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Jean Villard (homme politique)

Jean Villard est un homme politique français, né le 24 février 1907 à Souzy Rhône et mort le 10 décembre 1986 à Vaugneray Rhône.

Jean Villard
Fonctions
Député de la 2e circonscription du Rhône
Législature Député Législatures 1946 -1951-1956

Conseiller général Canton de Vaugneray Rhône 1962-1982

Groupe politique Mouvement républicain populaire
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Souzy Rhône
Date de décès (à 79 ans)
Lieu de décès Vaugneray Rhône
Nationalité Française
Parti politique Mouvement républicain populaire

Biographie

Jean Villard est né le 24 février 1907 à Souzy (Rhône). Il grandit dans un milieu populaire (mère couturière et père ouvrier porcelainier).

En 1917, son père est tué durant la guerre et il devient pupille de la nation.

Après avoir obtenu son brevet d'enseignement supérieur, il travaille durant 9 ans à la Barclay's Bank puis devient directeur d'une société forestière.

Tout au long de sa vie, Jean Villard a été un militant chrétien.

Dès 1923, il appartient à l'association de la jeunesse catholique française - ACJF- . Il en sera le président jusqu'en 1935 à son départ. Il s'investit également dans la centrale syndicale chrétienne - la CFTC. Il appartient après 1945 au Mouvement populaire des familles.

Marié une première fois en 1933, il perd son épouse en 1957 alors que le couple a eu deux enfants. Il se remarie en 1959 et a un garçon, tout en prenant en charge l'éducation des deux enfants de son épouse issus d'un précédent mariage, ainsi que la nièce de sa deuxième épouse qui, à 18 mois, perd son père dans un accident de voiture.

Le ménage de Jean Villard a donc élevé 6 enfants.

Les débuts : La première assemblée constituante

Au sortir de la guerre, il participe à la fondation de la fédération MRP du Rhône. Il se présente sur la liste démocrate-chrétienne dans la seconde circonscription de ce département pour les élections à l'assemblée constituante de juin 1946. Le MRP arrive en tête avec 22,8 % des suffrages. La seconde circonscription regroupe essentiellement l'arrondissement de Villefranche sur Saône, donc le beaujolais viticole et textile, d'où est originaire Jean Villard. C'est un pays de forte pratique religieuse, bien différent de la plaine laïque du bas Dauphiné, déchristianisé, à laquelle l'agglomération lyonnaise se rattache. Ses collines appartiennent, selon l'historien André Latreille, à l'ensemble religieux du massif central.

Les monts du lyonnais sont même parfois surnommés la Vendée lyonnaise. Ceci explique la raison pour laquelle le MRP réussit à s'y implanter durablement, alors que Lyon lui est très défavorable. En juin et novembre 1946, la liste MRP est conduite par un aviateur de la France libre, l'écrivain Servoz . Jean Villard occupe la deuxième place.

En juin, elle arrive nettement en tête, avec 38 962 suffrages, soit 27,5 % des voix. Jean Villard est élu.

Malgré un certain tassement, le succès se confirme en novembre. La liste recueille 37 105 suffrages et obtient à nouveau deux sièges.

La deuxième et la troisième assemblée constituante

La situation se dégrade du fait de la création du rassemblement du peuple français RPF, que rejoint fugacement l'écrivain Servoz. Jean Villard conduit donc la liste en 1951, dans cette même deuxième circonscription. Il choisit en seconde position un viticulteur bien connu, maire du village de Rivollet, Philippe Sandrin, tandis que l'écrivain Servoz conduit sans grand succès une liste pour l'indépendance française (2,4 % des voix).

En 1956, le MRP connait un rétablissement dans la seconde circonscription. La section de Tarare fait figure de modèle pour le mouvement et la fédération bénéficie en 1955 de l'arrivée de Léon Dubois, ancien responsable de la jeunesse agricole chrétienne (JAC), qui réorganise les équipes rurales dans le Rhône.

Le succès du candidat MRP, Joseph Rivière qui recueille, en 1958, 80 % des voix au premier tour de l'élection cantonale de Tarare, illustre cet enracinement.

Jean Villard décide de confier à Joseph Rivière, également maire de Tarare, la seconde place sur la liste qu'il conduit pour la troisième législature. Elle s'apparente avec le centre national des indépendants (CNI) et les républicains sociaux, mené par Roger Frey et obtient 14,3 % soit 20 835 suffrages.

Non seulement Jean Villard conserve son siège, mais il augmente le score du MRP. Ce succès est d'autant plus éclatant que 9 listes s'affrontent, dont deux poujadistes, celle de l'Union et Fraternité française (UFF) et celle de défense des viticulteurs.

Les commissions et la politique sociale de Jean Villard (propositions de lois)

Sous la deuxième constituante, Jean Villard siège au sein des commissions du ravitaillement, du règlement et des pétitions.

Durant la première législature de la Quatrième République, il appartient à 4 commissions :

  • Affaires économiques (1946-1950)
  • Territoires d'outre-mer (1948-1951)
  • Agriculture (1950-1951)
  • Pensions (1951)

Il est membre titulaire de la commission d'instruction de la haute Cour de justice (1946). Il est ensuite nommé à cette juridiction le 11 mars 1947 et est appelé, enfin, à figurer sur la liste des jurés de la même Cour, le 20 mai 1947.

Entre 1951 et 1955, il est membre des commissions des boissons (1951-1952) et de la famille, de la population et de la santé publique (1953-1955). Enfin,durant son dernier mandat, il retrouve cette dernière commission pour les deux années de la législature.

En tant que membre de la commission d'outre-mer, il est rapporteur de plusieurs projets concernant la Martinique, l'AEF et surtout Saint Pierre et Miquelon. Élu du Beaujolais, il n'oublie pas la viticulture et demande, notamment, le 16 mai 1947, dans une proposition de loi, que les vignerons qui n'exploitent pas de vigne puissent bénéficier des rations de vins.

Ce militant chrétien dépose également de nombreux textes à vocations sociales, en particulier concernant la sécurité sociale. Celui du 29 février 1952 vise à accorder à tous les assurés sociaux le remboursement des soins nécessaires à la poursuite de leur activité professionnelle. Le même jour, il dépose une proposition de loi tendant à préciser les notions de premières constatations médicales, de guérison apparente et de rechute, relativement à l'application de la législation de la sécurité sociale. Le 30 octobre 1952, il propose d'accorder un droit illimité aux soins pour les vieux travailleurs retraités. Le 30 décembre 1953, il propose d'exonérer d'impôts et de cotisations sociales les artisans, petits commerçants et employeurs infirmes incurables (projet redéposé le 20 avril 1956). Un projet de loi déposé le 29 mai 1956 tend à faire du logement en France un véritable service public.

Jean Villard refuse que le coût du crédit à la construction pour les petits salariés grève le budget de l'état, alors que l'accession à la propriété demeure un objectif majeur. Il propose que la Banque de France développe des crédits bas pour que tous les petits salariés puissent devenir propriétaires. L'article 1 rédigé par Jean Villard spécifie que le logement est déclaré "service national".

Au cours de sa carrière parlementaire, Jean Villard aura déposé :

  • 10 propositions de résolutions
  • 34 propositions de lois
  • 10 rapports - dont 8 sur des textes d'initiative gouvernementale - et 2 rapports supplémentaires sur des projets de lois également.

Il aura pris la parole au cours de 8 débats différents.

La grande œuvre législative de Jean Villard concerne un projet de loi sur les handicapés physiques, dont il est rapporteur, à plusieurs reprises, entre le 6 juin et le 6 novembre 1956, au nom de la commission de la famille, de la population et de la santé publique.

Ses interventions dans l'hémicycle concernent ce projet de loi qui devient la loi du 23 novembre 1957.

Jean Villard se représente en novembre 1958 dans la 9° circonscription du Rhône, mais le président de la fédération MRP doit faire face à la candidature dissidente de Joseph Rivière qui l'emporte.

Jean Villard continue toutefois à exercer une activité politique jusqu'en 1983. Il est élu conseiller général à la faveur d'une élection partielle en 1962.

Il est constamment réélu jusqu'en 1979 et démissionne pour raison de santé en 1982.

De 1977 à 1983, il est conseiller municipal de Vaugneray.

Conseiller général Canton de Vaugneray de 1962 à 1983

Jean Villard parlait beaucoup de cette période politique comme étant celle où il a été le plus proche de ses électeurs.

Il était sur le terrain continuellement et ses origines paysannes l'ont encore plus rapproché de ce monde qui formait une grande partie du Canton.

Il s'amusait fréquemment à parler patois avec les agriculteurs qu'il rencontrait.

Le canton de Vaugneray est resté longtemps un des plus grands cantons du département en regroupant 16 communes : Tassin la demi-lune, Francheville, Charbonnières, Craponne, Saint Genis les Ollières, Grézieu-la-Varenne, Vaugneray, Saint Laurent de Vaux, Yzeron, Courzieu,Brindas, Messimy, Thurins, Sainte Consorce, Pollionnay, Marcy L'étoile . Il sera redécoupé lors des cantonales en 2014.

Résultats des 4 cantonales :

  1. 25 mars 1962 2° tour Votants : 6772 Jean Villard 5223 soit 77,12 %
  2. 24 septembre 1967 2° tour Votants :9519 Jean Villard 5828 soit 61.22 %
  3. 23 septembre 1973 2° tour Votants :10219 Jean Villard 7305 soit 71,5 %
  4. 25 mars 1979 2° tour Votants : 17286 Jean Villard 10584 soit 61,53 %

Notes et références

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