Jildo Irwa
Gildas ou Jildo Irwa, né vers 1906 dans le Kitgum en Ouganda, tué à Paimol vers le , est un jeune Ougandais converti au christianisme, tué pour sa foi et son action d'aide-catéchiste. Il est reconnu martyr et proclamé bienheureux par Jean-Paul II le . Il est fêté le 18 septembre.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nom de naissance |
Irwa |
Activité |
Étape de canonisation | |
---|---|
Partenaire | |
Fête |
Biographie
Irwa est né vers 1906, dans le village de Bar-Kitoba, dans le nord-ouest du Kitgum, en Ouganda[1] - [2]. Il est le fils d'Okeni et Ato, qui ne sont pas chrétiens mais le deviennent plus tard[1] - [2]. Ils sont membres du peuple Acholi[1].
Conversion au christianisme
Une mission des Pères Comboniens s'installe en 1915[1]. Irwa est baptisé à l'âge de dix ou douze ans par l'un d'entre eux, Cesare Gambaretto, le , et reçoit la première communion le même jour[2]. Il prend le prénom de « Jildo », en français Gildas. Il est confirmé le [2]. Le P. Cesare Gambaretto estime que Jildo est vif, de bonne nature, assez intelligent[2].
Aide-catéchiste
Lorsque le catéchiste de Paimol meurt début 1917, le jeune Daudi Okelo s'offre pour aller le remplacer, et Jildo propose d'être son assistant catéchiste[2]. Le P. Cesare les avertit de la longueur du trajet pour aller à Paimol (80 km) et les met en garde sur les risques encourrus par les combats fréquents dans la région, mais ils persistent dans leur intention[2]. Ils terminent en octobre leur année de probation chrétienne et se sentent alors prêts à évangéliser les autres[3]. Ils y vont en novembre-[2].
À Paimol, Jildo sert de secrétaire au vice-chef Ogal qui lui offre l'hospitalité[2]. Jildo aide bien Daudi en instruisant les jeunes au catéchisme et en les occupant par des jeux et des réunions bruyantes et joyeuses[2]. Il est aimé de tous pour sa disponibilité, et par l'exemple qu'il donne comme aide-catéchiste[2].
Les troubles sont fréquents dans la région, à cause des nombreux pillards et divers trafiquants, hostiles à la nouvelle religion prêchée par Daudi et Jildo[1] - [2]. En , une décision malencontreuse du commissaire de district attise sévèrement les tensions[2]. Daudi évoquant la possibilité d'une mort cruelle, Joldi lui répond : « Pourquoi aurions-nous peur ? Nous n'avons fait de mal à personne. Nous sommes seulement ici parce que le Père César nous a envoyé enseigner la parole de Dieu. N'ayons pas peur »[2].
Mort
Un matin du week-end des 18-, cinq hommes font irruption dans le village, et se dirigent vers la hutte de Daudi et Jildo, dans l'intention de les tuer[2]. Malgré l'intervention d'un ancien du village, ils menacent Daudi, lui ordonnent d'arrêter le catéchisme puis ils le tuent parce qu'il refuse[2]. Ils s'en prennent ensuite à Jildo qui refuse aussi de quitter sa place d'aide-catéchiste[2]. Il leur dit, en larmes « Nous n'avons rien fait de mal » et qu'ils peuvent le tuer lui aussi[2]. Alors un des hommes le tire hors de la hutte et le transperce de sa lance[2]. Il est ensuite frappé au visage à coups de couteau[2]. Il avait entre douze et quatorze ans[2].
Béatification, commémorations
Après le décret reconnaissant son martyre, Jildo Irwa est proclamé bienheureux par le pape Jean-Paul II à Rome le , le même jour que David Okelo. Leur fête est fixée au 18 septembre[4].
David Okelo et Jildo Irwa sont également associés à la fête du 3 juin célébrant les martyrs de l'Ouganda, et particulièrement en 2018, année du centenaire de leur martyre, en présence de trente évêques et 200 prêtres[5].
Leur lieu de décès, Paimol, est maintenant aussi appelé « Wi-Polo » ce qui signifie « au Paradis »[6].
Des célébrations et pèlerinages annuels ont lieu chaque année le 20 octobre à Wi-Polo Paimol, dans l'archidiocèse de Gulu[7]. Plusieurs milliers de pèlerins ont afflué pour le [7]. Plus de dix mille personnes participent aux fêtes du centenaire à Paimol, du 18 au [8].
Notes et références
- « Bienheureux Gildas Irwa », sur abbaye-saint-benoit.ch, Abbaye Saint-Benoît (consulté le ).
- (en) « Daudi Okelo (1902 ca.-1918) and Jildo Irwa (1906 ca.-1918) », sur vatican.va, .
- (en) « Bl. Irwa Jildo », sur munyonyo-shrine.ug.
- « Bienheureux David Okelo et Gildas Irwa, martyrs », sur nominis.cef.fr.
- (en) « Uganda: Martyrs Daudi Okelo, Jildo Irwa Venerated At Namugongo », sur allafrica.com, AllAfrica, (consulté le ).
- (en) Silas Henderson, « Blesseds Daudi Okelo and Jildo Irwa », sur aleteia.org, Aleteia (consulté le ).
- (en) « Ugandans pay homage to Blesseds Daudi Okelo and Jildo Irwa », sur myspiritfm.com (consulté le ).
- « Uganda: Church to Mark 100 years of Martyrdom of Daudi Okello and Jildo Irwa », sur paulinesafrica.org (consulté le ).
Bibliographie et sources
- (en) « Blessed Jildo Irwa », dans Matayo Kyaligonza, Geraldine S. Kyaligonza, The blood of the martyrs: the cradle of Christianity in Uganda, , p. 115-116.
- « Bienheureux Gildas Irwa », sur abbaye-saint-benoit.ch, Abbaye Saint-Benoît (consulté le ).
- (en) « Bl. Irwa Jildo », sur munyonyo-shrine.ug (consulté le ).
- (en) « Daudi Okelo (1902 ca.-1918) and Jildo Irwa (1906 ca.-1918) », sur vatican.va, (consulté le ) – version française résumée sur « Daudi Okelo (1902 env.-1918) et Gildo Irwa (1906 env.-1918) », sur vatican.va, (consulté le ).
- (it) Osservatore Romano, 2002, no 43, p. 1-3 et no 44, p. 6.
- « Bienheureux David Okelo et Gildas Irwa, martyrs », sur nominis.cef.fr (consulté le ).