L'Hypothèse des sentiments
L'Hypothèse des sentiments est un roman de Jean-Paul Enthoven publié le aux éditions Grasset.
Présentation et résumé
Un roman qui s'ouvre un , à Rome comme il se terminera le de l'année suivante par un fait divers dont l'auteur dit qu'il est autobiographique, sur une histoire de valise rouge qu'un bagagiste d’hôtel a placé dans le coffre du taxi dans lequel Max Mills, scénariste, est en route vers l’aéroport de Fiumicino. Mais il y a eu interversion de valises, ce qu'il ne découvrira que chez lui à Paris. Il fait l'inventaire de cette valise appartenant à une jeune femme, des objets qui vont jouer un grand rôle dans ce roman : des soieries, des escarpins, un portrait de l’actrice Audrey Hepburn, un exemplaire d’Anna Karénine et surtout le journal intime d’une certaine Marion, épouse du baron Sixte d’Angus.
L'histoire va se développer autour de ces deux êtres que le hasard a malicieusement rapprochés en un déploiement d'amour, d'éloignement, de plaisir et de sensualité. Leur parcours sera parsemé de rencontres inédites avec des personnages souvent particuliers, bizarres même, l'épouse d'un sénateur, un ex-banquier déjanté, un psychanalyste pervers, de belles italiennes et des types douteux, interlopes qui vont du proxénète au flic privé en passant par une voyante, des fantômes et la Vierge Marie, un Arménien aux mœurs douteuses... Roman où les lieux ont aussi leur part, Cinecittà au temps du grand cinéma italien, la Russie, les palaces de Monte-Carlo... tout cette profusion de sentiments et de sensations diffus, difficiles à caractériser, dont on se sait vraiment s'ils relèvent d'une réalité ou d'un vécu transfiguré.
Cette histoire romanesque se déroule en fait en trois étapes essentielles marquées par la rencontre imprévue, le hasard, la recherche d'un bonheur commun et cette hypothèse des sentiments, espoir d'une aspiration au possible, de sa concrétisation dans un dépassement de soi.
Sur un plan plus formel, Jean-Paul Enthoven utilise les ressources des techniques narratives, intégrant des pages du journal intime de Marion, des éléments d'écriture théâtrale avec répliques et didascalies, des références dans les notes de bas de page, les allusions à Lucrèce ou à Dino Risi, malaxant les ingrédients de son récit construit sur des malentendus, des coïncidences ou des retournements de situation.
Critiques littéraires
- « L'Hypothèse des sentiments est un livre viennois : la ronde des affects, la corruption des âmes, l'ironisation du kitsch, l'art de la maxime, tout cela fait que ce navire romanesque croise dans des hauts fonds à la Schnitzler ou à la Karl Kraus. C'est le plaisir que nous offre Jean-Paul Enthoven, auteur de caste autant que détective des sentiments. » (Le Point 24/01/2012)
- « Jean-Paul Enthoven a des lettres, de l'esprit et du style. Son jeu de l'amour et du hasard est un divertissement qui pétille à chaque page. » (Alexandre Fillon - L'Express 24/01/2012)
- « On reconnaîtra une indéniable qualité au roman de l'éditeur Jean-Paul Enthoven : son très joli titre, L'Hypothèse des sentiments. On sera moins enthousiaste avec le reste de l'ouvrage qui n'a rien d'un grand mélo prolétarien ou d'un exercice à la Pierre Bergounioux. » (Baptiste Liger - L'Express 24/01/2012)
- « L'Hypothèse des sentiments agacera, ou remportera les faveurs méritées. D'un côté, une multitude de références (Flaubert, Dante, Cinecittà , Casanova masqué sous le nom de Seingalt, Stendhal…) gâtées par des notes en bas de page, une galerie de personnages de cet "entremonde" flirtant avec le stéréotype ; de l'autre, une intrigue qui fonctionne bien, servie par un art irréprochable du portrait et du descriptif. Enthoven, qui aime le latin, le sait : Habent sua fata libelli... » (Thierry Clermont, Le Figaro 8/02/2012)