Jeanne de La Saulcée

Née Jeanne de La Saulcée, à une date inconnue, elle prend la succession de son époux, l'imprimeur lyonnais Barnabé Chaussard, à la fin de 1527, et avec lequel elle était mariée depuis 1516[1].

Après son remariage avec Jean Lambany (fin 1528), elle laisse la direction de l'entreprise à son nouveau mari, qui publie sous son propre nom. Veuve à nouveau en décembre 1529, elle reprend la raison sociale : « Veuve de Barnabé Chaussard », en un lieu situé « rue Mercière, près Notre-Dame-de-Confort », maison qui faisait partie à l'origine de sa dot. En juin 1533, elle épouse en troisièmes noces son ancien prote, Jean Cantarel dit « Motin », qui dirige l'affaire de 1533 à 1552, jusqu'à la majorité des deux fils de Barnabé, François et Benoît, sous la raison « En la maison de feu Barnabé Chaussard ».

Contrairement à Charlotte Guillard, l'imprimerie ne porta donc pas directement son prénom mais son nom d'alliance et sa qualité de veuve : s'engageant à payer ses taxes et employer un homme pour les tâches relevant du domaine masculin[2], elle fut cependant l'une des rares figures féminines de l'imprimerie humaniste lyonnaise avec sept autres veuves[3].

François Rabelais, arrivé à Lyon en 1532, fit imprimer Les Grandes et Inestimables Chroniques du grant et énorme géant Gargantua, par la veuve de Barnabé Chaussard, en un petit in-4° dont on ne connaît que 4 exemplaires.