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La Pharisienne

La Pharisienne est un roman de François Mauriac, publié en 1941 aux éditions Grasset.

La Pharisienne
Auteur François Mauriac
Pays France
Genre Roman
Éditeur Grasset
Date de parution

Historique du roman

PubliĂ© pendant l’Occupation, la Propaganda-Abteilung donna des directives pour limiter le tirage Ă  5 000 exemplaires ; mais il fut portĂ© Ă  25 000 après que Bernard Grasset fut intervenu auprès des autoritĂ©s allemandes ; le tirage fut Ă©puisĂ© en quelques semaines[1]. C’est Ă  la suite de cet Ă©pisode que Mauriac choisit d’entrer en rĂ©sistance.

En 1954, François Mauriac écrit une « suite informelle » à La Pharisienne en reprenant trois de ses principaux personnages – Jean de Mirbel, Michèle Pian de Mirbel et Brigitte Pian – pour le roman L'Agneau.

Résumé

Le jeune Louis Pian, orphelin par sa mère, subit l’influence pesante de la seconde Ă©pouse de son père, Brigitte, la « Pharisienne Â». Cette femme possède une conception de la foi catholique qui la pousse Ă  rechercher la saintetĂ© dans tous les actes de sa vie. Or, non contente de s’infliger les rigueurs d’une pratique religieuse ascĂ©tique, elle opprime son entourage par son souci de perfection. Connue de l’évĂŞchĂ© pour son zèle fervent, on lui a confiĂ© la tâche de rĂ©insĂ©rer des personnes qui, ayant connu la tribulation, reviennent vers l’Église (parfois simplement pour trouver un gĂ®te et un couvert). Brigitte Pian se trouve ainsi Ă  la tĂŞte d’une petite institution qu’elle dirige durement avec la bonne conscience d’une Ă©lue de Dieu : elle brise par dĂ©nonciation une idylle entre deux paroissiens pourtant dĂ©vouĂ©s, met Ă  la porte les pauvres qui ne se plient pas Ă  son autoritĂ©. Louis, le narrateur, en dĂ©licatesse avec l’école et sa famille, mais qui souffre en rĂ©alitĂ© de l'absence d’un père Ă  peine entrevu au cours du rĂ©cit, finit par ĂŞtre envoyĂ© par cette belle-mère dans une pension religieuse. LĂ , un prĂŞtre le prend en pitiĂ© et l’aide Ă  reprendre le chemin des Ă©tudes.

Thèmes abordés

  • L’aspiration Ă  la perfection religieuse est un thème cher Ă  Mauriac, qui a beaucoup Ă©crit sur le jansĂ©nisme. Ce roman a surpris car l’auteur, lui-mĂŞme connu comme catholique fervent, montre ici les excès et le caractère presque dĂ©viant d’une pratique religieuse extrĂŞme.
  • Le monde des pensions religieuses, ou celui (tout aussi confinĂ©, rassemblant lui aussi souvent des adolescents) des sanatoriums, a beaucoup inspirĂ© au XXe siècle : unitĂ© de lieu, théâtre d’un passage Ă  l’âge adulte (Bildungsroman).
  • La place des femmes dans la sociĂ©tĂ© française, et notamment le fonctionnement des interdits sur leur comportement, est traitĂ©e dans cette Ĺ“uvre au travers du destin de plusieurs hĂ©roĂŻnes : une paroissienne sĂ©parĂ©e de son coreligionnaire, la mère d’un camarade de Louis, et Brigitte Pian elle-mĂŞme.
  • L’acte de dĂ©nonciation de l’hĂ©roĂŻne renvoie peut-ĂŞtre au contexte de l’Occupation (voyez la date de composition de l’œuvre).

Adaptation

Le roman a été adapté par Michel Suffran dans un téléfilm homonyme réalisé par Gilbert Pineau en 1980 avec Alice Sapritch (Brigitte Pian), Paul Crauchet (abbé Calou), Luc Olivier (Louis Pian), Thierry Fouques (Jean de Mirbel) et Nathalie Roussel (Michèle de Mirbel)[2].

Notes et références

  1. Philippe Burrin, La France Ă  l'heure allemande 1940-1944, Seuil 1995, p.341
  2. (en) La Pharisienne sur l’Internet Movie Database
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