Le Royal
Le cinéma Le Royal est une salle de cinéma de la ville de Toulouse ouverte le 10 juillet 1919 et fermée en octobre 1977. Il était situé au 49 rue d'Alsace-Lorraine.
Le Royal | |
Disposition
Le Royal, décoré dans le style égyptien et disposant d'un orchestre de 19 musiciens, se composait d'une grande salle principale de 1 200 places, répartie en loges, balcon, parquet, orchestre et promenoir. Un bar américain, un fumoir et un foyer se situaient au premier étage de l'établissement.
Son directeur dans les années 1920 fut Jean Imbert.
En 1936, lors de la reprise par le circuit Cinéac, la capacité est réduite de moitié pour s'élever à seulement 600 places, plus un pourtour.
Dans le milieu des années 1950, la salle est profondément modernisée pour, à nouveau, proposer un confort haut de gamme aux spectateurs. On revient alors à une capacité d’environ 1 000 places, toujours dans une grande salle unique.
Programmation
Le premier film diffusé est L'Occident d'Albert Capellani.
Jusqu'en 1936, Le Royal fait partie des salles du centre-ville qui proposent les nouvelles sorties cinématographiques (de même que le Gaumont-Palace, le Paramount...) .
En 1936, à la suite du rachat par le circuit Cinéac, la programmation s'oriente plutôt vers des programmes courts (actualités, reportages, dessins animés), adaptés à une consommation rapide. Les séances s'enchaînent de 10 heures à minuit, sans interruption.
Durant l'Occupation, la salle revient à la projection d'un film précédé d'actualités (de propagande).
Dès 1945, les films présentés ne sont plus des «premières visions », mais des « deuxièmes visions et reprises ». L'actualité présentée est devenue une production locale. Les séances sont permanentes de midi à minuit, et de 10 heures à minuit les jeudis et dimanches.
En 1954-55, d'importants travaux de modernisation permettent la projection de films en Cinémascope. C'est le film Le Signe du païen qui est présenté lors de l'inauguration, le 24 septembre 1955.
À partir des années 60, la baisse de la fréquentation oriente la programmation vers les films de genre (western, espionnage, fantastique) puis, dans les années 70, vers les films pornographiques.
Époques et changement de direction
Durant la période du muet, Le Royal dispose d'un orchestre de 19 musiciens pour sonoriser les films. Il est équipé d'un grand orgue de la manufacture Puget.
En 1930, la salle, devenue propriété du groupe Pathé-Natan, est équipée du système de sonorisation RCA.
En 1932, la Compagnie Commerciale des Industries du Spectacle reprend la gestion de l'endroit.
En 1936, le cinéma devient une des salles du circuit Cinéac et change à nouveau de nom : il devient "Le Cinéac - La Dépêche de Toulouse". Sa capacité est réduite de 1 200 à 600 places assises.
En 1945, la salle est rebaptisée Ciné-45, et la direction décide de produire ses propres actualités. La salle perd son statut de « première vision » et proposera désormais surtout des reprises.
En 1948, la direction change à nouveau et le nouveau nom choisi est "Le Club".
D'octobre 1954 à septembre 1955, une fermeture temporaire permet à l'architecte Laborde d'effectuer d'importants travaux de modernisation : nouveau format de projection, disparition des piliers dans la salle, doublement du nombre de sièges. Le nom original du lieu est repris: "Le Royal". La salle retourne alors dans le circuit toulousain des salles de "première vision".
Dans les années 60, elle subit la baisse générale de la fréquentation ainsi que sa non-affiliation aux grands distributeurs français et internationaux. La programmation s'oriente alors vers les films de genre (western, espionnage, fantastique).
Dans les années 1970, ne pouvant se permettre de se réorganiser en une complexe multi-salles, et incapable de supporter la baisse continue de la fréquentation, Le Royal diffusera principalement des œuvres pornographiques.
En 1976, la salle est définitivement revendue, pour la création du complexe Omnia-Paris-Cinéma.
Bibliographie
- Natacha Laurent, Du cinéma plein les yeux (ISBN 9782862667003).