Luc de la Barre
Luc de la Barre (La-Barre-en-Ouche, ca 1100 - Rouen, ), chevalier et trouvère "célèbre par sa bravoure et par l'enjouement de son esprit"[1], seigneur de La-Barre-en-Ouche.
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En 1122, plusieurs seigneurs normands prirent le parti de Guillaume Cliton, héritier légitime du duché de Normandie, que son oncle le roi d'Angleterre Henri Ier Beauclerc avait usurpé. Ce dernier fit arrêter plusieurs rebelles près de Rougemontiers, dont Geoffroy de Tourville, Odoard du Pin et Luc de la Barre. Outre le délit de rébellion, Luc de La Barre était accusé d'avoir tourné en ridicule le monarque dans plusieurs chansons satiriques.
Henri résolut de faire comparaître devant lui, à Rouen, ces trois prisonniers quelques jours après la Pâque de 1124[2], et il les condamna à la prison à vie et à avoir les yeux brûlés. Lorsque Charles Ier le Bon, comte de Flandre, osa avancer au Roi qu’il n’était pas d’usage de châtier les chevaliers vaincus d’une façon aussi cruelle, Henri lui répondit : « Je vais vous prouver qu’en ceci je ne fais que justice. Godefroy et Odoard étaient mes hommes. Ils ont rompu leur foi, violé leur serment de fidélité : et voilà pourquoi ils méritent ou la mort ou au moins d’être punis par la perte d’un membre. Quant à Luc de la Barre, il a fait plus, et a chanté publiquement d’injurieux sirventes[3]. » Mais, quand les bourreaux saisirent Luc de la Barre pour l'aveugler, il aima mieux se fendre la tête contre les murs que d'être la victime de la cruauté du Roi.
Notes et références
- Abbé de LA RUE, Histoire littéraire de la France où l’on traite de l’origine et du progrès, de la décadence, Paris, Victor PALMÉ, tome xiie (1869), pp. 197-198
- « Rex atrem, post Pascha (Paques tombait, cette année-là , le 6 avril), judicium de reis, qui capti fuerant, Rotomagi tenuit, ibique Goisfredum de Torvilla, et Odoardum de Pino, pro perjurii reatu oculis privavit. Lucam quoque de Barra (Luc de la Barre, fils de Simon, était seigneur de la Barre, dans la vicomté d'Évreux) pro derisoriis cantionibus et temerariis nisibus orbari luminibus imperavit. » Orderici Vitalis, Historiæ ecclesiasticæ libri tredecem, pages 459 et 460
- Genre poétique qui traitait de l'actualité, spécialement politique, sur le mode polémique et satirique