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Job Control Language

Job Control Language (« langage de contrôle des tâches »), couramment appelé JCL, désigne certains langages de scripts, en particulier sur les systèmes d'exploitation mainframe d'IBM, dont le rôle est d'exécuter un batch.

Il existe deux langages JCL d'IBM, l'un utilisé sur la famille DOS/360, l'autre sur la famille OS/360. Bien qu'ils aient en commun des règles de syntaxe et de conception, il s'agit de langages assez différents.

Points communs aux JCL DOS et OS

Conception

Dans le JCL, l'unité est le job (la tâche), laquelle consiste en un ou plusieurs steps (étapes). Chaque step consiste en l'exécution d'un programme spécifique. Ainsi, un job qui consisterait à créer un rapport pourrait être composé des steps suivants :

  • sĂ©lection des enregistrements voulus Ă  l'aide d'un programme et stockage des rĂ©sultats dans un fichier temporaire ;
  • tri des rĂ©sultats Ă  l'aide d'un utilitaire appropriĂ© ;
  • crĂ©ation du rapport proprement dit Ă  l'aide d'un autre programme qui fait le calcul — cumuls, etc. — et la mise en forme des informations voulues ;
  • affichage du rapport, etc.
Carte perforée correspondant à une ligne d'instruction

Le JCL utilise des identifiants basiques que l'on nomme « cartes » (reste de l’époque où chaque ligne de script, de programme, etc. était fournie à l’ordinateur au moyen d'une carte perforée). Un script JCL devra débuter par la carte JOB qui permet notamment :

  • de donner un nom au job ;
  • d'identifier le groupe qui recevra le rapport d'exĂ©cution ;
  • de dĂ©finir comment le job doit ĂŞtre exĂ©cutĂ© (par exemple sa prioritĂ©)

Il est possible de créer des scripts JCL qui pourront être appelés dans d'autres scripts JCL en passant si nécessaire des paramètres. De tels scripts sont appelées procédures.

Remarque : Par métonymie, le mot JCL désigne aussi le script (job) lui-même. Ainsi, en environnement IBM, on ne parle pas de script JCL mais simplement de JCL (ex. : lancer ou exécuter un JCL).

Syntaxe

La syntaxe du JCL comparée à la plupart des langages de batch, est assez lourde. Par exemple, si on désire copier un fichier dans un autre sous MS-DOS ou UNIX, il suffit d'écrire une instruction du style :

copy fichier1 fichier2

or en JCL OS, pour obtenir le même résultat il faudrait écrire quelque chose comme :

//IS198CPY JOB (IS198T30500),'COPY JOB',CLASS=L,MSGCLASS=X
//COPY01   EXEC PGM=IEBGENER
//SYSPRINT DD SYSOUT=*
//SYSUT1   DD DSN=FICHIER1,DISP=SHR
//SYSUT2   DD DSN=FICHIER2,
//            DISP=(NEW,CATLG,DELETE),
//            SPACE=(CYL,(40,5),RLSE),
//            DCB=(LRECL=115,BLKSIZE=1150)
//SYSIN    DD DUMMY

Cette lourdeur est due Ă  quelques facteurs :

  • d'une part le JCL a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© pour des ordinateurs des annĂ©es 1960, limitĂ©s en termes de mĂ©moire et d'instructions par seconde. Que les instructions soient plus faciles Ă  ĂŞtre interprĂ©tĂ©es pour la machine (et donc plus rapides Ă  exĂ©cuter) Ă©tait un objectif considĂ©rĂ© comme plus important qu'avoir des instructions faciles Ă  coder pour le programmeur ;
  • d'autre part, les systèmes /360 ont Ă©tĂ© conçus dans un esprit multi-utilisateur. Il fallait donc transmettre des paramètres permettant par exemple d'identifier qui devait recevoir les rapports d'exĂ©cution (ici le compte IS198T30500), quelle Ă©tait la prioritĂ© de la tâche (CLASS), s'il fallait verrouiller ou non les fichiers lus par les programmes durant leur exĂ©cution (DISP), etc.

IBM a gardé la syntaxe originelle du JCL de manière que les anciens scripts puissent toujours être exécutés, mais a également introduit des alternatives plus faciles à utiliser pour le programmeur comme CLIST. La possibilité d'utiliser des procédures paramétrables est également une manière de contourner en partie la lourdeur de la syntaxe.

Les lignes des scripts JCL sont limités à 80 caractères. Il s'agit d'un héritage du temps où les programmes s'écrivaient à l'aide de cartes perforées de 80 colonnes. Tout ce qui est écrit au-delà du 80e caractère est ignoré par le système d'exploitation. En réalité, seuls les 71 premiers caractères sont réellement pris en compte et utilisables par le programmeur. Le 72e caractère consiste usuellement en un espace, et les caractères 73 à 80 sont réservés pour la numérotation des lignes.

Toutes les lignes, à l'exception des flots d'entrée, doivent commencer par un slash (/), et toutes les lignes contenant les processus du système d'exploitation doivent débuter par deux slashs (//) devant toujours commencer en colonne 1. Il existe deux exceptions à cette règle : le délimiteur (/*), et le commentaire (//*).

Beaucoup d'instructions JCL sont trop longues pour tenir sur 71 caractères, mais peuvent être prolongées sur un nombre non-défini de lignes.

La syntaxe générale d'une instruction JCL est :

//NOM CARTE PARAMETRES

Les paramètres sont séparés par des virgules (,) sans espace.

Flots d'entrée

Le JCL permet les flots d'entrée, c'est-à-dire des cartes qui seront utilisés directement par les programmes appelés et non le système d'exploitation directement.

Bien que les JCL DOS et OS ne définissent pas les flots d'entrée de la même façon, ils les délimitent tous deux par un slash-étoile (/*) en colonne 1.

Les flots, ainsi que les fichiers entrée/sortie, peuvent être décrits à l'aide de la carte DD (qui inspirera plus tard l'utilitaire dd d'UNIX).

Points particuliers au JCL DOS

Paramètres positionnels

En JCL DOS, les paramètres sont positionnels. L'ordre d'entrée des paramètres est donc extrêmement important, et même l'emplacement destiné aux paramètres optionnels doivent être remplis au moyen de virgules si le programmeur ne les utilise pas.

Ceci est illustré par l'exemple ci-dessous :

// TLBL TAPEFIL,'COPYTAPE.JOB',,,,2
// ASSGN SYS005,DISK,VOL=VOL01,SHR
// DLBL DISKFIL,'COPYTAPE.JOB',0,SD
// EXTENT SYS005,VOL01,1,0,800,16

Dépendance du matériel

Dans la version originale de DOS/360 ainsi que dans la plupart des versions de DOS/VS, il fallait spécifier le numéro de modèle du matériel utilisé pour lire chaque disque ou cassette, y compris pour les fichiers temporaires. Changer le matériel signifiait donc devoir modifier de nombreux scripts JCL.

Points particuliers au JCL OS

De manière générale, le JCL des familles OS/360 est plus flexible et plus facile à utiliser que le JCL des familles DOS/360.

Cartes basiques

Le JCL OS ne comporte que trois cartes basiques :

  • la carte JOB, qui permet d'identifier le job et de fournir des informations qui lui sont relatives ;
  • la carte EXEC, qui permet Ă  chaque step d'identifier quel programme appeler ;
  • la carte DD qui permet d'identifier les fichiers ou flots Ă  utiliser au cours d'un step.

Paramètres à mots-clefs

Le JCL OS utilise également des paramètres à mots-clefs, ce qui signifie que l'ordre de passage des paramètres importe peu et qu'il n'est pas nécessaire d'entrer les paramètres optionnels si ceux-ci ne servent pas.

Par exemple :

//NEWFILE DD DSN=MYFILE01,UNIT=DISK,SPACE=(TRK,80,10),
//           DCB=(LRECL=100,BLKSIZE=1000),
//           DISP=(NEW,CATLG,DELETE)

De nombreux mots-clefs (DSN, UNIT, SPACE, etc.) permettent de passer les paramètres relatifs au fichier NEWFILE.

Indépendance vis-à-vis du matériel

En JCL OS, le matériel peut être déclaré via des termes génériques du style TAPE ou DISK, ce qui offre une indépendance relative vis-à-vis du matériel.

Procédures paramétrables

Le JCL OS permet de créer des procédures paramétrables, ce qui permet de créer des scripts faciles à réutiliser.

Les procédures sont déclarées au moyen de la carte PROC. Les paramètres sont indiqués au moyen d’esperluettes (&) et une valeur par défaut peut être fournie.

On peut par exemple créer une procédure de cette manière :

//MYPROC PROC FNAME=MYFILE01,SPTYPE=TRK,SPINIT=50,SPEXT=10,LR=100,BLK=1000
.....
//NEWFILE DD DSN=&FNAME,UNIT=DISK,SPACE=(&SPTYPE,&SPINIT,&SPEXT),
//           DCB=(LRECL=&LR,BLKSIZE=&BLK),DISP=(NEW,CATLG,DELETE)
....

et l'appeler ainsi :

//JOB01  JOB ..........
//STEP01 EXEC MYPROC FNAME=JOESFILE,SPTYPE=CYL,SPINIT=10,SPEXT=2,LR=100,BLK=2000

ou encore :

//JOB02  JOB ..........
//STEP01 EXEC MYPROC FNAME=SUESFILE,SPTYPE=TRK,SPINIT=500,SPEXT=100,LR=100,BLK=5000

Exécution conditionnelle

Le JCL OS permet de conditionner l'exécution des steps en fonction des erreurs produites par les steps précédents. En effet, chaque step produit un code retour (COND), qui suit généralement cette norme :

  • 0 : exĂ©cution normale
  • 4 : erreur mineure
  • 8 : erreur importante
  • 12 : erreur majeure
  • 16 : erreur très sĂ©rieuse

Le JCL OS permet de tester (ou modifier) la valeur de ce code erreur pour conditionner l'exécution du step suivant.

Ainsi dans le script JCL suivant :

//MYJOB JOB ...........
//STEP01 EXEC PGM=PROG01
....
//STEP02 EXEC PGM=PROG02,COND=(4,GT,STEP01)
....
//STEP03 EXEC PGM=PROG03,COND=(8,LE)
....
//STEP04 EXEC PGM=PROG04,COND=(ONLY,STEP01)
....
//STEP05 EXEC PGM=PROG05,COND=(EVEN,STEP03)
....

va :

  • dĂ©marrer le step STEP01 qui exĂ©cute le programme PROG01
  • si le code retour actuel est supĂ©rieur Ă  4, lancer STEP02
  • si le code retour actuel est infĂ©rieur ou Ă©gal Ă  8, lancer STEP03
  • si STEP01 n'a pas fini normalement, lancer STEP04
  • lancer STEP05 mĂŞme si STEP03 a fini anormalement

IBM a Ă©galement introduit plus tard l'instruction IF qui permet de coder ces conditions un peu plus facilement.

Utilitaires

IBM fournit avec ses installations mainframes divers utilitaires, lesquels peuvent être appelés dans un script JCL. Ils permettent la gestion de fichiers (nommés datasets) telle que copie, allocation, reformatage, etc. ou des opérations diverses : tri, fusion, etc.

Parmi les plus couramment utilisés on peut citer :

  • SORT (tri et fusion de fichiers sĂ©quentiels)
  • IDCAMS (utilitaire de gestion de fichiers VSAM)
  • IEBGENER (copie ou reformatage de fichiers)
  • IEBCOPY (copie et fusion de fichiers partitionnĂ©s (PDS))
  • IEBCOMP (comparaison de fichiers sĂ©quentiels ou partitionnĂ©s)
  • IEBEDIT (permet de copier des portions de JCL)
  • IEFBR14 (ce programme n'a aucune action ; il est utilisĂ© par exemple lorsqu'on dĂ©sire allouer ou supprimer des fichiers, opĂ©rations dĂ©crites dans le JCL et effectuĂ©es par le gestionnaire des travaux JES2 et non par le programme lui-mĂŞme)

Références

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