Lac d'air froid
Le lac d'air froid ou trou Ă froid est un phĂ©nomĂšne mĂ©tĂ©orologique qui conduit localement Ă des tempĂ©ratures basses. Il est caractĂ©risĂ© par une couche d'air froid qui s'accumule dans une zone Ă cause de la topographie ou de barriĂšres artificielles. Il se produit souvent en montagne oĂč l'air refroidit et descend la nuit, puis il peut ĂȘtre capturĂ© dans un bassin. Il s'agit d'un cas particulier de couche d'inversion qui peut disparaĂźtre au cours de la journĂ©e suivante Ă cause du rĂ©chauffement ou rester stable pendant plusieurs jours[1]. Ce comportement de l'air froid de couler vers le point le plus bas, comme le fait aussi l'eau sur un terrain, est la raison pour laquelle le lac d'air froid a Ă©tĂ© nommĂ© ainsi.
Type |
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Origine
Les lacs d'air froid se produisent souvent à cause de l'inversion de température nocturne, qui contient deux phases[2] :
- phase nocturne : la couche d'air prÚs du sol sur les pentes se refroidit radiativement, descend et s'accumule dans des cuvettes[3]. Ici, l'air froid, plus dense que l'air environnant, reste bloqué sous la couche d'inversion ;
- phase diurne : le rayonnement solaire réduit l'inversion de température et finit par la briser pour rétablir le gradient vertical normal[2].
Certaines conditions rendent la formation dâun lac dâair froid plus probable : un vent faible empĂȘche que les diffĂ©rentes couches d'air se mĂ©langent et un ciel dĂ©gagĂ© de nuages rend le refroidissement dans la phase nocturne plus efficace. En outre, une tombĂ©e de neige fraĂźche favorise le refroidissement car elle prĂ©sente une couche d'isolation par rapport au transfert de chaleur du sol[4]. De façon inverse, un changement de masse d'air ou un vent significatif vont briser ou empĂȘcher la formation d'un lac d'air froid.
Effets
Les lacs d'air froid sont souvent des endroits oĂč des tempĂ©ratures extrĂȘmes sont observĂ©es. Dans la vallĂ©e du Glattalp en Suisse une tempĂ©rature de â52,5 °C a Ă©tĂ© observĂ©e le [5].
Des barriÚres artificielles peuvent également favoriser la formation d'un lac d'air froid. Un exemple est la construction de lignes de train avec des remblais. Dans un paysage avec une pente légÚre, ces remblais sont assez hauts pour capturer l'air froid sur une surperficie significative. Les impacts pour la végétation et l'agriculture, notamment l'augmentation du risque de gel, ont fait le sujet d'études[6].
Dans la construction d'igloos, on tire parti du phĂ©nomĂšne du lac d'air froid en ajoutant des entrĂ©es plus profondes. L'air froid s'y accumule et empĂȘche l'air chaud intĂ©rieur de sortir Ă l'extĂ©rieur, ce qui rend la construction d'une porte superflue[7].
Références
- (en) C. David Whiteman, Mountain meteorology : fundamentals and applications, (ISBN 978-0-19-756152-2 et 0-19-756152-7, OCLC 1222774980, résumé)
- V. Dumas, E. Lebon et R. Morlat, Différenciation mésoclimatique des terroirs alsaciens et relation avec les paramÚtres du milieu naturel, IVES Conference Series, Terroir, (lire en ligne)
- Perraudin Gabriel, Ătude de diffĂ©rents moyens de lutte contre le gel., E.T.H, (OCLC 1123830436, lire en ligne)
- (en) C. D. Whiteman, T. Haiden, B. Pospichal et S. Eisenbach, « Minimum Temperatures, Diurnal Temperature Ranges, and Temperature Inversions in Limestone Sinkholes of Different Sizes and Shapes », Journal of Applied Meteorology, vol. 43, no 8,â , p. 1224â1236 (ISSN 0894-8763 et 1520-0450, DOI 10.1175/1520-0450(2004)043<1224:mtdtra>2.0.co;2)
- (de) ebs Energie AG, « Glattalp Wetterdaten » [PDF]
- HervĂ© Quenol, GĂ©rard Beltrando et SĂ©bastien Bridier, « Risques de gel accru liĂ©s Ă la prĂ©sence dâouvrages linĂ©aires en remblai: Le cas des lignes nouvelles du TGV MĂ©diterranĂ©e et de la future ligne du TGV Est europĂ©en », EchoGĂ©o, no 1,â (ISSN 1963-1197, DOI 10.4000/echogeo.1052, lire en ligne, consultĂ© le )
- Barde Olivier, Le lac de l'air froid et la bulle d'air chaud, SEATU, Société des éditions des associations techniques universitaires, (OCLC 753527333, lire en ligne)