂȘdĂąnta chap. VIII
  4. « Les diverses facultĂ©s de sensation et d’action (dĂ©signĂ©es par le terme prĂąna dans une acception secondaire) sont au nombre de onze : cinq de sensation (buddhĂźndriyas ou jnĂąnĂȘndriyas, moyens ou instruments de connaissance dans leur domaine particulier), cinq d’action (karmĂȘndriyas), et le sens interne (manas). » Brahma-SĂ»tras, 2e AdhyĂąya, 4e PĂąda, sĂ»tras 1 Ă  7, in l'Homme et son devenir selon le VĂȘdĂąnta, chap. VIII, Entre parenthĂšses les commentaires de l'auteur.
  5. L'Homme et son devenir selon le VĂȘdĂąnta, chap. VIII)

Voir aussi

Articles connexes

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