Louis Chaduc

Louis Chaduc naît en 1564 à Riom. Il étudie à Bourges le droit pendant cinq ans avec pour maître Cujas[1]. Reçu conseiller au présidial de Riom en 1594, il consacre ses loisirs à l'étude des médailles et des camées antiques[1] - [2].

De Rome, où il rencontre Bellarmin et d’autres savants, il rapporte des manuscrits, des livres rares, des marbres antiques, des médailles et plus de deux mille pierres gravées.

Les pierres sont réparties en quatorze classes rangées dans un ordre ascendant[3] : gemmes chrétiennes (chapitre 1), divinités gréco-latines (2), femmes illustres grecques, romaines ou barbares (3)... Le chapitre 8 (Ityphalicae amuletae) correspond aux gemmes mentionnées par Peiresc comme obscènes dans une lettre à Rubens du 7 juillet 1623[4] et à Aléandre du 2 novembre 1623[5], dont les feuillets manquent dans le catalogue conservé à Clermont-Ferrand[6].

Catalogue de la collection de pierres gravées, avec le chapitre VIII manquant. Bibliothèque du patrimoine de Clermont Auvergne Métropole (Clermont-Ferrand), MS 389.

D'après Pierre Gassendi Louis Chaduc aurait fait passer pour anciennes des pierres qu'il aurait gravées lui-même[7].

À sa mort, son cabinet de médailles passe successivement à M. de Mesme, à Gaston de France et enfin au roi. La majeure partie de la collection Chaduc serait passée au Cabinet des Médailles, héritier de Sainte-Geneviève et légataire de Gaston d'Orléans[8].

Plat supérieur du manuscrit des Schediasmata ou notes éparses de Louis Chaduc.

En 1633, il vend au moins 8 manuscrits à Julien Brodeau[9].

La bibliothèque de Chaduc a été transmise - au moins en partie - à Michel Laville marié en 1631 avec sa fille Jeanne Chaduc, comme en témoignent des ex-libris sur des exemplaires conservés à la bibliothèque du patrimoine de Clermont Auvergne Métropole[10]. Puis les livres sont passés dans la famille Pellissier de Féligonde par le mariage en 1653 de leur fille Claude Laville avec François Pellissier de Féligonde. En 1906 Claude Henri de Féligonde décède sans postérité et le château de Villeneuve-Lembron qui appartenait à la famille depuis 1754 et qui aurait contenu la bibliothèque, passe à son neveu Edmond de Thuret, mort en 1918[11].

• 1. Morand 1931, p. 32
  2. Chabrol, Coutumes générales et locales de la province d'Auvergne, 1786
  3. Le théâtre de la curiosité, Paris, Presses de l'Université Paris Sorbonne, 2008 (ISBN 978-2-84050-539-6, lire en ligne), « Ordre d'exposition et représentation du savoir dans les collections de raretés », p. 70
  4. Correspondance de Rubens et documents épistolaires concernant sa vie et ses œuvres, t. 3, Anvers, J. Maes, 1900, p. 192
  5. Bonnafé, Dictionnaire des amateurs d'art français au XVIIe siècle, 1884
  6. « Description du cabinet des antiquités de Louis Chaduc - », sur www.bibliotheques-clermontmetropole.eu (consulté le 12 septembre 2021)
  7. (la) Pierre Gassendi, Viri illustris Nicolai Claudii fabricii de Peiresc, senatoris aquisextiensis vita, Paris, Sébastien Cramoisy, 1641, p. 292
  8. « Cabinet de Chaduc, Louis » (consulté le 26 août 2021)
  9. Yves Le Guillou, Topographie d’une bibliothèque : Les livres de Julien Brodeau, avocat au Parlement de Paris (1583-1653), Université de recherche Paris Sciences et Lettres, 2017 (lire en ligne), p. 162
  10. Voir la catégorie Louis Chaduc sur Wikimedia Commons
  11. Erwana Brin, « Le portrait de Pascal à la Bibliothèque nationale », sur bbf.enssib.fr, 1^er janvier 1962 (consulté le 18 septembre 2021)
  12. « Latin 2057 », sur archivesetmanuscrits.bnf.fr (consulté le 28 septembre 2021)
  13. « Calames », sur www.calames.abes.fr (consulté le 28 septembre 2021)
  14. « Ludovici Chaducii schediasmata - Chaduc, Louis », sur www.bibliotheques-clermontmetropole.eu (consulté le 12 septembre 2021)
  15. « Description du cabinet des antiquités de Louis Chaduc - », sur www.bibliotheques-clermontmetropole.eu (consulté le 28 septembre 2021)

• Alfred Redon, « Le Sarcophage de saint Just jadis à l'église de Saint-Alyre d'après le dessin de Louis Chaduc », Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne,‎ 1970
• Nouvelles recherches sur les origines de Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, Institut d'études du Massif central, 1970, p. 463-464
• Edmond Morand, « La collection d’intailles et de camées de Louis Chaduc », L'Auvergne littéraire et artistique,‎ 1931, p. 31-33 (lire en ligne)
• Edouard Bonnafé, Dictionnaire des amateurs d’art français au XVIIe siècle, Paris, 1884 (lire en ligne), p. 51-52.
• Tardieu, Grand dictionnaire biographique du Puy-de-Dôme, Moulins, Desrosiers, 1878, p. 29
• Tardieu, Histoire de la ville de Clermont-Ferrand depuis les temps les plus reculés, jusqu'à nos jours, avec lithographies, plans, blasons, portraits, sceaux, chartes, pièces justificatives, t. I, Moulins, impr. de Desrosiers, 1870-1871, p. 654
• Aigueperse, Biographie, ou Dictionnaire historique des personnages d'Auvergne illustres ou fameux par leurs écrits, leurs exploits, leurs vertus, leurs erreurs, leurs crimes ou leur rang. Avec portraits., t. I, Clermont-Ferrand, Thibaud-Landriot, 1834, p. 150-151
• Barthélemy Mercier de Saint-Léger, « Notice sur Louis Chaduc », Magasin encyclopédique,‎ 1796, p. 334-344 (lire en ligne)
• Chabrol, Coutume d’Auvergne, t. IV, Riom, Dégoutte, 1786 (lire en ligne), p. 489-490.
• Dufraisse, Dissertation sur les anciens monuments qui se trouvent à Bains, village du Mont d'Or en Auvergne, Clermont, 1748, p. 7 sqq.

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