LĂ©on Duboin
Léon Duboin (surnommé Camille), né le à Nßmes, dans le Gard, et mort par suicide le pendant son transfert de Toulon à Marseille, est un négociant et officier supérieur de réserve français, membre de la Résistance, chef départemental de l'Armée secrÚte pour le Var.
LĂ©on Camille Duboin | |
Surnom | Camille[1] |
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Naissance | NĂźmes (Gard) |
DĂ©cĂšs | pendant son transfert Ă Marseille |
Origine | France |
Grade | Colonel de réserve |
AnnĂ©es de service | 1902 â 1943 |
Commandement | Armée secrÚte |
Distinctions | LĂ©gion d'honneur |
Biographie
EngagĂ© dans lâarmĂ©e active en 1902[2], Duboin entre ensuite dans lâarmĂ©e de rĂ©serve - il est lieutenant en 1911, capitaine en 1915, lieutenant-colonel en 1931, colonel en 1940. Il est mobilisĂ© le 2 aoĂ»t 1914. Sa connaissance des langues slaves lui vaut dâĂȘtre dĂ©tachĂ© auprĂšs des troupes russes (3e brigade, puis 1re division dâinfanterie) puis rattachĂ© Ă la base de Laval jusquâen 1916. AprĂšs-guerre, il vit Ă Toulon oĂč il est nĂ©gociant. MobilisĂ© le 2 septembre 1939, il est dĂ©mobilisĂ© le 19 octobre 1940.
RĂ©sistance
Ă Toulon il participe Ă la crĂ©ation des Francs-tireurs et partisans (FTP) en 1942, sâoccupant particuliĂšrement de la mise sur pied dâun service de renseignements. Il devient chef dĂ©partemental de lâArmĂ©e secrĂšte Ă la fin de la mĂȘme annĂ©e, en remplacement du colonel Robert Blum (membre de Combat). Peu aprĂšs la mise en place des Mouvements unis de la RĂ©sistance (MUR) dans la rĂ©gion, il est dĂ©signĂ© comme chef rĂ©gional de lâArmĂ©e secrĂšte en mars 1943, en remplacement du gĂ©nĂ©ral Gaston Schmitt, parti Ă Londres. Ce dernier attesta que Duboin lui avait fait savoir que Joseph Darnand avait lâintention de rejoindre la France libre[2]. En tant que chef rĂ©gional de l'ArmĂ©e secrĂšte, LĂ©on Duboin supervise les premiĂšres actions des Groupes francs (notamment la prĂ©paration du sabotage de la centrale Ă©lectrique de lâArsenal de Toulon).
Arrestation et suicide
Sur dĂ©nonciation de Jean Multon, secrĂ©taire du chef rĂ©gional des MUR (Chevance Bertin) devenu agent double, il est arrĂȘtĂ© Ă son domicile par lâĂ©quipe Ernst Dunker Delage de la Sipo-SD de Marseille, dans le cadre de lâaffaire Flora, le 28 avril 1943. Son Ă©pouse Yvonne Duboin et LĂ©on Brown Brunet, inspecteur des MUR, originaire de Nice, sont arrĂȘtĂ©s en mĂȘme temps que lui. LĂ©on Duboin sâempoisonne au cours de son transfert Ă Marseille. DâaprĂšs Brown, qui allait devenir un agent de la Sipo-SD, il dĂ©cĂ©da en arrivant au 425 de la rue Paradis, oĂč Ă©tait installĂ© ce service. DâaprĂšs les informations donnĂ©es par Conrad Flavian, il dĂ©cĂ©da alors que son interrogatoire â violent â avait commencĂ©.
Entourage familial
Son Ă©pouse, Yvonne Jaubert, fut dĂ©portĂ©e Ă RavensbrĂŒck (matricule 27673)[3]. Elle laisse un tĂ©moignage de sa dĂ©portation dans l'ouvrage de Simone Saint-Clair, RavensbrĂŒck : l'enfer des femmes (1945). Ils s'Ă©taient mariĂ©s le 5 octobre 1911[4], et eurent une fille Huguette, externe des hĂŽpitaux, mariĂ©e en octobre 1939 au Dr Christian Lavergne[5] Il avait un frĂšre, le dĂ©putĂ© Jacques Duboin, fondateur du Mouvement français de lâAbondance qui entendait ouvrir une troisiĂšme voie entre le capitalisme et le socialisme, et une sĆur, Louise Jourdan, mariĂ©e Ă un officier de marine.
Distinctions et hommages
DĂ©corations
- Officier de la Légion d'honneur le 16 décembre 1937 (chevalier du 6 juillet 1919)
- Croix de guerre 1914-1918 (3 citations : au Journal officiel le 7 dĂ©cembre 1914, Ă lâordre du XVIIe CA en mars 1917 et Ă lâordre de la 37e DI en avril 1917).
Hommages
Son nom a Ă©tĂ© donnĂ© Ă une avenue de Toulon peu aprĂšs la LibĂ©ration et une plaque commĂ©morative a Ă©tĂ© apposĂ©e Ă lâentrĂ©e de son domicile, au 13 boulevard de Strasbourg, le 22 aoĂ»t 1954.