Jean d'Estresse
Jean dâEstresse ou dâEstresses, nĂ© en 1582, mort le Ă Miradoux (Gers), est un prĂ©lat catholique français, Ă©vĂȘque de Lectoure.
Jean III dâEstresse | |
Biographie | |
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Naissance | Astaillac |
DĂ©cĂšs | (Ă 63 ans) Miradoux |
ĂvĂȘque de l'Ăglise catholique | |
Ordination Ă©piscopale | |
Dernier titre ou fonction | ĂvĂȘque de Lectoure |
ĂvĂȘque de Lectoure | |
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(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | |
Biographie
Jean est le deuxiĂšme fils de Gaspard de Roquet, seigneur dâEstresse, et dâIsabeau de Plas ou de Plaz, famille noble du Rouergue et du Quercy et sĆur de l'Ă©vĂȘque LĂ©ger de Plas. On ignore tout de son Ă©ducation mais le Saint-SiĂšge accepte de considĂ©rer qu'il est magister et dĂ©tient donc sans doute une licence en thĂ©ologie lors de son Ă©lĂ©vation Ă l'Ă©piscopat.
Son oncle Ă©tant Ă©vĂȘque de Lectoure, il fait partie de son entourage et il est encore sous-diacre lorsqu'il devient son coadjuteur le ; il est alors consacrĂ© en octobre Ă©vĂȘque avec le titre honorifique (in partibus) d'Ă©vĂȘque de LaodicĂ©e[1]. Jusquâen 1620 ils gouvernent ensemble le diocĂšse. Puis, sans doute lassĂ© de ses conflits avec le gouverneur de la ville, le Protestant M. de Fontrailles, LĂ©ger se retire, sans rĂ©signer son siĂšge, dans sa maison de famille de Curemonte (CorrĂšze) oĂč il meurt en 1635. Le coadjuteur est nommĂ© comme successeur et administre son diocĂšse par une vie « abondante en bonnes Ćuvres, soutenues par lâexemple dâune austĂšre pĂ©nitence[1] ». En 1625, il plaide devant le Parlement de Toulouse pour obtenir le droit de siĂ©ger aux rĂ©unions de la jurade et du bureau des pauvres. Son action sâinscrit dans le cadre de la Contre-RĂ©forme, qui va prendre progressivement un tour rigoriste. Il soutient la crĂ©ation Ă Lectoure dâun collĂšge et son choix le porte vers les Oratoriens ou les Doctrinaires, de prĂ©fĂ©rence aux JĂ©suites. Ce sont les Doctrinaires qui sont finalement choisis par les consuls pour administrer ce qui sera le CollĂšge des Doctrinaires. Vers la fin de sa vie, il fait partie des Ă©vĂȘques qui approuvent lâouvrage dâAntoine Arnauld sur La FrĂ©quente Communion. Câest le premier pas vers le jansĂ©nisme qui triomphera plus tard Ă Lectoure. Ses deux successeurs ne seront que peu de temps pour lâun, et pas du tout Ă Lectoure pour lâautre, mais les suivants seront engagĂ©s dans ce mouvement, avec le couvent des CarmĂ©lites fondĂ© par Antoine de Roquelaure et dont, en tant que coadjuteur, il avait approuvĂ© la fondation. Il fait de nombreuses visites dans son diocĂšse et câest au cours de lâune dâelles, Ă Miradoux, quâil meurt dâune pleurĂ©sie, ĂągĂ© de 64 ans, le . AprĂšs son dĂ©cĂšs, on trouve dans ses affaires selon la Gazette de France : « une chaisne de fer garnie de pointes et... plusieurs disciplines, haire et cilices »[2].
La cathĂ©drale Saint-Gervais-Saint-Protais de Lectoure conserve plusieurs objets dâart et mobiliers dus Ă Jean dâEstresse, dans cette pĂ©riode oĂč la nef a Ă©tĂ© reconstruite mais oĂč le chĆur est encore dans son Ă©tat provisoire[3]. Plusieurs toiles portent les armes de lâĂ©vĂȘque : dâazur, au chevron dâor accompagnĂ© de trois fers de lance de mĂȘme, posĂ©s deux en chef, & lâautre Ă la pointe de lâĂ©cu. Sur lâune dâelles, on peut voir la cathĂ©drale en ruine aprĂšs les destructions protestantes de 1561.
Notes
- Armorial général ou registres de la noblesse de France, volume 3, « d'Estresses » (degré III, no 2) [lire en ligne].
- (en) Joseph Bergin, The Making of French Episcopate (1589-1661), Yale University Press, 1996 (ISBN 978-0300067514) p. 619 .
- Site Patrimoine Midi-PyrĂ©nĂ©es, [PDF] « Lectoure, ancienne cathĂ©drale SaintâGervais et SaintâProtais » - Introduction.
Sources
- Maurice Bordes et Georges CourtĂšs (sous la direction de), Histoire de Lectoure, Lectoure, 1972.
- Maurice Bordes, Les principaux Ă©vĂȘques de Lectoure, Bulletin de la sociĂ©tĂ© archĂ©ologique du Gers, Auch, 4e trimestre 1991,
- (en) Joseph Bergin, The Making of French Episcopate (1589-1661), Yale University Press, 1996 (ISBN 978-0300067514) p. 618-619.