Accueil🇫🇷Chercher

La Chute (film, 1978)

La Chute (A Queda) est un film brésilien tourné en 1976 et réalisé par Ruy Guerra et Nelson Xavier. Présenté à la Berlinale 1978, il y remporta l'Ours d'argent[1]. Le film se présente comme une suite à Os Fuzis, réalisé treize ans plus tôt.

La Chute

Titre original A Queda
RĂ©alisation Ruy Guerra
Nelson Xavier
Scénario Ruy Guerra
Nelson Xavier
Acteurs principaux

Nelson Xavier
Leonidas Bayer
Carlos Alberto BaĂ­a

Sociétés de production Nelson Xavier Produções
Zoom Cinematográfica
Pays de production Drapeau du Brésil Brésil
Genre Drame
Durée 120 minutes
Sortie 1978

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

« Voici donc les anciens soldats d' Os Fuzis, à Rio de Janeiro devenus, à la fin des années soixante-dix, ouvriers sur le gigantesque chantier du métro carioca. Pedro porte toujours un uniforme quelconque, car, dit-il, aujourd'hui un homme sans uniforme ne vaut rien . José meurt dans un accident, car il était un bon ouvrier, il a grimpé sur les échafaudages sans ceinture de sécurité pour ne pas retarder le travail, disent ses camarades. Mario, marié à la fille d'un sous-traitant de la construction se porte à l'aide de la veuve de José... »[2]

Fiche technique

  • Titre du film : La Chute
  • Titre original : A Queda
  • RĂ©alisation et scĂ©nario : Ruy Guerra, Nelson Xavier
  • Photographie : Edgar Moura - Couleurs
  • Musique : R. Guerra, Milton Nascimento
  • Montage : Ruy Guerra
  • DĂ©cors : Carlos Prieto
  • Production : Nelson Xavier Produções Ltda, Zoom Cinematográfica
  • DurĂ©e : 110 minutes
  • Pays d'origine : Drapeau du BrĂ©sil BrĂ©sil
  • Sortie : 1978
  • Genre : Drame

Distribution

Autour du film

  • « A Queda a exprimĂ© pour moi le besoin de montrer un paysage humain qu'on ne voit pas dans le cinĂ©ma brĂ©silien, des personnages vraiment populaires, en train de travailler, la masse ouvrière, mĂŞme si l'analyse n'y est pas très poussĂ©e. C'Ă©tait presque une nĂ©cessitĂ© d'ordre visuel, d'odeur, de couleurs », affirmait, alors, Ruy Guerra[3].
  • En rĂ©alitĂ©, « A Queda (La Chute) contribue Ă  mettre en Ă©vidence une sĂ©rie de ruptures et une continuitĂ©. TournĂ© en 1976, distribuĂ© au BrĂ©sil en avril 1978, c'Ă©tait un pavĂ© dans la mare stagnante du cinĂ©ma brĂ©silien et d'un rĂ©gime en crise. Le film s'oppose en tout Ă  l'orientation en vigueur chez les anciens du Cinema Novo, sous la protection envahissante de l'entreprise officielle Embrafilme. Il reprĂ©sente des options diffĂ©rentes de celles sous-jacentes Ă  deux autres productions de l'Ă©poque, devenues les modèles de haute performance du cinĂ©ma Ă  l'ère d' Embrafilme : Xica da Silva de Carlos Diegues et Dona Flor et ses deux maris, adaptation de Jorge Amado rĂ©alisĂ© par Bruno Barreto. »[4]
  • D'une part, Ruy Guerra cherche Ă  s'Ă©loigner d'une vision folklorique des manifestations populaires. « Qu'un documentaire enregistre ce qui fait partie de la mĂ©moire populaire, c'est parfait, c'est mĂŞme fondamental. Mais lorsqu'on utilise ces formes et qu'on les insère Ă  l'intĂ©rieur d'un discours que l'on veut critique, il faut mesurer comment l'on manipule cette information et ces donnĂ©es. [...] De quelle manière s'inscrit un candomblĂ© dans un discours politique ? Aujourd'hui le candomblĂ© est une forme aliĂ©nante et d'accommodation », soutient Ruy Guerra[5].
  • D'autre part, « le lieu du drame initial est lui-mĂŞme une sorte de symbole de l'absurditĂ© d'un modèle Ă©conomique de dĂ©veloppement dont le seul miracle constitue la survivance quotidienne des travailleurs surexploitĂ©s l'ayant rendu possible. Ce chantier du mĂ©tro carioca est restĂ©, des annĂ©es durant, telle une plaie ouverte au centre de Rio de Janeiro. [...] Avec la modestie et la luciditĂ© de son regard, A Queda est presque prophĂ©tique. [...] Dans le contexte du cinĂ©ma brĂ©silien, les choix de Ruy Guerra et de Nelson Xavier [...] ont portĂ© tĂ©moignage sur les exclus du "miracle brĂ©silien" et des Ă©crans d' Embrafilme. »[6] Ils ont aussi annoncĂ© une nouvelle vague du Cinema Novo, soucieuse d'Ă©voquer le BrĂ©sil de demain Ă  travers ses actions collectives.
  • S'agissant d' A Queda, ses deux rĂ©alisateurs dĂ©crivaient, par ailleurs, le contexte de l'Ă©poque : « Le film qui a reçu l'Ours d'argent au Festival de Berlin, se trouve en rĂ©gime de libertĂ© conditionnelle. Une semaine avant son dĂ©part pour l'Allemagne, l'Ĺ“uvre Ă©tait sous sĂ©questre Ă  la Censure. Donc, on ne lui a permis que d'aller disputer un prix qu'elle a obtenu et ensuite elle devrait se recueillir de nouveau au cachot de l'obscurantisme culturel. Si le film n'avait pas Ă©tĂ© primĂ©, il est probable qu'il serait interdit sur tout le territoire national. [...] Dans ce cas, l' habeas corpus d' A Queda, c'est l'Ours d'Argent... »[7]

Notes et références

  1. « Berlinale 1978: Prize Winners », berlinale.de
  2. Paulo Antonio Paranagua : "Ruptures et continuité" (La Chute) in : Positif, n° 227, février 1980.
  3. Entretien avec R. Guerra publié par Ciné-Olho, n°3, décembre 1977, publication du Centre d'Arts Cinématographiques de l'Université catholique de Rio de Janeiro.
  4. P.-A. Paranagua, op. cité.
  5. Entretien avec R. Guerra, op. cité.
  6. P.-A. Paranagua : op. cité.
  7. R. Guerra et N. Xavier in : Jornal do Brasil, 29/07/1977.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.