MĂ©diation d'entreprise
La mĂ©diation d'entreprise peut consister dans l'intervention d'un mĂ©diateur en prĂ©vention ou en accompagnement d'un diffĂ©rend interne (entre salariĂ©s) ou dans l'environnement de l'entreprise (clients, fournisseurs, interlocuteurs administratifs et financiers, collectivitĂ©s localesâŠ) ou dans le fonctionnement de l'entreprise (partenaires Ă©conomiques, associĂ©sâŠ). Le diffĂ©rend peut ĂȘtre hors contrat (ambiance relationnelle) ou impliquer des relations contractuelles et pouvant ĂȘtre juridiciarisĂ©.
On n'appelle pas médiation d'entreprise les services internes de médiation des entreprises, quoique des entreprises utilisent parfois le terme en interne, surtout depuis la loi sur le harcÚlement. Le médiateur interne ne peut qu'éprouver de grande difficulté à maintenir une indépendance d'esprit par rapport la hiérarchie de l'entreprise et à ses objectifs, ce qui fixe un but précis à la médiation et, par conséquent la dénature.
DĂ©finitions
Les médiateurs d'entreprise interviennent dans les contextes de différends collectifs ou n'impliquant que deux personnes, hors contexte juridique, en prévention d'une procédure ou au cours d'une procédure judiciaire, en l'occurrence aux prud'hommes.
Les mĂ©diateurs peuvent ĂȘtre indĂ©pendants et faire partie de la Chambre professionnelle ou d'associations ou ĂȘtre dĂ©signĂ©s, comme souvent dans les conflits sociaux, par un Ministre. Dans ce cas, nous parlons de mĂ©diateurs ministĂ©riels.
Pour la Chambre syndicale de la MĂ©diation, tous les contextes de mĂ©diation doivent privilĂ©gier la relation entre les personnes concernĂ©es, sans se rĂ©fĂ©rer au droit qui est laissĂ© aux professionnels de cette conception de la rĂ©solution des diffĂ©rends, tandis que pour le RĂ©seau des MĂ©diateurs d'Entreprise, le mĂ©diateur intervient dans le respect des rĂšgles de droit. Pour les premiers, qui posent qu'il ne faut pas avoir d'a priori sur le type de solution qui pourra ĂȘtre adoptĂ©e, l'accord Ă©ventuellement rĂ©digĂ© le sera soit par les parties ou un conseil juridique, pour les seconds, il convient de viser un accord de type contractuel Ă©crit.
MĂ©thodologies
Le contexte de l'entreprise conduit Ă utiliser des techniques qui se sont popularisĂ©es en entreprise, telle la nĂ©gociation raisonnĂ©e et la maĂźtrise de cette mĂ©thode est considĂ©rĂ©e comme indispensable, notamment par Yvette Bailly, du RME. Le concept de nĂ©gociation contributive est dĂ©veloppĂ© par MĂ©diateurs AssociĂ©s et Henri Sendros-Mila indique que cette approche de la nĂ©gociation est centrĂ©e sur les personnes, leur reconnaissance et leur motivation avant de porter sur les intĂ©rĂȘts : elle valorise la « contribution » de chaque partie Ă la rĂ©ussite de l'accord, au-delĂ de la prise de l'accord, c'est-Ă -dire pour sa pĂ©rennitĂ©. La « contribution » peut consister, dans certains accords, Ă arrĂȘter les comportements de nuisance⊠Dans les accords portant sur des relations durables, la contribution peut aller plus loin et anticiper ce qui peut faciliter, voire favoriser la rĂ©ussite de l'autre[1]. MalgrĂ© ses divergences de pratiques, les mĂ©diateurs ont en commun l'idĂ©e qu'un accord ne saurait ĂȘtre forcĂ© ou obtenu par duperie.
Références
- Voir les définitions sur le [Wikimediation http://www.Wikimediation.org]
Auteurs
- Arnaud Stimec, La MĂ©diation en entreprise, Ă©dition Dunod, 2004. - (ISBN 2-10-007151-3), 2007. - (ISBN 978-2-10-050766-5)
- Jean-Louis Lascoux, Pratique de la médiation, un mode alternatif à la résolution des conflits, édition ESF, 2001 (ISBN 978-2-7101-1455-0), 2° ed. 2003 (ISBN 978-2-7101-1614-1), 3° ed. 2004.- (ISBN 2-7101-1657-X), 4° ed. 2007. - (ISBN 978-2-7101-1859-6)
- Marinka Schillings, La médiation et les autres modes alternatifs de résolution des litiges inter-entreprises, éditions Chemins de tr@verse, 2010. - (ISBN 978-2-313-00036-6)
- Marie-José Gava, Jean-Luc Chavanis, Outils et pratique de la médiation, InterEditions, 2014.