Accueil🇫🇷Chercher

Jean d'Aubry

Jean d'Aubry, appelé communément l'abbé d'Aubry (en latin Johannem Aubrium), est un prêtre et un médecin alchimiste, né à Montpellier et mort vers 1667.

Jean d'Aubry
Biographie
Naissance
Décès
Vers
Activités

Biographie

D'après Gui Patin Jean d'Aubry est le fils d'un procureur de Montpellier. Il prétendait qu'il était apparenté à saint Roch. Dans une lettre écrite à Charles Spon, le , Gui Patin écrit qu'il a d'abord été compagnon chirurgien, puis moine et qu'enfin, s'étant défroqué, il est resté prêtre séculier et a mené une vie dérangée. Il faut probablement voir dans cette description une critique d'une personne qu'il n'aimait Pas. Jean d'Aubry a dit qu'il a été chanoine de la cathédrale de Montpellier, puis prêtre et docteur en droit canon. Il a prêché, vers 1638, un avent et un carême et a fait imprimer un livre pour l'instruction des prédicateurs.

Il assur dans son Abrégé de l'Ordre s'être fait admirer dans sa jeunesse pour des discours subtils inspirés de la rhétorique de Raymond Lulle.

Il est ensuite allé en Orient pour essayer de convertir les infidèles, les Mahométans et leur démontrant que le christianisme était la seule vraie religion. Il en est revenu déçu car n'était pas arrivé à prouver que la religion catholique était la seule vraie en se servant de l'Écriture sainte, le récit des miracles, les récits des Pères de l'Église et des docteurs de l'Église. Après cette déception, il s'est persuadé qu'il ne devait pas se décourager et qu'il devait trouver une méthode pour persuader les mécréants et les infidèles que la religion chrétienne était la seule vraie. Il écrit que puisque la religion chrétienne était la seule véritable, elle était la plus raisonnable, et par la raison il pourrait convaincre les mécréants et les infidèles. Il a trouvé la confirmation de ce point de vue dans La Cour saincte de Nicolas Caussin, en se servant de ce qu'a écrit Raymond Lulle et dans le fait que saint François Xavier avait emporté dans ses missions L'Arbre de philosophie d'amour de Raymond Lulle. Il est alors reparti en Afrique pour démontrer par la raison que la religion chrétienne était la seule véritable. Il prétend y avoir réussi, mais qu'étant seul et sans secours, il a quitté l'Afrique pour revenir en France.

Pendant ces voyages, il a remarquĂ© que la mĂ©decine permettait d'entrer en contact avec les infidèles. Il a de ramasser en Afrique tous les enseignements permettant de guĂ©rir des maladies. L'abbĂ© Aubry est venu Ă  Paris oĂą il a pratiquĂ© la mĂ©decine. L'abbĂ© Aubry prĂ©tend avoir donnĂ© sa mĂ©decine Ă  300 000 personnes. Il a mis au pont un remède universel, une quintessence, d'abord imparfaite. Il a Ă©crit qu'il est parvenu, en , Ă  la « connaissance de la grande et incorruptible quintessence que S. Raymond Lulle a publiĂ© assĂ©s obscur pour le mĂŞme dessein de la conversion des infidèles ; laquelle guĂ©rit de toutes sortes maladies, Ă©tant de cause naturelle & sans vomissement ... rafraĂ®chissant les Ă©chauffĂ©s, & Ă©chauffant les trop rafraĂ®chis, de mĂŞme que le soleil qui dessèche la terre et fond la cire ; la Quintessence faisant tout en fortifiant le premier principe ou l'ArchĂ©e, ce qui est la plus haute merveille, dont les effets sont admirables, pourvu que le malade ne soit arrivĂ© Ă  son terme ordonnĂ©, ou qu'il n'ait Ă©tĂ© perdu par des remèdes inutiles, ou que la maladie ne soit de cause surnaturelle par punition de Dieu ». La mĂ©decine spagyrique est une des branches de l'hermĂ©tisme consistant Ă  distiller des produits pour l'obtention de la Quintessence, Azoth ou ArchĂ©e. La Quintessence ou l'Azoth est de l'or potable au degrĂ© moyen, thĂ©rapeutique[1].

Gui Patin qui avait été témoin de l'enthousiasme de certaines personnes traite Jean d'Aubry « d'infâme et très ignorant charlatan qui a déjà plusieurs fois été prisonnier ici et ailleurs tant pour fausse monnaie que pour avoir vendu des bénéfices qui ne furent jamais en nature, comme un grand fourbe et imposteur public[2] ». Jean d'Aubry admet dans la Trompette qu'il a été emprisonné 15 mois, mais que cela a été dû à une accusation de magie, mais que dès sa sortie il a été visité par des princes souverains, des nonces, des ambassadeurs, des archevêques, des évêques et d'autres personnes de qualité. Un bref du pape Alexandre VII, du , lui permettait d'exercer la médecine quoiqu'il fût prêtre[3].

Il a dĂ» mourir vers 1667 car on n'a plus d'information sur lui Ă  partir de cette date.

Publications

  • Instruction des prĂ©dicateurs, en 1638 d'après Jean d'Aubry ;
  • Apologie, dĂ©diĂ©e au chancelier ;
  • La Merveille du Monde ou la MĂ©decine vĂ©ritable nouvellement resuscitĂ©e, dĂ©diĂ©e au cardinal Mazarin, 1654 ;
  • Le Triomphe de l'archĂ©e et la merveille du monde, ou la mĂ©decine universelle et vĂ©ritable pour toutes sortes de maladies les plus dĂ©sespĂ©rĂ©es..., 4e Ă©dition, augmentĂ©e de l'Apologie de l'autheur contre certains docteurs en mĂ©decine..., 1658, par Jean d'Aubry de Montpellier, PrĂŞtre, Docteur en la science, AbbĂ© de Nostre-Dame de l'Assomption, Conseillet & Medecin ordinaire du Roy ;
  • Le Triomphe de l'archĂ©e, et le dĂ©sespoir de la mĂ©disance, ou partie des consultations faictes et envoyĂ©es en diverses langues au sieur AbbĂ© d'Aubry par les plus scavans medecins, apothicaires & chirurgiens de l'Europe, seigneurs & autres, pour plusieurs malades de diverses provinces, afin d'avoir de ses remedes, pour les guerir sans venir Ă  Paris: nonobstant la prĂ©tendĂĽe magie que l'on s'estoit persuadĂ©, Paris, 1659, sous le nom de Jean d'Aubry de Montpellier, prĂŞtre, & docteur de la science, abbĂ© de l'Assomption de la Vierge (abbaye imaginaire), conseiller & mĂ©decin ordinaire du roi, traduit en latin en 1660 Triumphus archei et mundi miraculum, sive Medicina universalis... nuper detecta ;
  • Le Triomphe de l'archĂ©e et la merveille du monde ou la mĂ©decine universelle et vĂ©ritable pour toutes sortes de maladies les plus dĂ©sespĂ©rĂ©es. AugmentĂ©e de l'Apologie de l'autheur contre certains docteurs en mĂ©decine, les persĂ©cuteurs de son emprisonnement respondant Ă  leurs calomnies que l'autheur a guĂ©ry par art magique beaucoup de maladies incurables. Et de plusieurs remerciemens des cures et guĂ©risons faites par le sieur AbbĂ© d'Aubry, ... , Paris, 5e Ă©dition, 1660 (lire en ligne) ;
  • La MĂ©decine universelle des âmes, publiĂ© en 1661 d'après Jean d'Aubry ;
  • AbrĂ©gĂ© de l'ordre admirable & des beaux secrets de S. Raymond Lulle, martyr, le plus savant de tous les hommes. Avec l'abrĂ©gĂ© des consultations & remerciemens Ă©crits en diverses langues, signĂ©es, & envoyĂ©es Ă  l'AbbĂ© d'Aubry, qui demeure Ă  Paris, au faubourg S. Germain, au Cherche Midy, en sa maison nommĂ©e Gomerfontaine par les plus savans & les plus doctes de l'Europe &c, Paris, 1665 ;
  • La Trompette de l'Évangile ou le Livre des Livres, brochure de 8 pages publiĂ©e en 1666.

Notes et références

  1. François Jollivet Castellot, op. cité, p. 254.
  2. Joseph-Henri Reveillé-Parise, Lettres de Gui Patin, chez J.-B. Baillière, Paris, 1846, tome 2, « Lettre CCCXI à Charles Spon », 13 juillet 1657, p. 327 (lire en ligne)
  3. Jean-Pierre Niceron, op. cité, p. 274.

Annexes

Bibliographie

  • Jean-Pierre Niceron, MĂ©moires pour servir Ă  l'histoire des hommes illustres, chez Briasson, Paris, 1733, tome 22, p. 262-281 (lire en ligne)
  • François Jollivet Castelot, La mĂ©decine spagyrique : Oswald Crollius, Joseph du Chesne, Jean d'Aubry (Avec la rĂ©Ă©dition intĂ©grale du traitĂ© des signatures et correspondances de Crollius), Hector et Henri Durville Ă©diteurs, Paris, 1912, p. 254-274 (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.