AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Loi de Gustafson

En architecture informatique, la loi de Gustafson donne l'accélération théorique en latence de l'exécution d'une tùche à temps d'exécution constant que l'on peut attendre d'un systÚme dont on améliore les ressources. Elle est énoncée par l'informaticien John L. Gustafson et son collÚgue Edwin H. Barsis dans l'article Reevaluating Amdahl's Law en 1988[1].

Évolution selon la loi de Gustafson de l'accĂ©lĂ©ration thĂ©orique en latence de l'exĂ©cution d'un programme en fonction du nombre de processeurs l'exĂ©cutant, pour diffĂ©rentes valeurs de p.

La loi de Gustafson peut ĂȘtre formulĂ©e de la façon suivante :

oĂč

  • Slatence est l'accĂ©lĂ©ration thĂ©orique en latence de l'exĂ©cution de toute la tĂąche ;
  • s est l'accĂ©lĂ©ration en latence de l'exĂ©cution de la partie de la tĂąche bĂ©nĂ©ficiant de l'amĂ©lioration des ressources du systĂšme ;
  • p est le pourcentage de la charge d'exĂ©cution de toute la tĂąche concernĂ© par la partie bĂ©nĂ©ficiant de l'amĂ©lioration des ressources du systĂšme avant l'amĂ©lioration.

La loi de Gustafson est souvent utilisĂ©e en calcul parallĂšle pour prĂ©dire l'accĂ©lĂ©ration thĂ©orique lors de l'utilisation de plusieurs processeurs dans le cas oĂč il est possible d'augmenter la quantitĂ© de donnĂ©es traitĂ©es, contrairement Ă  la loi d'Amdahl, qui suppose une quantitĂ© de donnĂ©es constante. Elle traduit le fait que l'on peut traiter plus de donnĂ©es dans le mĂȘme temps en augmentant le nombre de processeurs.

DĂ©monstration

Une tĂąche exĂ©cutĂ©e par un systĂšme dont les ressources sont amĂ©liorĂ©es par rapport Ă  un systĂšme similaire initial peut ĂȘtre sĂ©parĂ©e en deux parties :

  • une partie ne bĂ©nĂ©ficiant pas de l'amĂ©lioration des ressources du systĂšme ;
  • une partie bĂ©nĂ©ficiant de l'amĂ©lioration des ressources du systĂšme.

Exemple. — Un programme informatique qui traite les fichiers d'un disque. Une partie du programme commence par lire le rĂ©pertoire du disque et crĂ©er une liste de fichiers en mĂ©moire. Puis une autre partie du programme passe chaque fichier Ă  un fil d'exĂ©cution pour traitement. La partie qui lit le rĂ©pertoire et crĂ©e la liste de fichiers ne peut pas ĂȘtre accĂ©lĂ©rĂ©e sur un ordinateur parallĂšle, mais la partie qui traite les fichiers peut l'ĂȘtre.

La charge d'exĂ©cution de toute la tĂąche avant l'amĂ©lioration des ressources est notĂ©e C. Elle inclut la charge d'exĂ©cution de la partie ne bĂ©nĂ©ficiant pas de l'amĂ©lioration des ressources et la charge d'exĂ©cution de celle en bĂ©nĂ©ficiant. Le pourcentage de la charge d'exĂ©cution de toute la tĂąche correspondant Ă  la partie bĂ©nĂ©ficiant de l'amĂ©lioration des ressources avant l'amĂ©lioration des ressources est notĂ© p. Celui correspondant Ă  la partie n'en bĂ©nĂ©ficiant pas est donc 1 − p. Il vient

C'est l'exécution de la partie bénéficiant de l'amélioration des ressources qui est accélérée d'un facteur s aprÚs l'amélioration des ressources. Par conséquent, la charge d'exécution de la partie n'en bénéficiant pas reste identique, tandis que celle de la partie en bénéficiant devient

La charge d'exécution théorique C(s) de toute la tùche aprÚs l'amélioration des ressources est ainsi

La loi de Gustafson exprime l'accélération théorique en latence de l'exécution de toute la tùche à temps d'exécution constant T, ce qui donne

Conséquences

Plus le nombre de donnĂ©es traitĂ©es en parallĂšle est grand, plus l’utilisation d'un grand nombre de processeurs est efficace. Mais surtout, il n'y a pas de limite thĂ©orique Ă  l'accĂ©lĂ©ration : on peut mettre autant de donnĂ©es que l'on veut, celles-ci sont toutes traitĂ©es par un processeur simultanĂ©ment et le temps mis pour traiter s donnĂ©es sur s processeurs sera identique au temps mis pour traiter une donnĂ©e sur un seul processeur. Aucune limite n'existe concernant la quantitĂ© de donnĂ©es traitables simultanĂ©ment, et donc au gain que l'on peut obtenir.

Bien sûr, il faut se rappeler que la loi de Gustafson s'applique sur une durée déterminée : elle ne rend pas les calculs plus rapides.

Mais dans la réalité, la loi de Gustafson n'est pas utilisable directement. Dans des situations réelles, de nombreux autres paramÚtres interviennent, qui dépendent de l'architecture des processeurs utilisés, du langage de programmation utilisé et de la maniÚre dont a été programmé le programme en question.

Références

  1. Reevaluating Amdahl's Law, John L. Gustafson, Communications of the ACM 31(5), 1988. pp. 532-533. Aussi au format web ici

Voir aussi

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.