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Le Salon privé

Le Salon privé est un tableau du peintre français Henri de Toulouse-Lautrec, créé en 1899 et conservé à la Courtauld Gallery de Londres.

Le Salon privé
Artiste
Date
Vers
Type
Matériau
Dimensions (H Ă— L)
55,1 Ă— 46 cm
No d’inventaire
P.1948.SC.466
Localisation

Noms

La peinture a Ă©tĂ© diversement intitulĂ©e : Joyant, le plus cĂ©lèbre des biographes de Lautrec, a pris pour titre En cabinet particulier [Salon privĂ©], mais l'Ĺ“uvre est Ă©galement connue sous les noms de DĂ®ner en tĂŞte-â-tĂŞte et Le Rat Mort. Le CafĂ©-Bal du Rat Mort est un bar situĂ© Ă  Montmartre, et recherchĂ©, non seulement par les auteurs, mais aussi par les voleurs et les hommes Ă  la recherche d'aventures, et l'intĂ©rieur a Ă©tĂ© meublĂ© avec des canapĂ©s et autres meubles appropriĂ©s pour permettre des rencontres amoureuses Ă©picĂ©es. Le Rat Mort, en fait, peut ĂŞtre considĂ©rĂ© comme le vĂ©ritable fief des cocottes, ces prostituĂ©es de la haute classe qui emmènent dĂ®ner avant de commettre des excentricitĂ©s sexuelles[1].

Description

Toulouse-Lautrec a rĂ©alisĂ© Le Salon privĂ© en 1899, après ĂŞtre sorti de la clinique dans laquelle il avait Ă©tĂ© hospitalisĂ© pour abus d'alcool. En fait, c'est l'une des Ĺ“uvres les plus importantes de la dernière manière du peintre. Ici on est dans un restaurant : au premier plan se trouve une femme. Quelle est son identitĂ© ? Il s'agit sans doute de Lucy Jordain, une des prostituĂ©es d'Ă©lite les plus populaires de Montmartre : elle porte une coiffe de gaze et une robe pathĂ©tiquement pompeuse, fière d'avoir conquis le rang le plus Ă©levĂ© de la hiĂ©rarchie des prostituĂ©es, comme en tĂ©moigne sa bouche rouge et charnue, enroulĂ©e dans un sourire hautain et dĂ©daigneux. Est-elle lĂ  pour dominer ? La composition le laisse penser, l'homme Ă©tant occultĂ© en partie Ă  droite, en figure marginale, anonyme, faible face Ă  l'audace de Jordain. Cet homme a pu ĂŞtre Charles Conder, peintre britannique et ami de Lautrec, mort trop jeune, après une vie dĂ©bridĂ©e[2].

Analyse

Si un premier coup d'œil suggère une atmosphère transgressive et hédoniste, un examen plus attentif révèle la façon dont la peinture est en fait recouverte d'une mince tension. En fait, la lumière assombrit le visage de la femme, qui ferme ses yeux, et semble avoir un air absent, comme s'il elle était séparée du client. Les deux personnages ont d'ailleurs les regards divergents, et on voit que la Jordain ne laisse aucune place à l'émotion ou à la tendresse. Même son sourire ressemble davantage à une grimace : la représentation, cependant, est dépourvue d'emphase sur le caractère érotique ou d'intention morale, dans la mesure où Toulouse-Lautrec veut simplement raconter une histoire, sans drame, sans exagération, la vie d'une cocotte, dans toute sa spontanéité.

Notes et références

  1. Toulouse-Lautrec, in Galleria d'arte, vol. 24, De Agostini
  2. Toulouse-Lautrec, in Galleria d'arte, vol. 24, De Agostini, vol. 24

Liens externes

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