LĂ©on Perrin
Léon Perrin (Charles-Léon Perrin) est un sculpteur suisse né le au Locle et mort le à Montézillon.
Naissance | Le Locle (NE) |
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Décès |
(à 91 ans) Montézillon (NE) |
Nationalité | |
Activité |
Sculpteur |
Maître |
Charles L'Eplattenier |
Mouvement |
Art Nouveau, Style sapin |
Biographie
Charles-Léon Perrin naît dans une famille modeste de religion protestante. Son père, Lucien Perrin (1851-1930), horloger, est originaire de Noiraigue, tout comme sa mère Marie-Aldine Perrin (1854-1935). Il épouse Jeanne-Marie-Nathalie Bennoît (1884-1979) en janvier 1914 dans la ville de La Chaux-de-Fonds. Ils n'auront jamais d'enfants[1].
Sa scolarité se passe au Locle et dès 1893 à La Chaux-de-Fonds. En 1900, il intègre l'École d'art de La Chaux-de-Fonds comme apprenti graveur-ciseleur. Il y rencontre Charles l'Eplattenier alors chargé de dispenser les cours de dessin décoratif. Il y apprend notamment la composition pour les montres, les bijoux et le mobilier[2].
À la fin de son apprentissage en 1904, il suit des cours du soir en dessin artistique, en modelage et en sculpture. Un an plus tard, il intègre le Cours supérieur d'art et de décoration créé par Charles l'Eplattenier, aux côtés d'autres artistes régionaux, tel que Marie-Louise Goering, René Gigy, Georges Aubert, Charles-Édouard Jeanneret, Marguerite Junod, Jeanne Perrochet, Louis Houriet et enfin Charles Reussner. Il effectue simultanément un deuxième apprentissage dans l'atelier du tailleur de pierre Caldelari. L'évolution rapide de la production industrielle horlogère et des techniques de décoration pousse l'Eplattenier à diversifier le contenu de ses cours ; il incite ses élèves à se former dans des domaines variés, comme la sculpture, la peinture, l'architecture, la céramique, la peinture murale[3]. Sous l'impulsion de leur enseignant, Léon Perrin et ses contemporains développent un Art nouveau régionaliste nommé le Style sapin avec un langage formel propre à la région neuchâteloise inspirée de la faune et de la flore locale.
L'argent qu'il gagne lors de remises de prix ainsi que l'obtention d'une bourse lui permet de réaliser des voyages d'études en Suisse et en Italie. En 1907, aux côtés de Charles-Édouard Jeanneret, il parcourt la Toscane, Ravenne ou encore Bologne en s'imprégnant des différents édifices et portant une attention particulière aux fresques, aux sculptures et autres éléments architecturaux[4]. Son voyage de formation continue à Vienne où il effectue un stage auprès du sculpteur Karl Stemolak[5], puis à Paris, où il séjourne de mars à juillet 1908 et suit des cours du soir à l'École nationale des arts décoratifs tout en travaillant pour Hector Guimard[6].
De retour en Suisse, il fonde en 1910 Les Ateliers d'art réunis avec les artistes George Aubert et Charles-Édouard Jeanneret où il enseigne la composition ornementale, le modelage et le moulage[7]. De 1925 à 1952 il enseigne l'histoire de l'art et le dessin au gymnase de la ville tout en étant mandaté pour divers projets[8]
Ĺ’uvres picturales et sculpturales
Ĺ’uvre graphique
Perrin privilégie l'apprentissage du dessin avant celui de la peinture. Ses voyages en Suisse et en Europe lui permettent d'étoffer ses connaissances et expliquent la prépondérance des paysages dans son œuvre graphique. Les aspects de la figure humaines – scènes quotidienne, militaires et religieuses, ainsi que des natures mortes et la figure féminine en particulier constituent majoritairement son corpus d'œuvres non sculptées.
Œuvre sculptée
En 1910, les élèves de l'Eplattenier, dont Léon Perrin, réalisent la décoration du crématoire de La Chaux-de-Fonds, considéré comme un chef-d'œuvre du Style sapin. Perrin s'occupe des voussures de porche et dessine les vitraux, exécutés dans un second temps par Octave Matthey[9]. S'ensuivent alors des mandats privés, ciblant particulièrement la production funéraire et la sculpture en bâtiment dont les compositions s'inspirent de l'Art nouveau. Il réalise des sculptures ornementales pour des salons, des cheminées et encadrements de fenêtre. Les commandes deviennent de plus en plus importantes, telles que l'ornementation intérieures et extérieures de l'Hôtel de Ville du Locle (1915-1917)[10]. Léon Perrin taille principalement la pierre. Ses études préparatoires sont faites en plâtre, terre glaise ou encore plastiline, matières peu coûteuses et malléables. Certains bustes sont réalisés en bronze, la pierre étant réservée aux commandes monumentales pour les espaces publics ou semi-privés[11].
Léon Perrin s'inspire avant tout de la statuaire antique, des cathédrales ou encore d'Auguste Rodin. L'art contemporain au contraire, l'intéresse peu. Il observe le travail d'Aristide Maillol et Antoine Bourdelle, anciens assistants de Rodin. Malgré le développement de l'avant-garde, Perrin conserve une approche formelle classique en mettant l'accent sur le figuratif et le réaliste. Il est toutefois sensible à l'Art déco, s'inspirant fortement de l'art égyptien qui se manifeste dans son intérêt pour les glyptiques[12]. Il donne à ses statues féminines des titres mythologiques, historiques, bibliques et allégoriques[7].
Réalisés avec la classe du Cours supérieur de Charles l'Eplattenier
- Villa Fallet, 1906
- Chapelle indépendante de Cernier-Fontainemelon, 1907
- Crématoire de La Chaux-de-Fonds, 1909
Travaux de sculpture individuels dans l'espace public
- Grand Temple de La Chaux-de-Fonds (décoration), 1922
- Bibliothèque du Bureau international du travail (hauts reliefs en plâtre), Genève, 1925
- Temple du Landeron (tympan en haut relief, Je suis le bon berger), 1932
- Fontaine de Vie, pierre calcaire et granit, Cimetière, La Chaux-de-Fonds, 1932
- Monument Hommage Ă LĂ©opold Robert, La Chaux-de-Fonds, 1935
- Chapelle des Moulins, Fleurier (haut-relief), 1936
- Temple de Villeret (table de communion, Christ Ă la couronne d'Ă©pine), 1936
- Maison des Œuvres, Moutier (décoration), 1941
- Monument à la mémoire des Girardet, Le Locle, 1947
- Temple de Noiraigue, 1959
Travaux graphiques individuels
- Procession des Vierges (mosaĂŻques, Basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf, Ravenne), 1907, Fondation LĂ©on Perrin.
- Daphnis et Chloé, non daté, Fondation Léon Perrin
- Maison du gendarme, Vaumarcus, 1932, Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds
Travaux de sculpture individuels
- Buste de J.-P- Zimmerman, 1949, Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds
- Rodin devant les cathédrales, vers 1958, Fondation Léon Perrin
- Grande Vénus, 1954, Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds
Bibliographie
- BIERI THOMSON Helen (dir.), Le Style Sapin. Une expérience Art nouveau à La Chaux-de-Fonds, La Chaux-de-Fonds : Somogy éditions d'art, 2006.
- CELIO-SCHEURER, "Léon Perrin. Sculpteur et ensignant (1886-1978)", in : Biographies neuchâteloises, tome 5, Hauterive : Editions Attinger, 2008, pp. 249-254.
- HELLMAN Anouk, Léon Perrin 1886-1978, Hauterive : Éditions Attinger, 2016.
- JEANNERET Maurice, Léon Perrin Sculpteur, Neuchâtel : Éditions de la Baconnière, 1949.
- OBERLI Matthias, "Perrin, Léon", in : Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), traduit de l'allemand, disponible sous l'adresse URL : https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/048933/2013-12-10/ (consulté en ligne le 08.06.2021)
- Site officiel Sikart, disponible sous l'URL: https://www.sikart.ch/KuenstlerInnen.aspx?id=4026290 (consulté en ligne le 08.06.2021)
Références
- Anouk Hellmann, LĂ©on Perrin (1886-1978), (ISBN 978-2-88256-217-3 et 2-88256-217-9, OCLC 1041386171, lire en ligne), p. 23
- Anouk Hellmann, LĂ©on Perrin (1886-1978), (ISBN 978-2-88256-217-3 et 2-88256-217-9, OCLC 1041386171, lire en ligne), p. 27
- Anouk Hellmann, LĂ©on Perrin (1886-1978), (ISBN 978-2-88256-217-3 et 2-88256-217-9, OCLC 1041386171, lire en ligne), p. 33
- Anouk Hellmann, LĂ©on Perrin (1886-1978), (ISBN 978-2-88256-217-3 et 2-88256-217-9, OCLC 1041386171, lire en ligne), p. 37
- Maurice JEANNERET, Léon Perrin Sculpteur, Neuchâtel, Editions de la Baconnière, , p. 19
- Anouk Hellmann, LĂ©on Perrin (1886-1978), (ISBN 978-2-88256-217-3 et 2-88256-217-9, OCLC 1041386171, lire en ligne), p. 46
- « Perrin, Charles Léon - SIKART Lexikon zur Kunst in der Schweiz », sur www.sikart.ch (consulté le )
- Anouk Hellmann, LĂ©on Perrin (1886-1978), (ISBN 978-2-88256-217-3 et 2-88256-217-9, OCLC 1041386171, lire en ligne), p. 63
- Anouk Hellmann, LĂ©on Perrin (1886-1978), (ISBN 978-2-88256-217-3 et 2-88256-217-9, OCLC 1041386171, lire en ligne), p. 49
- Anouk Hellmann, LĂ©on Perrin (1886-1978), (ISBN 978-2-88256-217-3 et 2-88256-217-9, OCLC 1041386171, lire en ligne), p. 54
- Anouk Hellmann, LĂ©on Perrin (1886-1978), (ISBN 978-2-88256-217-3 et 2-88256-217-9, OCLC 1041386171, lire en ligne), p. 96
- Anouk Hellmann, LĂ©on Perrin (1886-1978), (ISBN 978-2-88256-217-3 et 2-88256-217-9, OCLC 1041386171, lire en ligne), p. 100