Kinéscope
Le kinéscope est un dispositif permettant d'enregistrer sur une pellicule film, l'image qui apparaît sur un moniteur vidéo. La copie produite est un cinégramme. Le kinéscope perd progressivement son intérêt quand le magnétoscope devient moins coûteux, plus fiable et d'une exploitation plus simple dans les années 1970. Auparavant, le kinéscope est le seul moyen de conservation des émissions de télévision en direct, souvent exigé par la loi pour assurer la responsabilité éditoriale. Il est exploité par la télévision française du début des années 1950 jusqu’en 1975. Au Canada, la télévision l'emploie à partir de 1952 comme moyen de distribution d’émissions vers ses station régionales. Dans les années 1960, la bande magnétoscopique apparaît. Du fait d'un coût élevé (environ $600 CDN l'unité), les bandes sont réutilisées plusieurs fois ; un cinegramme monochrome beaucoup moins dispendieux est alors réalisé avant l’effacement.
Les cinégrammes sont archivés et stockés dans des salles spécialisées, qui les conservent au mieux jusqu'à leur transfert numérique à partir de la fin des années 1990.
Fonctionnement
Le standard de télévision fait défiler les images à la vitesse de 25 images ou 24 images par seconde en deux trames entrelacées. Il faut adapter ce format pour un enregistrement sur pellicule. Un kinéscope doit être capable :
- d'enregistrer le flux Ă 25 images par seconde en 24 images par seconde,
- de restituer une image assez précise et claire pour être rediffusée à la télévision.
Sur un téléviseur, l’image s'affichée en deux trames entrelacées. Ce dispositif permet, grâce à l'effet phi et la persistance rétinienne humaine, de réduire l'effet de papillotement, en multipliant par deux la fréquence de rafraîchissement de l'image.
Le problème de synchronisation se résout, comme pour le télécinéma, en négligeant la différence de 4 % entre 24 et 25 images par seconde. L'image vidéo est toujours à la fréquence du secteur. Il suffit de mettre en phase une caméra à moteur synchrone alimentée par le secteur de manière que chaque image sur la pellicule corresponde à une trame. Dans les caméras contemporaines de la télévision, l'obturateur réserve en général la moitié du temps au transport de la pellicule d'une image à l'autre. Une image prise avec ces caméras enregistre une trame, c'est-à -dire, l'image à la moitié de la résolution verticale. Mais si, dans un appareil spécialement conçu, la pellicule avance dans un mouvement continu correspondant au double de la cadence normale, et que le balayage horizontal repasse toujours sur la même ligne quand elle est paire, et un sur autre ligne avec le décalage approprié — d'une hauteur de cadre plus une ligne — quand elle est impaire, on peut enregistrer l'image entière. Le son synchrone s'enregistre sur une bande son perforée comme celle de l'image.
La qualité des images kinescopées, presque toujours sur pellicule 16 mm, s'est améliorée avec le temps mais ne rivalise pas avec la qualité d'un entregistrement vidéo professionnel. De plus, le support pellicule coûte cher, nécessite divers traitements et impose des délais, ce qui entraîne une sélection des émissions sauvegardées. L'entreposage des films sur une longue durée réclame des locaux à atmosphère contrôlée, dont le coût pèse face à un profit incertain, lorsque le programme devient ancien. De nombreuses émissions ou programmes diffusés entre les années 1950 et les années 1980 sont ainsi définitivement perdus.
Alternatives
Comme alternative au kinéscope, l’electronicam (en) permet de diffuser une émission en direct et en même temps d’enregistrer sur pellicule cinéma 35 mm. Ainsi, l’émission est donc diffusée et potentiellement sauvegardée en même temps. Une fois terminée, il faut encore développer les films, un par caméra, et monter les morceaux de film, pas nécessairement exactement comme diffusé. Toutefois, ce procédé exigeant des investissements significatifs, peu de chaînes ou unités de production TV l'adoptent.