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Louis Bertola

Louis Bertola, né le à Borgosesia et mort le à Saint-Martin-de-Ré, est un sculpteur français d'origine italienne, lauréat du prix de Rome de sculpture en 1923[1].

Louis Bertola
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
française (à partir du )
Formation
Activité

Biographie

Enfance

Né à Borgosesia (province de Novare, Italie) le , Louis Bertola est le fils d’Euseo Bertola (1871-1910), entrepreneur en bâtiments, et de Thérèse Gilodi. Après des études secondaires au collège de Vercelli, il s’inscrit en 1905, avec son frère Jacques (né en 1890), à l’école des arts décoratifs de Nice où il entre rapidement dans l’atelier de sculpture[1].

Jeunesse

Admis à l’école des Beaux-Arts de Lyon en comme élève libre, il suit les cours de Pierre Aubert et de Louis Prost. Il est lauréat du Prix Pierre Prost en 1910, du prix de sculpture de la fondation Dufraine en 1912. En 1913, il remporte, avec La Garde vigilante à la frontière des Vosges, le prix de Paris de la ville de Lyon, et la bourse qui l’accompagne afin de lui permettre de poursuivre sa formation à l’école nationale des Beaux-Arts de Paris. Naturalisé français le , il est mobilisé la même année dans un régiment du Génie et demeure sous les drapeaux jusqu’en 1919. Sa conduite lui vaudra la croix de guerre. De retour à Lyon, il travaille quelques mois avec Jean-Baptiste Larrivé sur le chantier de la basilique de Fourvière (Tour de La Force). Admis à l’école des Beaux-Arts de Paris en , il entre dans l’atelier de Jean Boucher. Dès l’année suivante, il collectionne les distinctions : prix Chenavard en 1920 et 1921, 1ersecond grand prix de Rome en 1920, prix Doublemard et prix Lemaire en 1921, sociétaire du Salon des artistes français dont il devient membre du jury (1922-1953)[1]. En 1923, le 1er grand prix de Rome, avec Apollon et Marsyas, lui ouvre les portes de la Villa Médicis où il séjourne de à .

Mariage

Il épouse le à Lyon 7e l’artiste peintre Marcelle Eugénie Adrienne Berrut (Vichy - Saint-Martin-de-Ré 1988), qui l’accompagne à Rome ; c’est la fille d’Adolphe Berrut (Troistorrents, Suisse, 1868 - Lyon 1938), chauffeur, et de Jeanne Vilichinon (1877-1952) ; les témoins sont deux sculpteurs : son frère Jacques, avec lequel il habite 13 bis chemin Saint-Gervais dans le quartier de Monplaisir, et Tony Vialy.

Les années romaines

Ses envois de Rome témoignent du sérieux de son travail et lui valent le prix des meilleurs envois toutes sections réunies et le prix Legay-Lebrun de l’Institut. Ses années romaines le confortent dans son admiration pour l’Antiquité grecque ou romaine, qui l’ancre dans le courant du renouveau classique des années 1920-1930. À la Villa Médicis, il noue une profonde amitié avec le peintre Pierre Henri Ducos de la Haille (1889-1972) avec lequel il partagera un atelier à Paris et qui séjournera régulièrement l’été, dès les années 1930, à Saint-Martin-de-Ré dans la maison de la Poithevinière achetée par le couple Bertola.

Paris

À son retour de Rome, il est nommé membre du jury des écoles nationales des Beaux-Arts de Paris et de Lyon. Sa formation achevée, Bertola s’installe à Paris où il habite 204 rue de l’Université, puis 6 rue du Val-de-Grâce. Il partage un atelier avec son ami Ducos de la Haille. Peu intéressé par les commandes de bustes ou de statues isolées, son goût pour la sculpture monumentale l’amène à rechercher la collaboration avec des architectes avec lesquels il s’efforce de concevoir le décor dès la conception des bâtiments.

Les projets Lyonnais et Tony Garnier

Il travaille rĂ©gulièrement Ă  des projets lyonnais. C’est d’abord l’achèvement de deux bas-reliefs, Le DĂ©part et La Guerre, composĂ©s avec LarrivĂ© pour le monument aux morts de Lyon, Ă©difiĂ© par Tony Garnier sur l’île du Souvenir (ou Ă®le aux cygnes) du parc de la TĂŞte d’or (1928). Pour Philippe Dufieux, « par son ampleur d’une fermetĂ© exceptionnelle et son rĂ©alisme tragique, La Guerre compte certainement pour l’un des plus beaux morceaux de la sculpture commĂ©morative de la première guerre mondiale »[2]. La mĂŞme annĂ©e, il sculpte en taille directe dans le ciment quatre bas-reliefs pour l’immeuble des Galeries Lafayette de la place des Cordeliers (ancien Grands magasins des Cordeliers) remaniĂ© par Georges TrĂ©voux (1925). En 1932, il participe Ă  la dĂ©coration intĂ©rieure de l’église de l’ImmaculĂ©e-Conception et deux ans plus tard, Ă  celle des façades de l’immeuble des soieries Rosset construit par Georges Curtelin (9 quai Jean-Moulin, 1er). La mĂŞme annĂ©e (1934), il rĂ©alise en taille directe le monumental Christ en croix (13 m de haut) de la façade de l’église Saint-Antoine de Gerland. LaurĂ©at, avec l’architecte Paul Bellemain, du concours national organisĂ© en 1935 pour l’édification, place d’Arsonval, grâce Ă  une souscription publique, d’un monument Ă  la mĂ©moire des membres du service de SantĂ© militaire morts pour la France ; Bertola renoue avec la taille directe dans le ciment pour illustrer avec des bas-reliefs les diffĂ©rentes actions du service de SantĂ© sur le socle qui porte un obĂ©lisque culminant Ă  21 mètres, sur lequel est adossĂ©e la statue de la Patrie. L’œuvre de Bertola ne se limite pas Ă  la rĂ©gion lyonnaise.

Des projets en Inde

En 1930, puis en 1936, il réalise plusieurs effigies du maharadjah de Baroda (actuellement Valdodara dans l’état du Cujara de l’Union Indienne).

Fin de vie

Décoré de la Légion d’honneur en 1936, il reçoit la commande de l’administration des Beaux-Arts d’un relief sur le thème du métal pour le Palais de Chaillot construit pour l’exposition internationale des Arts et Techniques de 1937. Il est aussi l’auteur de quelques médailles. Bertola est nommé professeur de sculpture à l’école des Beaux-Arts de Lyon en remplacement de Louis Prost. Il y enseigne du 1er au . Professeur exigeant et passionné, il consacre beaucoup de temps à son enseignement, tant à l’école que dans son atelier privé, installé 43 rue Croix-Jordan (act. Rue Capitaine-Robert-Cluzan, 7e), où il insiste sur la maîtrise du dessin qui demeure pour lui la base de la sculpture. Après son départ à la retraite, il s’installe avec son épouse et son ami Ducos de la Haille à Saint-Martin-de-Ré, où il meurt le .

Académie

Après réception de la candidature de Louis Bertola (lettre du ) au fauteuil 4, section 4 Lettres, vacant depuis le passage de Marius Audin à l’éméritat, l’architecte Pierre Verrier rédige un rapport favorable lu le . Bertola est élu le et dépose le son discours de réception, intitulé L’art du dessin.Très présent aux séances de l’académie entre 1949 et 1951, il n’assiste plus ensuite qu’à quelques séances par an (lors des élections pour l’essentiel). Il passe à l’éméritat en 1967.

Ĺ’uvres

La plupart des œuvres de Bertola a été recensée par Philippe Dufieux.

Monuments

ĂŽle du souvenir au Parc de la tĂŞte d'or
ĂŽle du souvenir au Parc de la tĂŞte d'or

Bas-reliefs du Départ et de La Guerre du monument aux morts de l'île du Souvenir à Lyon : monument construit par l’architecte Tony Garnier entre 1924 et 1928 sur l'île aux Souvenirs du Parc de la Tête d'or.

  • Monument Ă  la gloire du Service de santĂ© des ArmĂ©es Ă  Lyon : Ă©rigĂ© en 1938 par l’architecte Paul Bellemain, sculptures sont de Bertola. Le monument a Ă©tĂ© dĂ©placĂ© Ă  l’École du service de santĂ© des armĂ©es de Lyon-Bron[3].
  • Monument aux aviateurs alliĂ©s et aux combattants de la LibĂ©ration : 1947, Cimetières de La Guillotière Ă  Lyon[1].
  • Monument d’Auguste Lumière : 1936. SituĂ© dans l’atrium de la clinique Lumière, rue Villon Ă  Lyon, il est Ă©levĂ© par ses collaborateurs dans l'atrium de la clinique Lumière, rue Villon, Ă  l'occasion de l'inauguration des nouveaux bâtiments. Paul Bellemain architecte[4].
  • Monument Ă  la mĂ©moire d'Émile BlĂ©riot Ă  Cibeins[5].

Ĺ’uvres religieuses

  • Reliquaire du CĹ“ur du Saint CurĂ© d'Ars Ă  Ars-sur-Formans, 1933[1].
    • Bas-reliefs surmontant les autels latĂ©raux, dessinĂ©s dans le projet de 1931 par les architectes Gabriel et Louis Mortamet. Les bas-reliefs, rĂ©alisĂ©s vers 1933, sont de Louis Bertola[6].
    • Deux Anges pour le reliquaire du cĹ“ur de saint Jean-Marie Vianney : ce monument a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© pour abriter ce reliquaire contenant le cĹ“ur du saint curĂ© d'Ars, pour lequel Gabriel Mortamet et son fils Louis, architectes, ont dessinĂ© cinq projets (1931-1932). La châsse, qui correspond au 5e projet, reproduit le clocher de l'ancienne chapelle de Fourvière Ă  Lyon. Sa rĂ©alisation en 1933 est due Ă  l'orfèvre lyonnais AmĂ©dĂ©e Cateland, les deux anges qui la gardent sont dus Ă  Louis Bertola[7].
  • Christ pour l'Ă©glise Saint-Antoine de Gerland : dans le 7e arrondissement de Lyon, construite en par l'architecte Bonnamour, elle est l'une des premières Ă©glises entièrement rĂ©alisĂ©e en bĂ©ton armĂ©, y compris la charpente. Au-dessus du portail central se trouve le grand Christ en pierre, bas-reliefs en taille directe, 1934 de Bertola[8].
  • Basilique de Fourvière Ă  Lyon : Ă  la suite du dĂ©cès de LarrivĂ© en 1928, Bertola fut amenĂ© Ă  terminer des sculptures de ce monument dont L’ange du silence[9].
  • Vierge Ă  l’Enfant et bas-reliefs de la chapelle Saint-Joseph pour la chapelle Sainte-Madeleine Ă  Bourg-en-Bresse : construite entre 1933 et 1935 sur des plans de l’architecte G.Curtelin[10].
  • Église de l’ImmaculĂ©e Conception : avenue de Saxe Ă  Lyon. En 1934, Bertola exĂ©cuta la dĂ©coration, Anges et MĂ©daillon de l’Annonciation, du maĂ®tre-autel en marbre[11].
  • Les Ă©vangĂ©listes (Saint-Marc, Saint Luc, Saint Jean et Saint-Mathieu) de la coupole de l’église de l’ImmaculĂ©e Conception de Lyon (bas-reliefs, bronze dorĂ©, 1934-1936)[1].
  • TĂ©tramorphe du maĂ®tre-autel de la cathĂ©drale Saint-Jean 1936[1]
  • Cardinal Gerlier : buste en marbre conservĂ© au musĂ©e d’art religieux de Fourvière, 1941[1].

Œuvres décoratives

  • Chapiteaux dĂ©coratifs pour l'immeuble des soieries Rosset au 9 quai Jean-Moulin Ă  Lyon : 1947, bâtiment de l’architecte Georges Curtelin. Les reliefs reprĂ©sentent des scènes de moissons[12].
  • Les armoiries de la ville de Lyon de l’entrĂ©e du tunnel de la Croix-Rousse ; bas-relief en taille directe, 1952[1]

Sculptures diverses[13]

  • La garde vigilante Ă  la frontière des Vosges : 1913[1]
  • Minerve : bronze, 1921[1]
  • Une Muse remet Ă  Apollon le couteau avec lequel il va Ă©corcher Marsyas : 1923, bas-relief en plâtre, prix de Rome, Ă©cole des beaux-arts de Paris[14].
  • Buste de femme : haut-relief en marbre datĂ© de 1926 et exĂ©cutĂ© Ă  Rome (h. 0,33 m) ; Ă  l’École des Beaux-arts de Paris[15].
  • Prairial, Menidor, Thermidor et Fructidor : bas-relief sur ciment en taille directe, immeuble place des Cordeliers, 1928[1]
  • Femme romaine : 1938, statuette en bronze, musĂ©e des beaux-arts de Lyon[16].
  • Jeune berger : bronze, musĂ©e des beaux-arts de Lyon[17].
  • Buste de Marcelle Bertola-Berrut : 1930, bronze conservĂ© au musĂ©e des Beaux-arts de Lyon[18].
  • La Première chasse d’Adonis : 1927, bronze, musĂ©e des beaux-arts de Lyon[19].
  • LĂ©da et le cygne : plâtre patinĂ©, 1928[1].
  • La Montagne et son Ă©cho : plâtre, vers 1930[1].
  • L’ophtalmologie : plâtre patinĂ©, vers 1940[1].
  • Buste du maharajah de Baroda[20].

MĂ©dailles et plaquettes

Élèves

Références

  1. Philippe Dufieux, Sculpteurs et architectes Ă  Lyon (1910-1960). De Tony Garnier Ă  Louis Bertola, Lyon, MĂ©moire active, 2007
  2. Philippe Dufieux, Sculpteurs et architectes Ă  Lyon (1910-1960), de Tony Garnier Ă  Louis Bertola, Lyon, MĂ©moire active, 2007
  3. Photo sur geocaching.com
  4. Fiche sur collections.bm-lyon.fr
  5. « Monument (stèle), médaillon (moyen-relief) : monument à la mémoire d'Emile Blériot - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur www.patrimoine.rhonealpes.fr (consulté le )
  6. Notice de la base Mistral.
  7. Notice de la base Mistral.
  8. Notice de la base Mistral.
  9. Article sur solko.hautetfort.com
  10. Article sur catholique-belley-ars.cef.fr
  11. Notice sur le site de la paroisse
  12. Photo sur castelbou.free.fr
  13. Philippe Dufieux, Sculpteurs et architectes Ă  Lyon (1910-1960) de Tony Garnier Ă  Louis Bertola, Lyon, MĂ©moire active, 2007.
  14. Notice sur la base catzarts.
  15. Notice sur la base catzarts.
  16. Notice no 000SC025380, base Joconde, ministère français de la Culture
  17. Notice no 000SC025381, base Joconde, ministère français de la Culture
  18. Notice no 000SC025378, base Joconde, ministère français de la Culture
  19. http://itschert-eric-expose.skynetblogs.be/tag/adonis
  20. La revue de l’art ancien et moderne, 1931
  21. Sadi de Gorter, Forissier, Paris, La Bibliothèque des arts, , 137 p. (ISBN 2-85047-083-X), p. 28

Annexes

Bibliographie

  • Philippe Dufieux, Sculpteurs et architectes Ă  Lyon (1910-1960). De Tony Garnier Ă  Louis Bertola, Lyon, MĂ©moire active, 2007, 141 p.
  • Alain Vollerin, Le grand livre de l'École des Beaux-Arts de Lyon depuis 1756, Lyon : Ed. MĂ©moire des Arts, 2006.
  • Jean-Pol DonnĂ©, BERTOLA Louis (1891-1973), in Dominique Saint-Pierre (dir.), Dictionnaire historique des acadĂ©miciens de Lyon 1700-2016, Lyon : Éditions de l'AcadĂ©mie (4, avenue Adolphe Max, 69005 Lyon), 2017, p.1223-1227, (ISBN 978-2-9559433-0-4), (BNF 45273860), p. 143-145
  • Claire Barbillon (dir.), Catherine Chevillot, StĂ©phane Paccoud et Ludmila VirassamynaĂŻken (prĂ©f. Sylvie Ramond), Sculptures du XVIIe au XXe siècle : MusĂ©e des Beaux-Arts de Lyon, Paris, Somogy Ă©ditions d'art, , 592 p., 25 Ă— 31 cm (ISBN 978-2-7572-1269-1, OCLC 1013587541, BNF 45388270, prĂ©sentation en ligne)

Liens externes

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