Le RĂ©veil du peuple (chant)
Le Réveil du peuple est un chant de l'époque révolutionnaire, dont les paroles sont de Jean-Marie Souriguières et la musique de Pierre Gaveaux. Il fut chanté pour la première fois le [1].
Ce chant est une protestation contre les excès révolutionnaires de la Terreur : il s’en prend aux Jacobins et s’oppose à La Marseillaise. Il fut extrêmement populaire aussi bien auprès des royalistes que des anti-jacobins[2] - [3].
La lutte entre Le Réveil du peuple et La Marseillaise trouva dans les théâtres un accueil privilégié : aux chanteurs comme Talma, s’opposaient leurs adversaires, véritables commandos de muscadins.
Le chant fut finalement interdit par le Directoire le 18 nivĂ´se an IV[4].
Paroles
- Peuples Français, peuple de frères,
- Peux-tu voir sans frémir d'horreur,
- Le crime arborer les bannières
- Du carnage et de la terreur ?
- Tu souffres qu'une horde atroce
- Et d'assassins et de brigands,
- Souille par son souffle féroce
- Le territoire des vivants.
- Quelle est cette lenteur barbare ?
- Hâte-toi, peuple souverain,
- De rendre aux monstres du TĂ©nare
- Tous ces buveurs de sang humain !
- Guerre Ă tous les agents du crime !
- Poursuivons-les jusqu'au trépas ;
- Partage l'horreur qui m'anime !
- Ils ne nous Ă©chapperont pas.
- Ah ! qu'ils périssent ces infâmes,
- Et ces égorgeurs dévorants,
- Qui portent au fond de leurs âmes
- Le crime et l'amour des tyrans !
- Mânes plaintifs de l'innocence,
- Apaisez-vous dans vos tombeaux ;
- Le jour tardif de la vengeance
- Fait enfin pâlir vos bourreaux.
- Voyez déjà comme ils frémissent ;
- Ils n'osent fuir, les scélérats !
- Les traces de sang qu'ils vomissent
- Décèleraient bientôt leurs pas.
- Oui, nous jurons sur votre tombe,
- Par notre pays malheureux,
- De ne faire qu'une hécatombe
- De ces cannibales affreux.
- Représentants d'un peuple juste,
- Ô vous ! législateurs humains !
- De qui la contenance auguste
- Fait trembler nos vils assassins,
- Suivez le cours de votre gloire ;
- Vos noms, chers à l'humanité,
- Volent au temple de mémoire,
- Au sein de l'immortalité.
Couplets lyonnais ajoutés à la version originale
- Une version lyonnaise fut Ă©galement Ă©crite[5]:
- Peuple lyonnais, peuple de frères,
- Peux-tu voir sans frémir d'horreur
- Le crime arborer les bannières,
- Du carnage et de la terreur ?
- Tu souffres qu'une horde atroce
- Et d'assassins et de brigands
- Souille par son souffle féroce
- Le territoire des vivants.
- Cité jadis si florissante,
- Antique et superbe Lyon,
- En vain une horde sanglante
- A juré ta destruction.
- La justice enfin te seconde
- Redeviens sous ses Ă©tendards,
- La première ville du monde
- Pour le commerce et pour les arts.
- N'oublions pas qu'en cette enceinte
- Jadis régna la cruauté,
- Qu'elle a voulu porter atteinte
- A notre chère liberté.
- Poursuivons, poursuivons sans cesse
- Les scélérats et les brigands,
- Les lois ont fait cette promesse
- D'anéantir tous les tyrans.
- Malheureux peuple, Ă tes alarmes
- Vont succéder d'autres destins ;
- La bravoure te rend les armes,
- La justice te rend tes biens :
- Par l'un tu soutiens l'indigence,
- L'autre fut toujours dans tes mains
- L'appui sacré de l'innocence
- Et la terreur des assassins.
Voir aussi
Références
- Pierre Gaveaux (1760-1825), Le réveil du peuple, (lire en ligne)
- Terreur rouge et terreur blanche, Louis Giraud, (lire en ligne), p. 104-105
- Dominique Godineau, « Laura Mason, Singing the French Revolution. Popular Culture and Politics, 1787- 1799 », Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, vol. 47, no 4,‎ , p. 847–849 (lire en ligne, consulté le )
- « Chronologie: Le Réveil du Peuple », sur www.kronobase.org (consulté le )
- Louis-Marie Perenon, Le Siége de Lyon, poème historico-didactique en cinq chants, orné du portrait du comte Précy (poème qui a concouru pour le prix de l'Académie), Guyot, (lire en ligne), p. 69-70
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