Macondo
Macondo est un village fictif, théâtre du dĂ©roulement du roman Cent Ans de solitude de Gabriel GarcĂa Márquez. C'est, dans ce roman, le village de la famille BuendĂa. Il est librement inspirĂ© du village d'Aracataca.
Description
Comme le comtĂ© fictif de Yoknapatawpha chez William Faulkner ou le Wessex (en) de Thomas Hardy, Gabriel GarcĂa Márquez reprend, dans plusieurs de ses Ĺ“uvres, le village imaginaire de Macondo (inspirĂ© de sa ville natale Aracataca) comme lieu d'action mĂŞme si pour lui, « Macondo n'est pas tant un lieu qu'un Ă©tat d'esprit »[1]. Cette ville fictive est devenue cĂ©lèbre dans le monde de la littĂ©rature, et comme le note Ilan Stavans, « sa gĂ©ographie et ses habitants sont Ă©voquĂ©s frĂ©quemment par des professeurs et des hommes politiques », Ă tel point qu'il est « difficile d'imaginer que cette ville ait Ă©tĂ© fabriquĂ©e Ă partir de rien »[2]. Dans Des feuilles dans la bourrasque, GarcĂa Márquez dĂ©crit de façon rĂ©aliste la pĂ©riode du « boom de la banane » Ă Macondo, caractĂ©risĂ©e par une grande abondance pendant la pĂ©riode oĂą les compagnies amĂ©ricaines sont prĂ©sentes, suivie d'une pĂ©riode de dĂ©pression après le dĂ©part de ces dernières[3]. L'histoire de Macondo est racontĂ©e entièrement dans Cent Ans de solitude, roman qui se dĂ©roule entièrement Ă Macondo et raconte toute l'histoire de cette ville imaginaire depuis sa fondation jusqu'Ă sa fin tragique[4]. Dans son autobiographie, GarcĂa Márquez explique sa fascination pour Macondo, en rĂ©alitĂ© lieu-symbole de l'origine et de la vocation artistique. Il dĂ©crit un voyage qu'il a fait avec sa mère pour revenir Ă Aracataca dans sa jeunesse[5] :
« Le train s'arrêta à une gare sans nom, et quelques instants plus tard il passa devant la seule plantation bananière le long de la voie qui portât le panneau indiquant son nom : Macondo. Ce mot avait attiré mon attention dès les premiers voyages que j'avais faits avec mon grand-père, mais je n'ai découvert, qu'une fois adulte, que j'aimais ses résonances poétiques. Je n'avais jamais entendu qui que ce soit prononcer ce mot, et je ne me suis même pas demandé s'il avait un sens... J'ai fini par lire dans une encyclopédie que c'est un arbre tropical qui ressemble à un kapokier. »
Notes et références
- Apuleyo Mendoza et GarcĂa Márquez 1983, p. 77
- Stavans 1993, p. 58
- George R. McMurray 1987, p. 15
- George R. McMurray 1987, p. 17
- GarcĂa Márquez et Grossman 2003, p. 19
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- (en) Ilan Stavans, « Gabo in Decline », Transition, Indiana University Press, no 62,‎ , p. 58–78 (lire en ligne, consulté le )
- (en) George R. McMurray, Critical Essays on Gabriel GarcĂa Márquez, G. K. Hall & Co., , 224 p. (ISBN 0-8161-8834-3)
- (en) Gabriel GarcĂa Márquez et Edith Grossman, Living to tell the tale, Alfred A. Knopf, , 483 p. (ISBN 1-4000-4134-1)
- (es) Gabriel GarcĂa Márquez, Vivir para contarla, Barcelone, Mondadori, coll. « Biblioteca GarcĂa Márquez », , 579 p. (ISBN 84-397-0949-8)
- (es) Plinio Apuleyo Mendoza et Gabriel GarcĂa Márquez, El olor de la guayaba : Conversaciones con Plinio Apuleyo Mendoza, Bruguera, coll. « Cinco estrellas », , 186 p. (ISBN 8402088031)
- (en) Plinio Apuleyo Mendoza et Gabriel GarcĂa Márquez, The Fragrance of Guava, Verso, , 126 p. (ISBN 0-86091-765-7)