L'Infini (poème)
L'infini (en italien L'infinito) est un célèbre poème de l'Italien Giacomo Leopardi.
Composition
L'Infini a été écrit dans les années de la jeunesse du poète à Recanati (Italie), sa ville de naissance, probablement entre le printemps et l'automne 1819, et fut publié la première fois en 1825-1826[1] dans la revue "Nuovo Ricoglitore". Le jeune Leopardi mène une vie solitaire dans la bibliothèque paternelle dont il dévore les ouvrages, tout en souhaitant constamment que la mort le délivre :
« Je suis mûr pour la mort. »
— Giacomo Leopardi, Petite Œuvres morales[2]
Forme
Le poème est composé de quinze hendécasyllabes, interrompus par nombreux enjambements. Sa structure complexe est proche d'une composition musicale[3].
Texte originel
L’INFINITO[4] |
Sempre caro mi fu quest’ermo colle, |
Traduction de F.A. Aulard
L’Infini[5] |
Toujours chères me furent cette colline déserte et cette haie qui, sur un long espace, cache au regard l’extrême horizon. Mais, m’asseyant et regardant, au delà de la haie j’imagine d’interminables espaces, des silences surhumains, un profond repos où peu s’en faut que le cœur ne s’effraie. Et comme j’entends bruire le vent à travers le feuillage, je vais comparant le silence infini à cette voix : et je me souviens de l’éternité, des siècles morts, du siècle présent et vivant et du bruit qu’il fait. Ainsi dans cette immensité s’anéantit ma pensée et il m’est doux de faire naufrage dans cette mer. |
Postérité
Ce poème a donné son titre à la revue et à la collection L'Infini fondée en 1983 par Philippe Sollers chez Gallimard.
Notes et références
- Data BNF - Giacomo Leopardi, L’inifini
- « Je suis mûr pour la mort, et il me paraît trop absurde, alors que je suis mort spirituellement, et que la fable de l’existence est achevée pour moi, de devoir durer encore quarante ou cinquante ans, comme m’en menace la nature. »« Dictionnaire, Giacomo Leopardi » (consulté le )
- (it) « Una rilettura dell Infinito », sur nuoviargomenti.net.
- [PDF]Antonella Santacroce, « La visio mentis dans L'infinito de Leopardi », sur http://chroniquesitaliennes.univ-paris3.fr (consulté le )
- L’Infini (trad. F. A. Aulard), Alphonse Lemerre, (Wikisource).