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Jean Donnat (ingénieur)

Jean Donnat est un ingénieur militaire employé par le duc de Montmorency, gouverneur du Languedoc, pour assurer la fortification du Languedoc, puis ingénieur pour le roi Henri IV en Languedoc.

Jean Donnat
Biographie
Naissance
Activité

Après 1597, il est aussi nommé Donnat Piton, Donnat Pitou, ou Donnat Pitron. On ne connaît ni son lieu de naissance, ni sa date de mort, probablement avant 1617. Certains écrits font penser qu'il pourrait être d'origine italienne[1].

Biographie

En 1563, Henri, duc de Damville, est gouverneur du Languedoc. En 1572, le début des guerres de religion va amener une grande instabilité politique dans le Languedoc. C'est une suite de sièges et contre-sièges qui vont progressivement amener le gouverneur, devenu duc de Montmorency en 1579, à affermir son pouvoir dans la province. Pour l'aider dans les sièges, il va employer des ingénieurs militaires. On note un Pierre Ducros, en 1586, à Réalmont. C'est en 1588 qu'on voit apparaître Jean Donnat dans les registres des vivres et munitions comme « maistre ingenieur » dans l'armée du duc qui assiège Thézan-lès-Béziers.

En 1590, le duc de Montmorency le nomme « ingenieur commandant aux fortifications du pays de Languedoc ». Il est probable que dans les années qui suivirent il a travaillé sur le fort de Leucate.

Pour le fort de Brescou qui est situĂ© au large du cap d'Agde, il n'est pas certain qui l'est construit en 1585. Il a dĂ» le rĂ©parer entre 1590 et 1595 car, en , on dans les comptes rendus des États Ă  BĂ©ziers : « Le sieur Donnat [supplia] l'assemblĂ©e de faire payer la somme Ă  luy imposĂ©e en l'annĂ©e dernière, pour lesquelles il a estĂ© assignĂ© sur Nimes, Uzès et Nymois, et luy imposer la somme de 8 000 Ă©cus deue de reste de son contrat comme aux susdits, luy faire payer les reparations qu'il a fait davantage au fort de Brescou par commandement de monseigneur le connĂ©table. Sur quoy il a estĂ© conclud que les depputĂ©s Ă  voir le mol et port de Brescou verront aussy la despense dudit sieur Donnat pour en donner advis aux Estats »[2]. Les États y ont fait ajoutĂ© un petit port au nord de l'Ă®le. On connaĂ®t le fort de Brescou par un dessin fait par Jean de Beins, en 1606. Le fort a Ă©tĂ© dĂ©truit en 1632 sur ordre de Richelieu, qui avait essayĂ©, sans succès, en 1633, de relier le fort Ă  la cĂ´te par une digue pour former un grand port. Le fort a Ă©tĂ© reconstruit en 1680[3].

NommĂ© connĂ©table de France par Henri IV, en 1593, le duc de Montmorency a visitĂ© sur ordre du roi les cĂ´tes du Languedoc en 1596 pour choisir l'implantation d'un nouveau port et choisit le Cap de Cette, Sète. Deux jetĂ©es sont lancĂ©es par Jean Donnat (appelĂ© aussi Jean Donnat Piton) Ă  partir de la cĂ´te sud-ouest de l'Ă®le, Ă  l'opposĂ© du port actuel. Les travaux sont ordonnĂ©s par le prĂ©vĂ´t gĂ©nĂ©ral du Languedoc, Pierre d'Augier. Mais les dĂ©penses ont atteint 100 000 Ă©cus et les fonds viennent Ă  manquer en 1602. Les États considĂ©rant que c'Ă©tait une Ĺ“uvre royale refusèrent de financer la construction du port. L'entreprise de construction du port est abandonnĂ©e en 1605. Elle n'a Ă©tĂ© reprise que 60 ans plus tard par Colbert.

En 1607, un rapport du duc de Montmorency au roi notait le mauvais état des fortifications de la province car les États refusent de participer aux coûts des travaux. Le roi lui fait connaître sa position le : « ...j'ay commandé à mon cousin le duc de Sully de pourveoir à ce qui est de l'artillerie et munitions nécessaires à ce qui est des reparations et fortifications. Le bien et le repos de mondit pays de Languedoc y estant intéressé, j'entends que ce soit aussy le pays qui en face la depence ». Il ne semble pas que l'ordre du roi ait été suivi d'effet. Jean Donnat n'a plus eu à travailler sur les fortifications.

Il reste des traces de travaux de moindre envergure. En 1608, le syndic des Pénitents blancs de Béziers est condamné à payer à Donnat Pitron, ingénieur pour le roi en Languedoc, les sommes dues pour les constructions et réparations de la chapelle de la confrérie.

En 1617, le parlement de Toulouse a émis un arrêt enregistrant un accord entre Henri de Montmorency et Jean-Dominique Pitron, ingénieur pour le roi en Languedoc[4]..

Notes et références

  1. C. de Vic, J. Vaissète, Histoire générale du Languedoc, XI, p. 931, Paris, 1730-1745 (5 volumes)
  2. Registre des délibérations des États
  3. François de Dainville, Le Dauphiné et ses confins vus par l'ingénieur d'Henri IV: Jean de Beins, p. 13, Librairie Droz, Genève, 1968 (ISBN 978-2-600033602) Extrait
  4. ArrĂŞt du parlement, 1617

Voir aussi

Bibliographie

  • David Buisseret, IngĂ©nieurs et fortifications avant Vauban. L'organisation d'un service royal aux XVIe – XVIIe siècles, p. 52-55, Centre des travaux historiques et scientifiques - section de gĂ©ographie, Paris, 2002 (ISBN 2-7355-0478-6) ; p. 142

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