Jean Harpedenne
Jean Harpedenne (sir John Harpeden the Elder) est un chevalier et administrateur anglais au service d'Edouard III d'Angleterre pendant la guerre de Cent Ans[1]. Il exerce en France les charges de sénéchal de Saintonge (1371-1372) puis de sénéchal de Gascogne (1385-1389). Ses descendants s'installeront en France.
Sénéchal de Saintonge (1371–1372)
Jean Harpedenne est sénéchal de Saintonge en 1371, sous les ordres du fils du roi Jean de Gaunt, alors lieutenant du duché d'Aquitaine. Quand le prince rentre en Angleterre en , il confie son château de La Roche-sur-Yon à Jean, Thomas Percy et Renaud de Vivonne. Ceux-ci prennent en charge ses frais d'entretien et payent un loyer annuel de 500 marks à Édouard de Woodstock, le Prince Noir, grâce aux revenus qu'ils tirent des biens qu'ils confisquent et des raids qu'ils mènent sur le territoire français[2].
En , lorsque la flottille du Jean de Hastings, comte de Pembroke est bloquée à La Rochelle par une flotte castillane, il rassemble des hommes d'armes gascons des garnisons voisines, réquisitionne quatre barges et envoie des messagers au captal de Buch et à Thomas Felton. Il fait jonction avec les navires de Pembroke peu avant l'aube du . Les Anglais perdent la bataille qui s'ensuit et Jean Harpedenne est capturé[2].
Il ne recouvre sa liberté qu'en 1378. Selon une rumeur, certainement apocryphe, il aurait été libéré pour s'être porté volontaire pour défendre la « divinité du Christ » en combat singulier contre deux païens « éthiopiens[3] ».
Sénéchal de Gascogne (1385–1389)
Jean Harpedenne revient en France en 1385, nommé sénéchal de Gascogne par Richard II le [4]. Il remplace William le Scrope, à la différence duquel il est contraint de dépendre entièrement des recettes locales, ne recevant aucun argent de l'Échiquier pour la défense de la province[5].
Selon un rapport des conseillers de Jean Ier de Berry à Toulouse, Harpedenne passe rapidement à l'offensive contre les Français. Il lâche la bride aux Grandes compagnies anglo-gasconnes, qui accroissent considérablement leurs raids. Gaillard III de Durfort, qui deviendra plus tard lui-même sénéchal, attaque l'Agenais avec 500 hommes d'armes, tandis que Jean Harpedenne négocie avec les seigneurs locaux pour obtenir leur allégeance à la Couronne anglaise, diffusant des circulaires dans la région pour leur enjoindre de se soumettre. À l'automne de 1386, Jean a pris le contrôle de la majeure partie de l'Agenais et du Quercy[6].
Lorsque les Français passent à l'offensive à la fin de l'été 1387, Harpedenne organise simultanément la défense du Bordelais contre une invasion royale et celle de l'Agenais contre le comte Jean III d'Armagnac[7].
John Trailly lui succède le [4].
Descendance
Jean Harpedenne a épousé en secondes noces Catherine Sénéchal, fille de Guy Sénéchal, seigneur de Morthemer et de Radegonde Béchet. On ignore si le couple a eu des enfants.
Au début des années 1360[8] il fut marié en premières noces avec Jeanne, fille d'Olivier IV de Clisson et de Jeanne de Belleville[9] [10]. Leur fils Jean est élevé dans la famille du frère aîné de Jeanne, Olivier V, comme un authentique Poitevin. Il est peu probable que père et fils se soient revus après 1372 : quand Harpedenne revint en France en 1385, Jean est courtisan à la cour de Charles VI[8].
Références
- Henneman 1996, p. 227 and 247n: "Edward Ill's henchman".
- Sumption 2009.
- Sumption 2009, p. 142.
- Vale et PĂ©pin 2014.
- Sumption 2009, p. 926n.
- Sumption 2009, p. 706.
- Sumption 2009, p. 710.
- Sumption 2009, p. 162.
- Henneman 1996, p. 227 and 247n.
- Henneman 1996, p. 205, Table 3, contains a family tree.
Bibliographie
- Malcolm Vale et Guilhem Pépin, « Seneschals of Gascony, of Aquitaine after 1360 (1273–1453) », sur The Gascon Rolls Project (1317–1468), (consulté le )
- John Bell Henneman, Olivier de Clisson and Political Society in France Under Charles V and Charles VI, University of Pennsylvania Press,
- Jonathan Sumption, The Hundred Years War, III: Divided Houses, Faber and Faber,