L'Élan tempéré
L'Élan tempéré est un tableau réalisé par Vassily Kandinsky en 1944. En dépôt au musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg, cette œuvre a donné lieu à plusieurs interprétations.
Artiste | |
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Date | |
Matériau | |
Dimensions (H × L) |
42 × 58 cm |
Propriétaire | |
No d’inventaire |
AM 81-65-75 |
Localisation |
Historique
Cette huile sur carton est en dépôt au musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg depuis 1998[1].
Dernière peinture achevée et ajoutée au catalogue manuscrit de l’artiste, elle est daté de mars 1944[2].
Interprétations
Œuvre énigmatique, sorte de « peinture-rébus », elle a donné lieu à de nombreuses interprétations[3]. Sophie Bernard, commissaire de l’exposition Kandinsky, les années parisiennes (2016), jugeant d’une « douce mélancolie » le violet mat, rappelle ce que l’artiste écrivait sur cette couleur dans Du spirituel dans l’art[3] : « le violet est donc un rouge refroidi au sens physique et au sens psychique. Il a, par suite, quelque chose de maladif, d’éteint (mâchefer!), de triste[4]. »
Pour Philippe Sers, elle se lit en diagonal du bas à droite au haut à gauche; la forme en bas, semblable à un micro-organisme, figure le peintre, avec sa palette en main, sur laquelle est représenté un cavalier (Saint-Georges) avec une lance (le pinceau) puis, sous la forme d’une tenture ou d’un voile, la toile qui occupe l’espace central et enfin, en haut à gauche, une « lumière spirituelle »[5].
Will Grohmann, dans son ouvrage sur Kandinsky (1958), écrit que le violet évoque un « doux chagrin » et que la figure en haut à gauche est « semblable à un ange [...] qui occupe, dans le tableau, la mème place que l'ange dans le Sacrifice de Manoé de Rembrandt »[n 1] - [8]. Dans un article intitulé « Kandinsky – Synthèse », l’auteur estime qu’il faut reconnaître dans cette figure de l’ange l’approche spirituelle de l’artiste en fin de vie[9].
Notes et références
Notes
- L’auteur affirme de plus que cette œuvre est pour Kandinsky la « première et sa plus forte émotion artistique ». Kandinsky – qui a l’occasion de voir plusieurs toiles lors d’une visite au Musée de l'Ermitage en 1889 – déclare en effet dans Regards sur le passé que Rembrandt « [l]’a profondément bouleversé[6]. » Cependant, Jean-Paul Bouillon souligne que cette affirmation est « sans preuves » et qu’elle a été critiquée par Kenneth Lindsay dans sa recension de l’ouvrage[7].
Références
- « L'Elan tempéré », sur Centre Pompidou (consulté le )
- (fr + en) Hans K. Roethel et Jean K. Benjamin, Kandinsky : Catalogue raisonné de l'œuvre peint : Deuxième volume 1916-1944, (ISBN 2-900971-00-4), p. 1066.
- Bernard 2016, p. 222.
- Wassily Kandinsky (édition établie et présentée par Philippe Sers), Du Spirituel dans l'art et dans la peinture en particulier, Denoël, (ISBN 2-07-032432-X), « Le langage des formes et des couleurs », p. 159.
- Philippe Sers, Kandinsky : L'aventure de l'art abstrait, Éditions Hazan, (ISBN 978-2-7541-0850-8), p. 313 et 327.
- Vassily Kandinsky (édition établie et présentée par Jean-Paul Bouillon), Regards sur le passé et autres textes, 1912-1922, Hermann, (ISBN 978-2-7056-8913-1), p. 102.
- Kandinsky 2014, p. 258, note 47 (Kenneth Lindsay, « Kandinsky by Will Grohmann », The Art Bulletin, vol. 41, no 4, , p. 350 (ISSN 0004-3079, DOI 10.2307/3047866)).
- Will Grohmann, Wassily Kandinsky: life and work, (lire en ligne), p. 242 (trad. Vassily Kandinsky : sa vie, son œuvre, ); passage également cité dans Bernard 2016, p. 222.
- Vasily Kandinsky, 1866-1944 : a retrospective exhibition, (lire en ligne), « A summary study », p. 10 (trad. Vassily Kandinsky 1866-1944 : exposition rétrospective, (SUDOC 190193972)); passage de l’article également cité dans Bernard 2016, p. 218.
Annexes
Bibliographie
- [Bernard 2016] Sophie Bernard (dir.), Kandinsky : 1933-1944, les années parisiennes, Somogy éditions d'art et musée de Grenoble, (ISBN 978-2-7572-1190-8)