Le Traître (André Gorz)
Le Traître est un ouvrage autobiographique et philosophique écrit par André Gorz et publié en 1958 avec une préface de Jean-Paul Sartre.
Le Traître | ||||||||
Auteur | André Gorz | |||||||
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Pays | France | |||||||
Genre | autobiographie | |||||||
Éditeur | Éditions Gallimard | |||||||
Date de parution | 1958 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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Historique
André Gorz écrit cette exploration autobiographique alors qu'il travaille depuis les années 1940 à son ouvrage de philosophie Fondements pour une morale. « Le traître est considéré par Gorz comme une mise en œuvre des instruments contenus dans Fondements pour une morale » qui raconte la « conversion à la liberté[1] ».
Sa biographie l'a placé dans une situation où, fils d'un Juif autrichien sous l'Occupation, il doit changer de nom et se réfugier en Suisse. Il analyse alors son « expérience de la non-appartenance et de l’exil liée à une situation historique précise[2] ». « Sa condition de « métis inauthentique » le place alors dans une recherche éperdue du sens de son existence[3]. »
Titre
L'auteur explique le choix du titre dans son œuvre :
« Nous sommes tous des traîtres en puissance : chacun de nous, petits-bourgeois, trahit cette société dans ses rêves, méprise ses semblables, récuse, dans une part nocturne de lui-même, sa réalité du grand jour. […] Nous sommes des hommes privés : privés du sens humain de notre travail spécialisé, privé d’universalité en tant qu’individus travaillant ; rouages d’un mécanisme social inhumain qui, résultante mécanique de nos efforts, pervertit nos intentions et nous annule dans le moment où nous le produisons[4]. »
Réception
Pour Christophe Fourel, « il laisse s’élaborer sa pensée, la fait naître et progresser puis en extrait une synthèse théorique construite en s’appuyant sur les écrits de Sartre et Merleau-Ponty, sur ses connaissances de la psychanalyse ou encore sur ses lectures critiques de l’œuvre de Marx. Et le résultat devient Le Traître, ce livre inclassable, parfois ardu mais toujours fascinant[3] ».
Françoise Gollain décrit cet ouvrage comme une « autoanalyse en forme d’essai philosophique[2] ».
Pour Le Monde diplomatique, « il se dépeignait déjà comme un bloody intellectual (un « satané intellectuel ») qui cherchait à « exister le moins possible » et tentait de « se protéger du monde » en dressant autour de lui un rideau de mots et de concepts[5] ».
Références
- Fabrice Flipo, « André Gorz, de l'existentialisme au salut par les TIC », Sens Public, (lire en ligne, consulté le ).
- Françoise Gollain, « André, mon maître : Hommage à André Gorz », Revue du MAUSS, no 31, , p. 545-557 (lire en ligne, consulté le ).
- Christophe Fourel, « Le cas Gorz », sur Nonfiction, (consulté le ).
- « Le Traître d’André Gorz par Blandine Rinkel », sur Le Matricule des anges, (consulté le ).
- « André Gorz, vers l’émancipation », sur Le Monde diplomatique, (consulté le ).