Leïla Mustapha

Leïla est née à Raqqa en Syrie dans une famille Kurde en 1988. Dans un monde pourtant assez répressif pour les femmes, Leïla Mustapha rêve d’étudier et parvient à devenir ingénieur en génie civil[1]. Elle est major de sa promotion de l’université de Euphrate. De plus, bien qu’elle se trouve dans un pays où l’extrémisme religieux grandit elle ne porte pas le voile bien qu’elle soit musulmane.  Cependant ces projets sont contrariés par l’avènement de l’organisation terroriste DAESH en 2014. Face à la violence de Daesh à Raqqa, aux multiples vidéos de tortures, d’exécutions, sa famille et elle-même décident de partir vivre à Qamishli, dans le nord-est de la Syrie. En 2017 Raqqa est libéré par les Forces démocratiques syriennes .En juin 2017 elle est désignée maire de Raqqa. Un conseil civil est mis en place par les chefs tribaux de Raqqa ainsi que les notables. Dans une assemblée de 130 hommes[2], Leïla Mustapha est la seule femme. De plus, elle est choisie pour co-présider avec un autre homme. Le conseil civil et Leïla Mustapha commencent par renommer la place de Raqqa « Naïm » où furent tués plus de 1200 civiles[1], en place de la Liberté. Action symbolique qui montre la reprise de la ville aux mains de Daesh. Elle s’affaire aussi à la reconstruction des infrastructures, la ville ayant été détruite à plus de 80 %[2]. Grâce à ces actions une large partie de Raqqa est revenue y vivre (autour de 350 000 personnes[1]). Ses actions et son statut de maire d’une ville anciennement maison mère du Califat islamiste dans une société encore largement dicté par le patriarcat lui vaut l’intérêt de Marine De Tilly avec qui elle va écrire une livre « La femme, la vie, la liberté », et d’un verre de l’amitié. » . Elle dira d’ailleurs dans son livre « Les gens de Raqqa m'ont choisie pour que je leur rende une vie, la parole, une démocratie, pas pour que j'ajoute mes larmes au torrent des leurs. ». Son engagement pour son peuple et le retentissement de son livre permettra la parution d’un film documentaire à son effigie  9 jours à Raqqa du réalisateur Xavier de Lauzanne[3]. Elle a été aussi gratifiée du prix de la laïcité de l’année 2021 pour le président du Comité Laïcité République Gilbert Abergel[4], il est important de porter ce type de valeur dans un monde où elles s’affrontent. Leïla Mustapha a récemment fait la rencontre de Anne Hidalgo[5], elle tient à améliorer les relations avec la France au-delà de la coopération militaire et veut engager des relations civiles. La maire de Raqqa avertit les occidentaux sur le manque d’intérêt pour la situation syrienne[6].

• Leïla Mustapha et Marine de Tilly, La femme, la vie, la liberté, Paris, Stock, 2020

• 9 jours à Raqqa, 2020 de Xavier de Lauzanne[3]

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