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Joachim Georg Darjes

Joachim Georg Darjes (ou Daries), né le à Güstrow et mort le à Francfort-sur-l'Oder, est un pasteur luthérien, philosophe, juriste et économiste allemand.

Joachim Georg Darjes
Fonctions
Recteur de l'université d'Iéna
avril -
Recteur de l'université d'Iéna
avril -
Autres informations
A travaillé pour
Maîtres
Christian Wolff, Dieter Hermann Kemmerich (d)
Vue de la sépulture.

D'abord disciple de Christian Wolff (1679-1754), Darjes avait cherché dans ses Éléments de métaphysique (1743) à intégrer le système wolffien dans le cadre de la scolastique tardive. Mais, à mesure qu'il approfondit la compréhension du système, les contradictions internes de ce dernier devenaient de plus en plus manifestes au point qu'il finit par en rejeter certains principes fondamentaux. C'est en 1748, sous l'influence de Christian August Crusius (1715-1775), qu'il publie ses Remarques sur quelques thèses de la métaphysique wolffienne[1], ouvrage dans lequel critique vigoureusement le principe de raison suffisante défendu par Wolff. Darjes apparait dès lors comme un adversaire déclaré du wolffianisme.

Biographie

D’abord instruit par son père, pasteur à l’Église Marie de Güstrow, Darjes entra au Gymnasium à l’âge de 12 ans en 1726. Il fut admis en 1728 à l’université de Rostock où il étudia la théologie et la philosophie (il eut pour professeur Franz Albert Aepinus (de)), puis à partir de 1731 poursuivit à l’université d'Iéna des études de philosophie, de mathématique et d’histoire ecclésiale. Ses professeurs étaient Johann Georg Walch, Gottlieb Stolle, Johann Andreas Segner, Georg Erhard Hamberger, Johann Peter Reusch (de), Heinrich Köhler et Jakob Carpov, qui devint son tuteur. Sous l’influence de ce dernier, Darjes devint à cette époque un redoutable défenseur de la doctrine wolffienne.

Darjes s’était longuement entretenu avec son maĂ®tre Carpov autour de la doctrine de la TrinitĂ©. Darjes entendait rĂ©soudre ce mystère par la voie de la seule raison. Impatient de communiquer Ă  son maĂ®tre sa dĂ©monstration, il lui envoya son manuscrit qui tomba dans de mauvaises mains et fut imprimĂ© sans son autorisation. Ce texte publiĂ© Ă  IĂ©na en 1734, intitulĂ© De pluralitate personarum in Deitate ex solis rationis principiis demonstrata, soutient qu’il n’y a rien qui soit inexplicable en soi ; il n’existe que des « mystères relatifs Â», c’est-Ă -dire de vĂ©ritĂ©s inexpliquĂ©es mais non point inexplicables, car ce qui est inexplicable est tout simplement impensable. Il est donc possible pour Darjes de dĂ©montrer la doctrine de la TrinitĂ©, ce qui le conduit logiquement Ă  affirmer que cette doctrine n’est pas un mystère. Cet Ă©crit provoqua Ă©videmment un vĂ©ritable scandale et Darjes fut accusĂ© d’athĂ©isme. Cette accusation brisa dĂ©finitivement sa carrière au sein de la FacultĂ© de ThĂ©ologie, et on l’exhorta Ă  ne traiter que des questions proprement philosophiques.

Après avoir soutenu en 1735 sa thèse De Arithmetica, quod sit summae scientiae species, Darjes acquit à l’université de Iena une réputation considérable en tant que professeur de philosophie. On rapporte que certains auditeurs étaient assis dans les escaliers pour suivre ses cours, les salles étant trop petites pour les accueillir tous, et qu’il aurait eu durant sa carrière plus de 10000 étudiants[2].

Parallèlement, Darjes poursuivait ses études de jurisprudence à l'université de Iena. En 1739, il reçut le titre de docteur en droit et commença à enseigner dans cette même université cette discipline, perpétuant la tradition du droit naturel défendue par Hugo Grotius et Johann Jakob Lehmann. En 1744 il fut admis en qualité de professeur de morale et de politique. En 1751 il se maria avec Marta Friderica Reichardt (1739–1794) et publia cette même année la première édition de ses Erste Gründe der philosophischen Sittenlehre. Entre 1749 et 1752, il publia en quatre volumes ses Philosophische Nebenstunden. En 1756 Il accéda à la fonction de vice-recteur de l’université de Iena et créa un cercle philosophique autour de la revue Jenaische philosophische Bibliothek, qui cependant fut supprimée en 1760 durant la guerre de sept ans. En 1763 il répondit à l’appel de Frédéric II et passa à l’université de Viadrina (Francfort-sur-Oder) où il enseigna jusqu’à sa mort en 1791.

Darjes introduit le camĂ©ralisme Ă  l’universitĂ© de Viadrina et fonda en 1766 la SociĂ©tĂ© royale savante pour l’utilitĂ© des Sciences et des Arts. Après avoir accĂ©dĂ© en 1772 au poste de recteur de l’universitĂ©, il reçut en 1786 pour sa 50e annĂ©e d’enseignement une mĂ©daille Ă  son effigie de l’artiste berlinois Abraham Abramson (de), sur laquelle Ă©tait inscrite la devise « Via ad veritam –Pietatis monumentum Â». Darjes Ă©tait par ailleurs membre de la Loge maçonnique des Trois Roses, dont il fut un certain temps le grand-maĂ®tre.

Ĺ’uvres

Écrits de Darjes

Observationes iuris naturalis socialis et gentium, 1751

Écrits en collaboration

  • Jakob Wilhelm BlaufuĂź und Joachim Georg Darjes: Ihrem vornehmen Mitgliede ... Joachim Georg Darjes ... suchte bey Desselben hoch beglĂĽckten Vermählung mit .̤ Martha Friederika Reichardinn ... Die teutsche Gesellschaft in Jena in nachstehender Ode die Regungen der Freude und Hochachtung zu bezeugen. Fickelscherr, s.a., Jena
  • Christian Reichardt und Joachim Georg Darjes: Von vieljähriger Nutzung der Aecker ohne Brache und wiederholte DĂĽngung: woher zugleich eine Anweisung die Korn- und HĂĽlsen-FrĂĽchte, nebst dem Hanfe, Flachse und einigen Klee-Gewächsen, zu erbauen, gegeben, Mit Kupfern erläutert. Nonne, Erfurt 1754
  • Joachim Georg Darjes und Johann Sebastian Pabst : GrĂĽndliche Anweisung zur Rechenkunst : darinnen nach einer ganz leichten und neuen Art vollständig und hinlänglich mit und ohne BrĂĽche zu rechnen gezeiget wird, den Anfängern zum Besten. Christian Heinrich Cuno, Jena 1764
  • Das 44ste Geburts-Fest Sr. Königlichen Majestät Friedrich Wilhelms II. gefeiert den 25. sept. 1787 in einer öffentl. Zusammenkunft von d. zum Nutzen d. KĂĽnste u. Wissenschaften allergnädigst bestätigten gelehrten Gesellsch. zu Frankfurt a.d. Oder: mit 1 Zuschrift von Joachim Georg Darjes. Oehmogcke, CĂĽstrin 1787

Études sur Darjes

  • Joachim Bauer und Gerhard MĂĽller: "Joachim Georg Darjes (174-1791), Aufklärer, Pädagoge und Freimaurer" in Zwischen Geheimnis und Ă–ffentlichkeit : Jenaer Freimauerei und studentische Geheimgesellschaften, Jena Academica & Studentica Jenensia, 1991, S.129-199
  • Joachim Bauer und Gerhard MĂĽller, "Zwischen Theologie und praktischen Wissenschaften: Der Aufklärer Joachim Georg Darjes" in Naturwissenschaften um 1800: Wissenschaftskultur in Jena- Weimar, Verlag Hermann Böhlau, Weimar, 2001, S.142-154
  • (de) Matthias Fritsch: Religiöse Toleranz im Zeitalter der Aufklärung. Naturrechtliche BegrĂĽndung – konfessionelle Differenzen. Meiner Felix Verlag GmbH, , (ISBN 3-7873-1658-2), S. 149 ff.
  • (de) Florian Gärtner, Joachim Georg Darjes und die preuĂźische Gesetzesreform : ein Beitrag zur Entstehungsgeschichte des ALR. Univ., Diss. Trier, 2006. S. 149 ff., Duncker & Humblot GmbH, 2007, (ISBN 3-428-12403-0)
  • Lutz Patitz, Joachim Georg Darjes (1714-1791), Universitätslehrer in Frankfurt an der Oder, Frankfurt an der Oder : Kleist-Gedenk- und Forschungstätte, 1991, S.16
  • (de) Peter Walther : Musen und Grazien in der Mark. 750 Jahre Literatur in Brandenburg. Band 2: Ein historisches Schriftstellerlexikon. Lukas Verlag, 2002, S. 87, (ISBN 3-931836-69-X)
  • Max Wundt, Die Philosophie an der Universität Jena, Jena, 1932, pp.105-117.

Notes et références

  1. (de) Joachim Gorg Darjes, Anmerkungen über einige Lehrsätze der Wolfischen Metaphysic, Frankfurt und Leipzig,
  2. (en) « "DARJES, Joachim Georg (1714-91)" », Dictionary of Eighteenth-Century German Philosophers, vol. 1,‎ , p. 243-248 (ISBN 9780826418623)

Liens externes

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