Jean Cathala
Jean Cathala est un chanteur, compositeur et cornettiste français, actif dans les années 1645-1680.
Maître de chapelle Cathédrale Notre-Dame d'Amiens | |
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jusqu'au | |
Maître de chapelle Cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre | |
Activité | |
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Période d'activité |
XVIIe siècle |
Biographie
Sa carrière commence et finit à Paris, mais s’est aussi déroulée à Amiens et Auxerre.
Paris
Une mention du , suivie d’une autre du , indique qu’il est clerc et chantre (voix de taille) en la Sainte-Chapelle du Palais et qu’il y joue aussi du cornet[1]. Comme il apparaît aussi dans les registres de Notre-Dame à pareille époque (employé à 16 sous par jour d'après un acte du , et en 1652)[2].
Amiens
Il apparaît ensuite comme maître de chapelle de la cathédrale d’Amiens et, le , le chapitre de la cathédrale lui confère la chapelle vicariale de Saint-Quentin, qui avant lui avait été donnée à Jean Patte puis Valentin de Bournonville. Il démissionne de son poste d’Amiens le , probablement à cause d’une mésentente avec le chapitre, et le chapitre lui enjoint quelques jours après de libérer la place avant la Saint-André suivante (). Son successeur sera François Cosset, comme lui un compositeur de messes.
Auxerre
À Auxerre, Cathala succède à Annibal Gantez comme maître de chapelle de la cathédrale. Il y est en , au moment où il donne au chapitre de la cathédrale de Troyes un exemplaire de sa messe Inclina cor meum en reconnaissance du don à lui fait par le chapitre pour avoir joué du cornet à la fête de Saint-Pierre à la cathédrale de Troyes[3] :
- A esté agréé une messe en musicque composée par Maistre Jean Cathala Maistre de musicque en l'Eglise d'Auxerre et excellant joueur de cornet à bouquin intitulée Inclina cor meum deus, présentée de sa part en recognoissance du don qui lui fust faict par ce chapitre le trente juin dernier à cause de son assistance à la feste de Sainct Pierre à laquelle il joua dudict cornet. Laquelle messe a esté remise es mains de Me Jacques Michel Maistre de musique de ceste eglise pour la faire chanter au premier jour.
Paris
Cathala semble s’en être retourné à Paris à une date inconnue : c’est probablement lui le « Cathalas », chantre ordinaire de l’église de Paris, qui assiste le aux funérailles du fils de Louis Gingart, ordinaire de la musique du roi et de la reine, et qui demeure rue des Marmousets (paroisse de la Madeleine)[4]. Le , il est dit enseignant la musique à Paris alors qu’il est témoin du mariage d’un officier de l’archevêque de Paris[5].
Ĺ’uvres
Les seules œuvres connues de Cathala sont sept messes, toutes publiées à Paris par Robert III Ballard puis Christophe Ballard. Seules deux d’entre elles ont été retrouvées. Leur écriture est intéressante, avec des mélodies assez développées et un contrepoint assez élaboré : Cathala peut être considéré comme un des compositeurs de messes les plus intéressants de sa période.
- Missa Inclina cor meum Deus, 4 v. Paris : Robert III Ballard, 1663 ou fin 1662. Guillo 2003 n° 1663-F.
- Édition perdue, dont l’existence est révélée par les registres capitulaires de l’église cathédrale de Troyes.
- La seconde édition paraît chez Christophe Ballard en 1678 mais est également perdue. Elle est révélée par les catalogues de la maison Ballard et les notes de Sébastien de Brossard.
- Missa Laetare Jerusalem, 5 v. Paris : Robert III Ballard, 1666. Guillo 2003 n° 1666-H.
- Édition perdue, dont l’existence est révélée par les notes de Sébastien de Brossard et les catalogues de la maison Ballard.
- Missa In luce stellarum, 5 v. Paris : Robert III Ballard, 1670. Guillo 2003 n° 1670-B.
- Édition perdue, dont l’existence est révélée par les notes de Sébastien de Brossard et les catalogues de la maison Ballard.
- Missa Ecce quam bonum, 4 v. Paris : Robert III Ballard, vers 1660-1670 ? Guillo 2003 n° ND-23.
- Édition perdue, dont l’existence est révélée par les catalogues de la maison Ballard. Elle aurait aussi pu paraître au début de la carrière de Christophe Ballard.
- Missa Nigra sum, sed formosa, 5 v. Paris : Christophe Ballard, 1678. 2°, 20 f. RISM C 1522.
- Cette messe est intégralement composée (et imprimée) en notes noires, en allusion à son titre (repris du début du Cantique des cantiques).
- Missa Non recuso laborem, 4 v. Paris : Christophe Ballard, 1680. 2°, 18 f. RISM C 1523.
- Missa sillabica pleno-cantu quatuor vocum ad imitationem moduli. Paris : Christophe Ballard, 1683.
- Édition perdue, connue par les notes de Sébastien de Brossard et les catalogues de la maison Ballard.
Notes
- Brenet 1910 p. 200 et 204.
- Paris AN : LL 195, f. 465, cité d’après Durand 1922 p. 104.
- AD Aube : G 1304, f. 979 (22 août 1663), cité d’après Prévost 1904.
- Brossard 1965 p. 136.
- Paris AN : Y 237 f. 478v, cité d’après Gaussen 1960 p. 164.
Références
- Michel Brenet (pseud. de Marie Bobillier). Les musiciens de la Sainte-Chapelle du Palais : documents inédits, recueillis et annotés par Michel Brenet. Paris : A. Picard, 1910. Numérisé sur IMSLP.
- Yolande de Brossard. Musiciens de Paris 1535-1792 d’après le fichier Laborde. Paris : Picard, 1965.
- Aimé Cherest, « Notice sur les musiciens qui ont illustré le departement de l'Yonne », Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne 4 (1850), p. 29–53. Numérisé sur Gallica, voir p. 43-44.
- Georges Durand, « La musique de la cathédrale d'Amiens avant la Révolution », Bulletin trimestriel de la Société des antiquaires de Picardie (1922), p. 329–457; repr. in La vie musicale dans les provinces françaises, I (Genève, 1972).
- Françoise Gaussen, « Actes d'état-civil de musiciens français 1651–1681 », Recherches sur la Musique Française Classique 1 (1960), p. 153–203.
- Laurent Guillo, Pierre I Ballard et Robert III Ballard, imprimeurs du roy pour la musique (1599-1673). Sprimont et Versailles : 2003. 2 vol.
- William Hays, « Cathala, Jean - composer, singer, cornettist », Grove’s Dictionary online, lire ici.
- Arthur Émile Prévost. « Instruments de musique usitéz dans nos églises depuis le trezième siècle », Mémoires de la Société d'agriculture, des sciences, arts et belles-lettres du département de l'Aube 68 (1904), p. 43–223.
- Jean-Paul Montagnier, The Polyphonic Mass in France, 1600-1780: The Evidence of the Printed Choirbooks, Cambridge: Cambridge University Press, 2017.