Koumbi Saleh
Koumbi Saleh était la capitale du royaume de Ghana à partir du IVe siècle. Elle a été localisée au sud de l’actuelle Mauritanie, lors de fouilles archéologiques en 1913[1].
Koumbi Saleh | ||
Localisation | ||
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Pays | Mauritanie | |
Wilaya | Hodh El Chargui | |
Moughataa | DĂ©partement d'Amourj | |
Coordonnées | 15° 45′ 56″ nord, 7° 58′ 07″ ouest | |
GĂ©olocalisation sur la carte : Mauritanie
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Elle servait de dépôt de sel et d'or, en liaison avec l'Afrique du Nord. Au XIe siècle, sa population avoisinait les 30 000 habitants. Elle aurait été prise en 1076 par le chef almoravide Abu Bahr[2]. Après la décadence de l'Empire du Ghana, elle tombe aux mains de Soumaoro Kanté (1190-1235), roi du Royaume de Sosso. Vers 1240, l'empereur du Mali Soundiata Keïta s'en empare et la détruit.
Koumbi Saleh, capitale de l'empire du Ghana
En 1067, le géographe arabe Al-Bakri s'était rendu à Koumbi, où des commerçants arabes avaient leur propre quartier. Il décrit la ville :
"Ghâna se compose de deux villes situées dans une plaine[3]. Celle habitée par les musulmans est très grande et renferme douze mosquées, dans lesquelles célèbre la prière du vendredi. Toutes ces mosquées ont leurs imams, leurs muezzins et leurs lecteurs salariés. La ville possède des jurisconsultes et des hommes remplis d’érudition. Dans les environs se trouvent plusieurs puits d’eau douce, qui fournissent la boisson des habitants et auprès desquels on cultive des légumes.
« La ville habitée par le roi est à six milles de celle-ci. Le territoire qui les sépare est couvert d’habitations. Les édifices sont construits avec des pierres et du bois d’acacia. La demeure du roi se compose d’un palais et de plusieurs huttes aux toits arrondis et la circonférence est entourée d’une clôture semblable à un mur.
« La ville du roi est entourée de huttes, de massifs d’arbres et de bosquets, qui servent de demeures aux mages de la nation, chargés du culte religieux ; c’est là qu’ils ont placé leurs idoles et les tombeaux de leurs souverains. Des hommes préposés à la garde de ces bois empêchent qui que ce soit d’y entrer ou de prendre connaissance de ce qui s’y passe. C’est là aussi que se trouvent les prisons du roi[4]".
Site archéologique de Koumbi Saleh
Le site archéologique de Koumbi Saleh a été découvert en 1914 par Bonnel de Mezière. Il a fait l'objet de fouilles en 1939, par Paul Thomassey, Mauny et Lazartigues, puis de nouveau en 1960 par Serge Robert et Sophie Berthier. Il a été inscrit en 2001 à la liste indicative de L'Unesco[5].
Notes et références
- Raymond Mauny, Koumbi Saleh, antique capitale du "pays de l'or", Le courrier de l'Unesco, Octobre 1959
- Il faut préciser que cette théorie de la conquête par les Almoravides, pourtant décrite dans les sources historiques, n'est étayée par aucun vestige archéologiques. De ce fait, des archéologues s'étant penchés sur la question, la remettent sérieusement en question. cf. Timothy Insoll "The Archaeology of Islam in Sub-Saharan Africa", 2000, p. 230-231.
- Par Ghana, Al-Bakri évoque en fait ici précisément la capitale Koumi-Saleh. Les deux villes dont il parle sont les deux communes qui la composent.
- Jean Jolly Histoire du continent africain : De la préhistoire à 1600 Editions L'Harmattan, 1996 (ISBN 2738446884 et 9782738446886)
- « Site archéologique de Kumbi Saleh », sur http://whc.unesco.org/ (consulté le )
Liens externes
Voir aussi
- (fr) van Doosselaere, B. 2014. « Le Roi et le Potier: Etude technologique de l'assemblage céramique de Koumbi Saleh, Mauritanie (5e/6e - 17e siècles AD) », Africa Magna, Frankfurt, Reports in African Archaeology 5. (ISBN 978-3-937248-43-1).
Bibliographie
- (en) Anthony G. Pazzanita, « Koumbi Saleh », in Historical dictionary of Mauritania, Scarecrow Press, Lanham (Maryland) ; Toronto, Plymouth (Royaume-Uni), 2008 (3e éd.), p. 287-288 (ISBN 9780810855960)