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Longues rĂȘnes

Les longues rĂȘnes sont un instrument de dressage du cheval. Le dresseur se sert de ces rĂȘnes pour lui donner des indications sans ĂȘtre sur son dos ni dans un attelage. On peut agir plus facilement sur les postĂ©rieurs qu'en longe.

Travail aux longues rĂȘnes au cadre noir.

Histoire

L'origine de cette technique remonte Ă  la Renaissance. Les longues rĂȘnes apparaissent dĂšs lors Ă  cette Ă©poque comme complĂ©mentaires aux piliers.

C'est un Ă©cuyer de l'Ă©cole italienne qui dĂ©crit le premier cette technique : Federico Mazzucchelli (1747-1805) . Il en prĂ©sente l'emploi avec une bride et un type particulier de caveçon qui s’apparente Ă  un hackamore et qui permet au cavalier de diriger le cheval en se plaçant derriĂšre lui comme s’il Ă©tait attachĂ© Ă  une charrette[1]

UtilitĂ© des longues rĂȘnes

L'objectif des écuyers du XVIIIe siÚcle est de rassembler le cheval au mieux afin de disposer d'une monture parfaitement mobile en temps de guerre. L'apprentissage du rassembler n'est pas simple et comporte parfois des risques pour le dresseur. Il est donc parfois plus aisé d'employer ce moyen pour y parvenir.

Avec le temps, d'autres avantages ont Ă©tĂ© perçus dans l'emploi des longues rĂȘnes.

  • Elles permettent d'assouplir le cheval grĂące notamment Ă  tout le travail des dĂ©placements latĂ©raux.
  • Si un surfaix est utilisĂ©, il est possible de laisser le cheval partir en doubles longes. Utile pour les dĂ©tentes, allongements, passages d'engins comme l'obstacle (voir photo Cadre Noir de Saumur plus haut).
  • Elles sont un excellent moyen pour prĂ©parer le jeune cheval Ă  son dĂ©bourrage, en manĂšge comme en promenade.
  • Elles permettent l'initiation Ă  l'attelage et au dĂ©bardage.
  • Le ski joĂ«ring.

Le sentiment gĂ©nĂ©ralement partagĂ© par les dresseurs avertis est que l'absence du poids du cavalier permet d'habituer le cheval Ă  prendre un meilleur Ă©quilibre, une meilleure posture. On dit qu'il n'est pas gĂȘnĂ©. Cependant, il y a d'autres avantages :

  • La vision qu'a le dresseur Ă  pied, chose que le cavalier n'a pas vraiment puisqu'il est au-dessus de sa monture, Ă  moins de disposer de beaucoup de miroirs dans le manĂšge et/ou d'un entraĂźneur.
  • La mobilitĂ© de la badine. Elle peut toucher le cheval Ă  beaucoup plus d'endroits que quand elle est tenue par un cavalier en selle.

DiffĂ©rentes maniĂšres de pratiquer les longues rĂȘnes

Avec ou sans surfaix.

  • Le surfaix permet de laisser le cheval passer en doubles longes autour de soi pour un allongement, une dĂ©tente ou le franchissement d'un obstacle plus aisĂ©ment.
  • Il est souvent utilisĂ© pour les grands chevaux (comme le selle français Ă  Saumur).
  • Il peut servir Ă  fixer des enrĂȘnements (Ă©lastiques, poulies, leviers type triangle et rĂȘnes allemandes, pessoa...).
  • Les anneaux les plus Ă©levĂ©s sont utilisĂ©s pour Ă©quilibrer le cheval, ce qui Ă©vite de lever les bras en permanence.

La position du dresseur peut varier Ă©galement.

  • DerriĂšre contre le cheval.
  • DerriĂšre Ă  distance (sĂ©curitĂ©).
  • À cĂŽtĂ© de la croupe du cheval, d'un cĂŽtĂ© Ă  l'autre selon l'exercice demandĂ©.

Les longues rĂȘnes aujourd'hui

Pour le grand public, la notion de rassembler liĂ©e aux longues rĂȘnes s'est quelque peu effacĂ©e au profit d'une pratique plus axĂ©e sur la relation Ă  pied avec sa monture. Les longues rĂȘnes deviennent une discipline dans l'Ă©quitation de loisir.

Cependant, les grandes Ă©coles europĂ©ennes (L'École espagnole de Vienne, Le Cadre Noir de Saumur, L'École Royale Andalouse d'Art Équestre, L'École portugaise d'Art Équestre) continuent Ă  travailler des chevaux en longues rĂȘnes comme les anciens. Leurs prĂ©sentations comportent d'ailleurs toujours au moins un numĂ©ro de longues rĂȘnes. L'exĂ©cution d'exercices et d'airs relevĂ©s de niveau Grand Prix au moyen des deux seules rĂȘnes sont une performance qui n'Ă©chappe pas au public prĂ©sent lors de ces occasions.

En compĂ©tition de dressage de haut niveau, beaucoup de chevaux ont des sĂ©ances de travail Ă  pied (longues rĂȘnes...) dans leur programme d'entraĂźnement.

Inventaires des méthodes de travail à pied

Le dresseur faisant appel aux longues rĂȘnes a souvent recours Ă  d'autres mĂ©thodes de travail Ă  pied. La discipline n'est pas cloisonnĂ©e.

  • RĂȘnes courtes : travail prĂšs du cheval au moyen d'un bridon (ou bride complĂšte). Souvent pour le piaffer et les assouplissements. Également les flexions et dĂ©contractions (voir François Baucher)
  • Doubles longes : le cheval est Ă©quipĂ© de longues rĂȘnes mais tourne autour du dresseur. Utile pour franchir un obstacle.
  • Longe simple : travail de la voix et gestuelle (positionnement du corps notamment). Souvent utilisĂ©e pour dĂ©tendre un cheval ou l'habituer aux commandements Ă  la voix. La tension de la longe est le seul lien matĂ©riel permettant de rĂ©gler le cheval.
  • LibertĂ© : voix et gestuelle. Dans un rond de longe ou pas. Travail du leader (chuchoteurs amĂ©ricains) et/ou travail sur la relation.
  • Piliers : piaffer et sauts d'Ă©cole.

Références

  1. (en) Giovanni Battista Tomassini, The Italian Tradition of Equestrian Art, Franktown, Virginia, USA, Xenophon Press, , 288 p. (ISBN 978-0-933316-38-6)

Annexes

  • Laurence Grard GuĂ©nard, Les Fondamentaux du travail aux longues rĂȘnes : manipulations et acquisition de la dextĂ©ritĂ©, Paris, Ă©ditions Amphora, , 128 p. (ISBN 978-2-85180-792-2 et 2-85180-792-7, lire en ligne)

Liens externes

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