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Kirkman (facteurs de clavecins)

Les Kirkman (variantes : Kirckman, Kirchmann) sont une famille anglaise de facteurs de clavecins, et plus tard de pianos. Ils Ă©taient d'origine alsacienne.

Clavecin Kirckman 1763

Principaux membres de la famille

Jacob Kirkman ( - ) naquit à Bischwiller et émigra en Angleterre au début des années 1730. Il travailla auprès de Hermann Tabel, dont il épousa la veuve en 1738. Il resta sans descendants. Il devint sujet britannique en 1755. Il mourut à Greenwich et fut y enterré dans l'église Saint-Alfege.

Abraham Kirkman (1737 - ), également né à Bischwiller, était le neveu du précédent. Il s'associa avec son oncle en 1772 et mourut à Hammersmith.

Joseph Kirkman I, fils d'Abraham Kirkman, poursuivit l'activité de son père et devint aussi son associé.

Joseph Kirkman II (vers 1790 – 1877), fils du précédent, devint comme lui facteur de clavecins, assistant son père. Ils construisirent leur dernier clavecin en 1809 - le dernier instrument existant encore aujourd'hui étant sorti de leur atelier en 1800.

Les clavecins Kirkman

Clavecin Kirckman de 1771
Munich, Deutsches Museum

Charles Burney a Ă©crit un abondant tĂ©moignage sur Jacob Kirkman et Fanny Burney le qualifia de « premier facteur de l'Ă©poque Â». Burkat Shudi et lui dominèrent de loin la production anglaise de grands clavecins pendant la seconde moitiĂ© du XVIIIe siècle et nombre de leurs instruments sont conservĂ©s aujourd'hui, d'ailleurs deux fois plus de Kirkman que de Shudi. Frank Hubbard Ă©crit qu'ils sont « presque construits en sĂ©rie Â».

Kirkman a construit de très nombreux instruments, de façon presque normalisée et industrielle, et les exportait. Il a conçu trois modèles de clavecins : un clavecin à un clavier avec deux jeux de huit pieds, un clavecin à un clavier avec deux jeux de huit pieds et un jeu de quatre pieds, et un clavecin à deux claviers avec deux jeux de huit pieds (dont un dogleg, ainsi appelé à cause de la forme des sautereaux qui ressemblent à une patte de chien) et un jeu de quatre pieds. Ce dernier type d'instrument possédait toujours un jeu nasal, appelé lute stop, à savoir un jeu de sautereaux supplémentaires qui pinçait les cordes très près du sillet ; il comportait aussi parfois, mais pas toujours, un jeu de luth très semblable à celui qui existait en France à la même époque : le buff stop. Sur certains instruments tardifs, Kirkman installa un dispositif destiné à produire des nuances, sur le même principe que la boîte expressive de l'orgue : des jalousies en bois placées au-dessus des cordes qui pouvaient s'ouvrir ou se fermer à l'aide d'une pédale, pour varier l'intensité du son (Venetian swell), ou un système permettant d'ouvrir progressivement le côté droit du couvercle du clavecin (nags head). Il ajouta aussi un système permettant de changer la combinaison des jeux à l'aide d'une pédale (machine stop).

Ces instruments ont une étendue de 5 octaves, de fa à fa, avec le plus souvent seulement 60 notes car le premier fa# manque, ou parfois 61 notes. Ils se prêtent idéalement à la musique de Haendel, Scarlatti, Padre Soler, mais Bach sonne également très bien, ainsi que la musique anglaise fin XVII°s ou XVIII°s.

Voir aussi

Discographie

  • 6 partitas de Jean SĂ©bastien Bach, par Paul Badura-Skoda (clavecin Ă  deux claviers de 1787)
  • Ĺ’uvres de Haendel et Scarlatti, par Martin Souter (clavecin Ă  deux claviers de 1772)
  • Ĺ’uvres de Scarlatti, par Christophe Rousset (clavecin Ă  deux claviers de 1756)
  • Ĺ’uvres de Scarlatti et Soler, par Luisa Morales (clavecin Ă  deux claviers de 1798)
  • Ĺ’uvres de Mozart, Haydn, JC Bach, par Catherine Perrin (clavecin Ă  deux claviers de 1772)
  • Ĺ’uvres de Thomas Arne, par Christopher Hogwood (clavecin Ă  un clavier de 1766)
  • Ĺ’uvres de Haydn, par Christine Schornsheim (clavecin Ă  deux claviers de 1777)
  • Ĺ’uvres de Haendel, par Hank Knox (clavecin Ă  deux claviers de 1752)
  • Ĺ’uvres de Purcell, par Olivier Baumont (clavecin Ă  un clavier de 1752)
  • Ĺ’uvres de Jacob Kirkman, neveu du facteur de clavecin, par Medea Bindewald (clavecin de 1756)
  • Ĺ’uvres de Haendel, par Erin Helyard (clavecin Ă  un clavier de 1773)
  • Ĺ’uvres de Bach, par Andreas Beurmann (clavecins Ă  deux claviers de 1766 et 1783)
  • Ĺ’uvres de Handel et Semele par Hank Knox (clavecin Ă  un clavier de 1752)
  • Ĺ’uvres de Thomas Roseingrave par Paul Nicholson (clavecin Ă  un clavier de 1778)
  • Ĺ’uvres de James Nares, Johann Christian Bach, Thomas Gladwin, Thomas Arne, Joseph Gibbs et Haendel, par Steven Devine (clavecin Ă  deux claviers de 1756)
  • Oeuvres de James Nares, par Julian Perkins (clavecin Ă  un clavier de 1764)
  • Oeuvres de John Worgan, par Julian Perkins (clavecin Ă  deux claviers de 1772)
  • Oeuvres de Haendel, par John Kitchen (clavecin Ă  deux claviers de 1755)

Bibliographie

  • Christian GĂĽnther, « Jacques Kirkman, Kirchmann Â», in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 21, p. 196
  • Charles Mould et Peter Mole, "Jacob Kirkman, harpsichord paker to her Majesty", 2016, www.lulu.com
  • Articles connexes

Voir aussi

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