Jeanne-Odette
Jeanne-Odette Évard-Vaucher, dite Jeanne-Odette, née le à Bienne est une artiste textile neuchâteloise.
Naissance | |
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Nom de naissance |
Jeanne-Odette Évard-Vaucher |
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Durant près de soixante ans de carrière, Jeanne-Odette se consacre à la conception et au tissage de nombreuses tapisseries. Ces dernières, souvent monumentales, décorent plusieurs lieux publics dans le canton de Neuchâtel et en Suisse romande.
Biographie
Jeanne-Odette Vaucher voit le jour le 12 octobre 1930 à Bienne[1]. Elle suit un apprentissage de commerce dans une entreprise horlogère. Parallèlement, elle suit des cours d'histoire de l'art, de céramique et de modelage au mouvement culturel romand et apprend, en autodidacte, l'art du tissage.
En 1953, Jeanne-Odette passe l'été à la Festi, une colonie d'artistes au bord du lac de Bienne, organisée par la pionnière suisse de l'art textile Elsi Giauque, elle-même élève de Sophie Taeuber-Arp. À la suite de cette rencontre, Jeanne-Odette se consacre définitivement à la tapisserie.
En 1954, Jeanne-Odette épouse le peintre neuchâtelois Jean-Caude Évard, dit Claudévard. Après un voyage à Paris, tous deux s'installent tout d'abord à la Brévine puis au Cerneux-Péquignot|en 1959, dans une ancienne maison villageoise qui devient à la fois leur lieu de vie et leur atelier. Ils ont eu 3 enfants, Véronique née en 1957, Garance née en 1960 et Guy né en 1964. Le couple forme alors un duo d'artistes particulièrement florissant. Ensemble ils réalisent une vingtaine de tapisseries monumentales qui seront exposées dans plusieurs lieux publics du canton tels que l'Université de Neuchâtel, le Temple du bas, la Haute École d'Ingénierie du Locle. En 1976, le couple est sélectionné pour participer à l'exposition internationale Tapisserie Suisse – artistes d'aujourd'hui qui voyagera dans plus de dix-sept pays européens[2].
Parallèlement au travail collectif, Jeanne-Odette ne cesse de poursuivre ses explorations personnelles dans le domaine des arts textiles tout en explorant continuellement de nouveaux matériaux.
Aujourd'hui âgée de nonante ans, Jeanne-Odette continue son travail de création dans son atelier au Cerneux-Péquignot.
Ĺ’uvre
Dès ses premières expériences artistiques Jeanne-Odette montre un intérêt particulier pour la matérialité que lui offre le travail du tissu. Cherchant à donner davantage de transparence à ses tapisseries, Jeanne-Odette développe dans les années 1970 sa propre technique de tissage : les interférences. Les fils de chaîne, qui constituent la matrice de l'œuvre, sont tirés sur plusieurs plans entre lesquels des fils de trame interfèrent ce qui confère à son travail une légèreté nouvelle.
L'artiste se détache également de la tapisserie dites murale et conçoit des structures textiles en trois dimensions à l'image des œuvres Pour jouer Shakespeare en 1972[3] ou Nous irons jusqu'au soleil, exposée en 2006 au Musée des beaux-arts du Locle[4]. Depuis les années 2000, Jeanne-Odette diversifie son travail textile et présente une série d'œuvres brodées.
En 1984, l'artiste suit un cours de fabrication de papier donné par l'américain Barbara Layne. Cette formation l'amène à explorer d'autres matériaux. L'artiste développe alors une série de dessins et de gouaches associant papier et textile. Depuis les années 2000, elle poursuit sa réflexion en intégrant à ses œuvres des éléments de récupération (plastique, grille de poule, carton).
Expositions sélectives
- 2020 Jeanne-Odette. Point de repère, Musée des beaux-arts la Chaux-de-Fonds
- 2014-2018 Participation aux biennales de l'art contemporain organisées par le Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds
- 2014 Claudévard et Jeanne-Odette, Galerie d'art du Grand-Cachot-de-Vent, La Chaux-du-Milieu
- 2006 Claudévard et Jeanne-Odette, Musée des beaux-arts du Locle
- 2004 Claudévard et Jeanne-Odette, Galerie du Soleil, Saignelégier
- 1987 Exposition d'une installation monumentale lors de l'exposition de l'Abbatiale de Bellelay
- 1977 Tapisserie suisses, artistes d'aujourd'hui, exposition internationale organisée par le groupe de cartonniers-lissiers romands (GCLR). Itinéraire : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Hongrie, Grande Bretagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Suisse, Tchécoslovaquie, Yougoslavie
Bibliographie sélective
- Luc Boissonnas, Tapisseries suisses, artistes d'aujourd'hui, Suisse : Groupe des cartonniers-lissiers romands, 1997
- Irène Brossard et al., Claudévard et Jeanne-Odette, La Chaux-de-Fonds : Éditions d'en haut, 1987
- Francis Dindeleux, "Claudévard, Jeanne-Odette. Images et trames", in: Intervalles n.8, 1984, pp.25-33.
- Florence Grivel, "Jeanne Odette, "une jeune artiste Ă©mergente de 90 ans"", in: RTS Culture [en ligne], 2020, disponible Ă l'adresse URL: https://www.rts.ch/info/culture/arts-visuels/11710516-jeanneodette-une-jeune-artiste-emergente-de-90-ans.html.
- Walter Tschopp et al., Hommage à Jeanne-Odette et Claudévard, Le Locle : Éditions du Musée des beaux-arts, Le Locle, 2006
- Walter Tschopp, Claudévard et Jeanne-Odette, Le Locle : Éditions G d'encre, 2014
Filmographie
- Alain Tanner, La vie comme ça, 1970, 59 min. https://www.rts.ch/archives/tv/information/3467510-claudevard.html
- Films plan fixe, Jeanne-Odette Évard – plasticienne, 2010, 56 min. https://www.plansfixes.ch/films/jeanne-odette-evard/
- Dominique Othenin Girard, De fil en aiguille, 2020, 10 min. https://www.youtube.com/watch?v=KaHN7XiPupk&ab_channel=Mus%C3%A9edesbeaux-artsdeLaChaux-de-Fonds
Émissions de radio
- Florence Grivel, Jeanne-Odette, une artiste qui ne fait pas tapisserie, RTS radio, Vertigo, 27 octobre 2020 https://www.rts.ch/play/recherche?query=Jeanne-Odette
Références
- Walter Tschopp et al., Hommage à Jeanne-Odette et Claudévard, Le Locle, Le Locle : Éditions du Musée des beaux-arts, pp. 6-7.
- Luc Boissonnas, Tapisseries suisses, artistes d'aujourd'hui, Suisse : Groupe des cartonniers-lissiers romands, , pp. 8-9, 24, 38-39.
- Walter Tschopp et al., Hommage à Jeanne-Odette et Claudévard, Le Locle, Le Locle : Éditions du Musée des beaux-arts, , p. 17.
- Walter Tschopp, Claudévard et Jeanne-Odette, Le Locle, Le Locle : Éditions G d'encre, , pp. 23-24