Lodyans
La lodyans (/lodjɑ̃s/, étym. « l'audience ») est un genre littéraire haïtien, caractérisé par un récit bref proche du conte. La personne qui conte des lodyans est appelée un lodyanseur ou une lodyanseuse (en créole haïtien : lodyansè)[1].
D'abord un genre oral, la lodyans a commencé son essor à l'écrit à partir de la toute fin du XIXe siècle sous l'impulsion de Justin Lhérisson et Fernand Hibbert, lorsque ceux-ci ont publié des lodyans dans Le Soir, quotidien haïtien, entre 1899 et 1908[2].
Maurice Sixto est reconnu aujourd'hui comme le Mèt lodyansè (« Maître audienceur »). Ses nombreuses lodyans (Lea Kokoye, Ti Sentaniz, Gwo mosso, ...) dépeignent avec humour, tendresse et acuité mais sans faux-fard, ni fausse complaisance les choses et les gens d’Haïti.
L'écrivain et géographe haïtien Georges Anglade a écrit de nombreux lodyans à la fin de sa vie et a également théorisé cette pratique littéraire[3]. Pour lui, la lodyans fait partie des « créations collectives haïtiennes les plus significatives »[3], comme il l'écrit dans l'avant-propos de Blancs de mémoire.
Bibliographie
- (fr)+(en) Georges Anglade, Rire haïtien : les lodyans de Georges Anglade / Haitian laughter : a mosaic of ninety miniatures in French and English, Coconut Creek, FL, Educa Vision, (ISBN 9781584323594)
Notes et références
- « Du côté de chez Hugues », Haitian Times, vol. 8, no 17, 26 avril-2 mai 2006 (Critique traduite en anglais, sur le site de Caribbean Studies Press. Page consultée le 22 janvier 2010
- Rire haïtien : les lodyans de George Anglade, p. 10 à 13
- Alain Beuve-Méry, « Écrivain québécois - Georges Anglade (rubrique Disparitions) », Le Monde, no 20212, 17-18 janvier 2010, p. 22